
Le partenariat avec le fournisseur inclut l'achat des vésicules, le contrat d’approvisionnement Oleo 100 et l'entretien.
Le groupe Urano pionnier dans l’utilisation de biocarburants en France
"Le sujet de la transition énergétique au sens large et les questions de consommation et de choix énergétiques qui en découlent sont essentiels et nous mobilisent depuis plusieurs années », explique Pascal Urano, président du groupe Urano « Les enjeux directs et indirects sont trop importants et commandent d’avoir une stratégie pour pouvoir accompagner ce changement majeur qu’est la décarbonation de nos activités et atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé, à savoir supprimer les énergies fossiles dès la fin de l’année 2022 ». Cette approche explique que l’entrepreneur ait commencé à évaluer les différentes alternatives existantes pour sa société de transports comme pour sa société de TP. Dans les deux cas, au regard des volumes de GNR et de diesel consommés, les enjeux énergétiques sont centraux. Résultat : l’entrepreneur qui a pu se déterminer dès la fin de l’année 2020 et ainsi devenir le premier à intégrer la solution de biocarburant proposée par MAN. Une offre exclusive, mise en œuvre au sein de sa société de transport (Truck Location), basée près de Charleville Mézières (08), qui exploite une flotte de plus de 200 camions. Un parc monomarque, MAN fournissant l’intégralité des tracteurs TGS et des porteurs TCS 8X4 et donc en cours de conversion.

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Comme le souligne Pascal Urano, « l’accompagnement du fabricant, les tests d’efficacité et de faisabilité technique, notamment sur le plan de la disponibilité de la ressource et de capacité à fournir du producteur de l’Oleo 100 ont été déterminants dans notre démarche et ont permis de tendre vers un coût total de possession équivalent à celui des véhicules industriels thermiques équivalents ».
Technologie exclusive
En amont, l’exploitant qui a choisi de gérer lui-même le stockage et la distribution du biocarburant, a multiplié les tests. Au terme de l’année 2021, et sur la base de 700 000 km parcourus par les quarante premiers camions roulant au B100, les résultats sont conformes aux engagements. « Les tracteurs et porteurs qui roulent au colza affichent une réduction de 60 % de CO2 et de 80% des particules fines », rapporte Pascal Urano. « Sur ces acquis, nous sommes décidés à poursuivre la conversion de notre flotte, en la remplaçant progressivement par des véhicules neufs équipés pour rouler au B100 ». Cette aptitude est rendue possible par l’introduction d’une sonde spécifique, appelée « Greenbox », à même de garantir une utilisation exclusive de biocarburant, excluant de facto, tout autre carburant. C’est ce composant qui permet de bénéficier d’un suramortissement à hauteur de 40% sur le prix d’achat de chaque véhicule équipé. « Le surcoût, de l’ordre de quelque milliers d’euros, est sans commune mesure avec celui d’un véhicule fonctionnant au GNV », souligne Pascal Urano. « Avec des moteurs Euros 6, les intervalles d’entretien ont été raccourcis de 50%. Le biocarburant s’avère sensiblement plus corrosif ce qui exige un suivi régulier du circuit d’alimentation. Nous n'observons aucune incidence ni sur le comportement du véhicule ni sur ses performances opérationnelles ».

Le sytstème fondctionne grâce à l'installation d'une sonde placée sur la ligne carburant au niveau du réservoir de droite et dont le capteur analyse par spectrométrie la qualité du carburant. Cette tecnoliogie garantit l'usage exclusif du biocarburant, induisant une substitution compllète du gazole par le B 100,
Sans attendre la fin de l’avantage fiscal dont bénéficie encore la taxation du GNR qui prendra fin le 1er janvier 2023 et en s’affranchissant de l’augmentation des prix de l’énergie, l’entrepreneur, qui affiche une consommation de 6 000 m3 de carburant par an, voit son poste « carburant », maîtrisé et sa production de C02, réduite de quelque 14 000 t.
Ressource pérenne
Le choix du colza procède également d’une longue réflexion. Avec plus de 5 millions de tonnes d’huile de colza issues des assolements triennaux et quinquennaux, la ressource est disponible en quantité. Pour le dirigeant, elle présente plusieurs autres avantages : il s’agit d’une ressource de proximité, très présente dans le Grand Est, qui n’a pas vocation à être utilisée par l’industrie agroalimentaire et qui présente une grande stabilité au stockage. Avantage induit, la ressource peut être conservée pour constituer des stocks stratégiques. En outre, l’appréciation du prix du colza profite aux agriculteurs « locaux », dans le cadre d’un circuit court de valorisation. « Cette approche est d’autant plus vertueuse que la seule trace carbone réside dans les intrants et si l’on passe aux engrais organiques on pourrait même avoir un impact négatif », assure Pascal Urano. « C’est de notre responsabilité d’entrepreneur que d’apporter notre contribution à la réduction de l’empreinte carbone de nos activités ». Une posture qui explique que la même démarche soit engagée à l’échelle du groupe, avec l’électrification en cours de voiture de société et des VUL. Comme dans les activités TP du groupe. Dans ce domaine, le bilan annuel de réduction de la trace carbone devrait atteindre 23 000 t pour un parc matériel constitué de quelque 380 engins roulants.
Jean-Noël Onfield
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