Charier
Le 7 février, l'entreprise de construction a organisé une présentation publique de son tracteur à hydrogène. La machine participe actuellement au chantier du port de La Turballe.

En février 2022, la Fédération nationale des travaux publics organisait le Forum des TP dans l’enceinte du Grand Palais éphémère à Paris. Parmi les engins exposés à cette occasion, les visiteurs avaient pu découvrir un tracteur à hydrogène peint en vert, la couleur d’Entreprise Charier. La machine a désormais quitté les moquettes de la capitale pour la boue des chantiers.

Le groupe de construction a inauguré le 7 février sa création. Cette dernière participe depuis plusieurs semaines aux travaux d’extension du port de La Turballe, en Loire-Atlantique. Cette opération, amorcée en janvier 2021, vise à réaménager les infrastructures existantes et à améliorer la sécurité des accès aux quais. Le site doit notamment accueillir une base d’EDF Renouvelable qui assurera la maintenance du parc éolien en mer de Saint-Nazaire.

Pile à combustible

Pour imaginer ce tracteur et sa chaîne d’approvisionnement, Charier s’est adressé à d’autres acteurs des Pays de Loire. La société e-Néo a planché sur le bloc moteur du véhicule. « Le moteur thermique a été remplacé par un moteur électrique alimenté par une batterie qui elle-même est rechargée par une pile à combustible. Au-delà de la fabrication du tracteur nous avons dû résoudre plusieurs problématiques : la production d’hydrogène vert ; son transport et son stockage sur le chantier », explique Arnault Peugniez, directeur matériel et achats d’Entreprise Charier, dans un communiqué de presse.

L’hydrogène utilisé est produit par Lhyfe dans son usine de Bouin en Vendée. L’électricité nécessaire à sa synthèse est fournie par un champ d’éoliennes installé à proximité. Le gaz est ensuite transporté par l’entreprise nantaise Europe Technologies jusqu’à une station de distribution implantée de l’agence de Charier à La Turballe.

Pour le groupe de BTP, cette expérimentation est l’une des composantes d’un vaste plan environnementale. L’objectif est de réduire ses émissions de CO2 de moitié d’ici 2030. Cette politique se traduit notamment par un renouvellement du parc de matériels, la sensibilisation à l’écoconduite, le recours aux biocarburants et l’emploi de nouvelles technologies de construction.