Retournement de tendance ou aléas conjoncturel. Les chiffres du marché français à fin juillet virent au rouge. Analyse.

Les ventes de matériels de terrassement à fin juin

L'environnement est inédit. Le premier semestre a été marqué par les difficultés d'approvisionnement qui perdurent et qui allongent les délais de livraison, une accélération de l'inflation et l'émergence de nouveaux facteurs de risques avec la guerre en Ukraine. Le manque de visibilité et l'absence de perspective à court terme n'incitent pas à l'achat de matériels. Les ventes des gammes lourdes comme les tracteurs à chaînes, de niveleuses et les tombereaux traduisent cette prudence. Toutes dérochent par rapport à la même période à la même année. La contraction du marché est marquée : -29 % pour les tracteurs à chaînes,-19% pour les niveleuses et -3% pour les tombereaux. En outre, les ventes de pelles sur chenilles de plus de 6 t sont également orientées à la baisse (-1%) tout comme celles des chargeuses sur pneus (-6,4%). Le recul est encore plus marqué pour les chargeurs compacts (-38%), délaissés au profit des motobasculeurs et autres petites chargeuses articulés sur pneus et, dans une moindre mesure, pour pelles sur pneus (-10%). À la faveur du renouvellement des parcs locatifs, les mini-pelles sont dans le vert, avec une progression modèle de seulement 1%.

Exceptions

Dans ce contexte, deux de familles de produits sont à contre-courant. Les chargeuses pelleteuses d'une part, dont, après plusieurs années d'érosion, les ventes bondissent de plus de +71%) à 142 unités et les chariots élévateurs tout terrain à déport de charge d'autre part Ces derniers enregistrent une progression de près de 48%, à 6 542 unités commercialisées sur les six premiers mois de l'année. Si la progression des ventes des chargeuses pelleteuses confirme que le concept convainc encore les inconditionnels de la polyvalence, la dynamique du marché des chariots élévateurs est à porter au crédit des loueurs qui ont investi significativement dans ces "incontournables" d'un parc généraliste. Sur ces acquis, le second semestre s'annonce d'ores et déjà difficile : aucune amélioration significative de la supply chain, nombre d'appels d'offre toujours très bas et prise de commande en berne du côté des entreprises de TP n'augurent rien de bon.

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