
La location de matériels maintient sa progression avec un chiffre d’affaires en hausse de +1,2 % sur un an, soutenue par une demande soutenue en début d’année. En revanche, la distribution recule légèrement (-0,3 %), pénalisée par une baisse du marché du neuf. Face à cette évolution, plusieurs acteurs renforcent leurs activités de services, notamment la maintenance, le reconditionnement ou encore l’offre de pièces détachées. La situation est nettement plus dégradée dans le secteur de la manutention, dont le chiffre d’affaires chute de -10,6 % sur un an, après un repli équivalent au trimestre précédent (-10,8 % par rapport au T4 2024). Ce recul s’explique par une forte contraction des ventes de matériels neufs (-25 %) et d’occasion (-21 %), dans un contexte de concurrence internationale accrue – notamment asiatique – et de réduction des investissements.
Signaux faibles
Sur le plan macroéconomique, la trajectoire de l’économie française reste fragile. La croissance est désormais attendue à +0,7 % en 2025, un niveau inférieur à son potentiel, avec une diffusion encore incomplète dans l’ensemble des secteurs. L’inflation, en repli à +0,8 % en mars, contribue à un regain temporaire de pouvoir d’achat, tandis que la Banque centrale européenne poursuit son cycle d’assouplissement monétaire. Après une baisse du taux de dépôt à 2,25 % fin avril, un nouveau recul à 2 % est anticipé début juin, ce qui pourrait alléger le coût du crédit et favoriser l’investissement. Malgré ces signaux positifs, les indicateurs sectoriels demeurent en retrait. Ainsi, l’indice du climat des affaires reste sous sa moyenne de long terme. Les permis de construire poursuivent leur repli (-8 % sur un an) et les mises en chantier progressent faiblement (+1 %), limitant la visibilité des professionnels du BTP et de ses filières connexes.
Incertitudes
La suite de l’année 2025 s'anonce incertaine. D’une part, la baisse des taux et un assouplissement des conditions d’octroi de crédit pourraient relancer l’investissement productif. D’autre part, un redémarrage progressif du secteur de la construction – à la faveur d’un climat politique stabilisé – pourrait soutenir la demande en équipements, notamment dans les segments liés à la décarbonation et à la transition énergétique. Cependant, le contexte géopolitique qui prévaut multiplie les facteurs de risques. Dans ce contexte incertain, les entreprises ont du mal à convertir leurs projets d'investissements.