<p>Les TMS représente par moins de 87 % des maladies professionnelles.</p> OPPBTP

Les TMS représente par moins de 87 % des maladies professionnelles.

L’Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) organise du 3 avril au 13 mai une opération de sensibilisation aux troubles musculo-squelettiques (TMS), un des maux sérieux dont souffre le secteur.

L’OPPBTP lance une campagne contre les TMS

Se tuer au travail n’est sans doute plus l’expression la plus adaptée pour définir les conséquences du labeur. Les conséquences du boulot sur les corps et les esprits s’apparentent désormais plutôt à de l’érosion qu’à un séisme. Le travail use petit à petit jusqu’à l’impotence parfois. La catégorie des troubles musculo-squelettiques rassemble une bonne partie de ces douleurs nées de la répétition des efforts. Elle représente pas moins de 87 % des maladies professionnelles. Parmi les personnes touchées, 15 % œuvrent dans BTP alors que le secteur rassemble 9 % de travailleurs.

Le sujet reste incontournable pour toutes les institutions concernées par la prévention et la santé publique. Dans le cadre de son plan stratégique @Horizon 2025, l’OPPBTP* avait prévu de lui consacrer une campagne d’information. Elle se déroulera du 3 avril au 13 mai prochain. « Le problème se situe dans le trait d’union entre les muscles et les os : tendons, ligaments, disques ou cartilage, remarque Pascal Girardo, responsable du domaine « Usure professionnelle » de la direction technique de l’OPPBTP, lors de la présentation de l’événement le 29 mars. Les effets sont différés, ce qui complique la prise de conscience. Malgré une réduction des chiffres ces dernières années, la prévention est toujours nécessaire. »

Faciliter l'action

L’organisme, associé pour cette opération à la Cnam et aux Services de prévention de santé au travail du BTP, a choisi une approche par métier. Chaque activité possède ses contraintes susceptibles de provoquer des douleurs : exercices soutenus, gestes répétés, vibrations mécaniques ou postures contraignantes. « Les enjeux s’étendent au-delà de la condition des compagnons, note Pascal Girardo. Pour une entreprise, un compagnon en bonne condition peut transmettre ses compétences aux nouveaux collaborateurs. Le secteur pourrait aussi y gagner en attractivité. Enfin, limiter les facteurs de restriction d’aptitude revient à lutter contre la désinsertion professionnelle. »

Fidèle à sa politique actuelle, l’OPPBTP espère inciter les sociétés à agir avec cette campagne. « Nous cherchons à faciliter l’action en apportant des méthodes et des solutions pratiques », indique Paul Duphil, secrétaire général de l’organisme. Les parties prenantes ont choisi la formule « MemepasmalBTP.fr » comme slogan du projet. Il sera accompagné sur les visuels de communication par une articulation souriante. « Nous avons privilégié une approche positive de la question, explique le secrétaire général. L’objectif est de montrer qu’on peut rester en bonne santé. »

Numérique et physique

L’opération comprendra une large diffusion de contenus dans la presse et sur les réseaux sociaux. « Les réseaux sociaux nous offrent la possibilité de toucher un plus grand nombre de salariés », note Paul Duphil. Un site internet, MemepasmalBTP.fr, hébergera des documents et des vidéos susceptibles d’aider les responsables d’entreprise dans leurs démarches.

Plusieurs webinaires sont également annoncés : six portant sur un corps de métier spécifique (travaux publics, gros œuvre, finition, électricité ou plomberie et génie climatique), et deux centrés sur des thématiques (innovation et exercices physiques au travail). La lettre d’information PréventionBTP et le magazine du même nom aborderont le sujet. Pour les enseignants de CFA, un kit de formation sera disponible. Il contiendra notamment un jeu de questions-réponses, une manière d’aborder les TMS sans doute plus séduisante qu'un cours magistral.

Dernier volet de la campagne, l’OPPBTP prévoit d’assister 500 entreprises dans l’évaluation de leurs méthodes de prévention. Le panel devrait regrouper des structures de toutes tailles. Après un premier diagnostic, le conseiller de l’organisme proposera un accompagnement et des formations. Les données, les témoignages et les retours d’expérience recueillis au cours de ce processus seront compilés. Ils serviront à améliorer la prévention dans ce domaine.

*: Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics