OPPBTP
L'Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) a dévoilé le 25 janvier son nouveau plan stratégique. Ce programme, qui définit les orientations de l'établissement jusqu'en 2025, met l'accent sur les dispositifs numériques et sur les actions directes auprès des acteurs de la filière.

L'OPPBTP vise les réseaux sans quitter le sol

La pandémie de Covid-19 a mis l’OPPBTP en pleine lumière. Peu après le premier confinement du 17 mars 2020, la structure a travaillé à la rédaction du guide préconisation sanitaire de la construction. Le document, validé par les principales organisations professionnelles et syndicales du secteur, avait servi de garantie à la reprise des chantiers.

Ses responsables se trouvent donc dans une position favorable. La prévention est devenue une notion prépondérante du début des années 2020. Il s’agit maintenant de tirer parti de cette réceptivité en vue d’introduire des bonnes pratiques. Car si le nombre d’incidents graves est en baisse constante*, beaucoup peuvent encore être évités.

@terrain

L’OPPBTP entre justement dans un nouveau cycle. Le 8 octobre 2021, son conseil du comité national a validé un nouveau plan stratégique, baptisé @Horizon 2025. « Le " @ " vient marquer la place du numérique », indique Paul Duphil, secrétaire général de l’organisme, en introduction de la présentation à la presse de cette feuille de route, le 25 janvier. Avec le virus, les outils numériques ont gagné du terrain plus vite que prévu. Et l’institution ne compte pas rester à la traîne.

Pour autant, dans la lignée du plan précédent (Horizon 2020), la structure a placé en tête de son programme le maintien d’une présence forte sur le terrain. Elle prévoit de poursuivre ses efforts en vue d’assister les entreprises dans leurs démarches. Ces actions s’accompagneront de sept campagnes nationales autour de thématiques spécifiques**.

Dans toutes les poches

Le numérique vient ensuite en soutien du physique. Internet donne la possibilité de toucher tous les acteurs du BTP. La documentation dématérialisée va continuer à s’enrichir. Des applications mobiles devraient faciliter l’accès à ces renseignements et le contact avec les conseillers de l’OPPBTP. « Nous souhaitons que l’aide à la prévention soit dans toutes les poches », précise Paul Duphil.

Le numérique ne bouleverse pas seulement les modes de communication. Les progrès de l’électronique et des logiciels ouvrent la voie à de nouveaux équipements, tels que les drones, des engins automatiques ou des lunettes connectés à des flux d’information. En parallèle, les exosquelettes et d’autres systèmes d’assistance mécanique font leur apparition. L’OPPBTP s’engage donc à exercer une veille sur ces différents procédés.

Nouvelles approches

Néanmoins, cette veille aura peu de poids si les nouvelles générations ne sont pas sensibles à la prévention. La formation des jeunes constitue donc le quatrième objectif du plan. Outre des modules d’apprentissage à distance, les jeux de simulation ou d’évasion sont évoqués. « Nous allons également renforcer les actions en direction des intérimaires », ajoute le secrétaire général.  

Enfin, dernier grand axe, l’organisme va continuer à porter l’idée d’une sécurité bénéfique aux résultats de l’entreprise. « Nous devons nourrir notre argumentaire dans ce domaine, observe Paul Duphil. La prévention est encore perçue comme une source de contrainte. » Les arguments viendront peut-être des travaux de la chaire académique Prévention et performance, créée en 2020, en partenariat avec Centralesupélec et le soutien d’Eiffage Génie civil, de Vinci Construction terrassement et de Legendre. Les préventeurs devront également s’approprier cette rhétorique. L’OPPBTP envisage en outre de communiquer sur le sujet par le biais des réseaux sociaux.

* : Les accidents du travail du secteur de la construction sont passés de 120 652 en 2009 à 88 630 en 2019. Le nombre de décès avait lui baissé de 143 en 2009 à 107 en 2018. En 2019, il s'élèvait à 176, mais le périmètre des décès pris en compte avait été élargi. À la suite des arrêts de chantiers, les chiffres de 2020 ne sont pas significatifs.

** : Les chutes de hauteur, le risque routier professionnel, les risques chimiques, les troubles musculosquelettiques, les heurts engins-piétons, l’hygiène et l’intérim.