Le constructeur d'outils a demandé à la société In France d'examiner son engagement dans la vie commerciale de sa région et de la France. Au terme de cette enquête, il s'est vu décerner la note de « A », un résultat marqué par la remise d'une récompense le 10 mars.

Montabert, piston de l'économie locale

Concours de circonstances, alors que l’indépendance économique de l’Hexagone préoccupe désormais toute la population, Montabert s’est vu remettre le 10 mars par le cabinet In France un trophée qui récompense sa note de « A » obtenu à un audit de sa contribution à l’activité locale et nationale.

Installé à Saint-Priest dans la banlieue de Lyon, le fabricant de brises-roches hydrauliques (BRH) et de perforateurs réfléchit en ce moment aux conséquences de sa production pour la planète. « Nous avons entamé un travail de longue haleine pour quantifier nos émissions de CO2, indique Christian Bianchi, responsable du marketing et la communication de l’entreprise. Mais ces chiffres ne sont pas très concrets pour le public. Nous avons donc cherché une autre façon d’évaluer notre impact territorial. »

Chiffres à l'appui

Par bouche-à-oreille, le constructeur découvre une prestation proposée par la société In France, cofondée par Yves Jego, ancien député à l’origine de la certification Origine France garantie, et Tristan Méneret. Cette dernière analyse les documents officiels d’une entreprise en vue de chiffrer sa participation à l’économie du voisinage. À l’issue de ces recherches, In France décerne une note comprise entre « A » et « E ». « Seulement 20 % des entreprises décrochent un '''' », souligne Christian Bianchi.

Après une prise de contact à la fin de l’année dernière, le projet s’est rapidement concrétisé. Les résultats attestent que les outils Montabert irriguent bien les alentours. Entre autres statistiques, le fabricant a réalisé en 2021 72 % de ses achats en France, dont 71 % à moins de 200 km de son site . « C’est tout le nécessaire à la fabrication de nos produits : de l’acier, de la visserie, des composants ou des prestations de service. » Ces commandes ont concouru à la création de 28 équivalents temps pleins, dont 10 dans le département du Rhône. Par ailleurs, la firme a généré 13,4 millions d’euros de recettes fiscales. « Nous ne possédons qu'un seule site de production, l'usine de Saint-Priest où nous employons 450 personnes. Toute notre fiscalité est payée en France, précise le responsable. Nos filiales commerciales au Canada, aux États-Unis et en Chine sont destinées à la commercialisation de nos outils. Rien n’est fabriqué là-bas. » Car environ 90 % de la production part à l’export. « Il y a trois ou quatre ans, nous étions sur un ratio 75 % de BRH, 25 % de perforateurs. Nous sommes aujourd’hui à l’équilibre entre les deux familles. »

La preuve du circuit court

Avec ce trophée, voilà Montabert en mesure d'illustrer son implication dans la vie de sa région. Pour autant, Christian Biachi se montre dubitatif quant à aux répercussions commerciales de cette opération. « L’argument touchera peut-être les clients français, mais il n’y a aucune volonté de notre part de politiser cette opération. Elle vient étayer nos réflexions autour de notre empreinte carbone. Le fait qu'une part importante de nos achats s’opèrent en circuit court démontre que nous sommes déjà dans une démarche de réduction de nos émissions. » Dans ce domaine, le manufacturier est aussi engagé des actions de reforestation. Il a soutenu la plantation de 274 000 arbres. Ces derniers ont compensé 36 000 tonnes d’émission de CO2.

Quant à la possibilité d’accroître encore la part de l’économie locale dans le processus, le responsable y voit un obstacle majeur. « C’est une question d’offre locale. Nous ne trouvons pas certains produits ou certains services. Pour la soudure, nous avons créé notre propre atelier faute de prestataire, mais il restera toujours des éléments que nous ne fabriquerons pas, les composants en plastique par exemple. »

Des BRH compacts prêts au levage

Dernière sortie en date chez Montabert, les nouvelles moutures des brise-roches hydrauliques (BRH) SD sont arrivés à la fin de l'année dernière. Destinés aux porteurs de 0,9 à 12 tonnes, ces produits sont notamment munis de deux points d'accrochage pour faciliter une éventuelle opération de manutention. Leur dispositif d'insonorisation a été amélioré par rapport aux modèles précédents. Le système de changement d'outil a également été simplifié. L’industriel réserve quelques surprises pour le salon Bauma, à Munich du 24 au 30 octobre.

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