
Les équipements ont été enfoncé par battage entre le 31 mai et le 2 juillet.
Si le Grand Paris Express reste le principal pôle d’activité pour les travaux publics français, la Seine et son embouchure s’avèrent d’importants pourvoyeurs de chantiers. Cette dynamique devrait s’accentuer encore avec la construction du canal Seine-Nord Europe. Mais en attendant les grandes eaux, 2021 voit notamment l’extension de Port 2000, le principal quai réservé aux porte-conteneurs du Havre, et la modernisation de l’appontement du Grand-Aulnay, au Grand-Quevilly dans la banlieue de Rouen.
Ce dernier est aujourd’hui utilisé par Rubis Terminal, une entreprise spécialisée dans le stockage de liquides en tout genre : dérivés du pétrole, biocarburants et autres substances chimiques ou agroalimentaires. Le site voit transité des produits énergétiques et des engrais. Il pouvait au maximum accueillir des navires de 200 m et 39 500 t. Un peu juste selon les critères de la marine contemporaine. L’exploitant souhaitait porter sa capacité à 230 m et 53 500 tonnes.
Friche industrielle
Pour ce faire, Haropa-Port de Rouen, l’établissement public chargé de l’administration des infrastructures portuaires de la cité normande, a entrepris depuis mars dernier une série de travaux. La société ATD a tout d’abord déconstruit le quai des Hauts-Fourneaux (voir notre article de juin à ce propos). Cette structure, contiguë du Grand-Aulnay, était en friche depuis 1967. Elle était devenue instable. Son démantèlement a libéré l’espace fluvial nécessaire aux besoins de son voisin. Ce premier chantier a été livré le 17 juin.

Haropa Por
L'un des six ducs-d'Albe mises en place
Installations mouvantes
L’opération a nécessité trois engins nautiques : un ponton de servitude pour le stockage du matériel, un ponton de travail pour le porteur et une plate-forme autoélévatrice stabilisée qui soutenait le guide de battage. « La hauteur et la position de cette dernière restent stables quel que soit le niveau d’eau. Nous évitions ainsi les contraintes liées au marnage », explique Violette Doat, ingénieur génie civil d’Haropa-Port de Rouen.

Haropa Por
Le chantier était organisé autour de trois pontons, dont une plate-forme de battage autoélévatrice
L’organisation en ponton donnait la possibilité aux compagnons de partir facilement quelques heures, afin que les bateaux puissent effectuer leurs manœuvres. Le ponton guide pouvait lui rester en place, sauf dans un cas : l’arrivée d’un bâtiment de type Panamax, des machines qui dépassent en général les 200 m et les 60 000 t. L’entreprise aurait alors eu trois jours pour déplacer le ponton. Mais aucun vraquier de cette taille ne s’est présenté.
Dans le même temps, les équipes du port ont procédé au dragage de la souille du poste, en vue de l’élargir et de l’approfondir. La nouvelle zone s’étend sur 268 m de long, 40 m de large et - 8 m CMH de profondeur. Elle est ainsi compatible avec des tirants d'eau de 11,7 m. La dernière étape verra l’aménagement d’une berge végétalisée à l’emplacement du quai des Hauts-Fourneaux. Le budget de l’ensemble du projet se monte à 5,32 millions d’euros HT.
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