Harskirchen : retour aux brochets

A l’image du secteur du bâtiment, la rénovation semble l’avenir des travaux publics qu’elle concerne le béton ou les sols. Interrogé sur cette évolution, Quentin Horn, chargé d’études et méthodes de Spie batignolles valérian, observe que les projets de restauration environnementale sont en augmentation. « Nous effectuons de plus en plus de chantiers de ce type. Bien que le contexte du génie écologique soit relativement nouveau, nous restons dans notre cœur de métier, à savoir le terrassement. » Dans ce domaine, l’entreprise a conclu mi-septembre le réaménagement d’une ancienne station de lagunage, implantée dans la commune de Harskirchen, dans le Bas-Rhin. Le site consistait en trois bassins naturelles où les eaux usées étaient épurés par les micro-organismes. Cette installation était désaffectée depuis l’ouverture de la station d’épuration de la vallée de la Sarre-Sud en 2017. Le Syndicat des eaux et de l’assainissement Alsace-Moselle (SDEA), responsable de lieu, a donc lancé une opération de réaménagement. Le premier bassin doit devenir un pré humide avec une connexion à la Sarre, la rivière attenante. Il viendra réguler le niveau du cours d’eau en cas de crue. Le second sera transformé en frayère à brochet, un espace où les poisons pourront se réunir pour se reproduire et déposer leurs œufs. Enfin, la troisième sera changée en saussaie, un terrain planté d’arbres propice la vie animale et végétale.

Amorcés mi-août, les travaux ont commencé avec deux semaines de pompages. Les terrassement ont pris la suite. Le site étant accessible seulement par un petit chemin, « la SDEA a prévu dès l’appel d’offre l’équilibre des mouvements de terre », indique Quentin Horn. Les cinq compagnons mobilisés ont ainsi extrait 8 120 m³ de déblais qui ont ensuite servi à remodeler le paysage . « Les bassins avaient été curés quelques années auparavant. Il y avait donc peu de vases. Le peu de matériaux très humides que nous avons rencontré a servi à remplir le bassin destiné à devenir une saussaie », précise le responsable. L’échelon se composait d’un bouteur Komatsu D61PXI-24E0 (19 t), une pelle à chenilles Komatsu HB215LC-3 (23 t) et deux tombereau articulé : un Volvo A30F (23,2 t) et un Liebherr TA 230 (24,6 t). Les deux engins de terrassement étaient équipés d’un guidage GPS avec une modélisation du projet. « Sans ces systèmes, le chantier aurait été plus compliqué, analyse Quentin Horn. Les profils n’étaient pas réguliers. Les modules hydrauliques calculés pour l’annexe hydraulique et la frayère exigeaient une attention particulière. » Une fois cette phase terminée, Spie batignolles valérian a passé le relais à l’entreprise SW Environnement pour les opérations de végétalisation, notamment la gestion des espèces invasives. Pas moins de 6 600 m² seront ensemencés avec des fleurs locales et sauvages, 6 400 m² avec les plantes nécessaire à la création d’un pré humide et pas moins de 2 500 boutures seront plantés pour créer la saussaie.