Le train Boa parcourt le réseau français pour remplacer les rails trop fatigués. Il a débuté 2023 avec 15 km de voie du RER B, entre la gare de La Plaine - Stade de France et Villeparisis.

Les nuits du Boa à Saint-Denis

Ce sont des chantiers discrets, mais non négligeables pour la filière des travaux publics. Le renouvellement des voies ferrées bat son plein dans l’Hexagone. En 2023, SNCF Réseau a prévu un budget de 800 millions d’euros pour ce poste rien qu’en Île-de-France. Le gestionnaire y voit un rattrapage de 30 ans de sous-investissement. Pour mener à bien cette mission, plusieurs trains-usines arpentent les lignes du pays, dont le train Boa chargé du changement des rails. Ce dernier est en activité sur les voies grandes vitesse depuis 2009 et sur le reste du réseau depuis 2011. Au début de l’année, il a rénové 15 km de voie appartenant de RER B, entre les gares de La Plaine - Stade de France, en Seine-Saint-Denis, et le tronçon traversant la commune de Villeparisis, en Seine-et-Marne.

Ce projet était divisé en quatre phases. Des travaux préparatoires ont été réalisés entre le 19 décembre 2022 et le 6 janvier 2023. Les rails ont ensuite été remplacés en deux temps, entre le 9 janvier et le 4 février et entre le 6 et le 25 mars. Des finitions ont été effectuées du 13 au 25 mars. « Nous devions atteindre des performances industrielles dans un milieu où le maillage est dense et le trafic important, analyse Christophe Mongaillard, pilote d’opération renouvellement des rails industrialisés en Île-de-France de SNCF Réseau. Pour ce faire, ce chantier a été anticipé au mieux pour garantir un haut niveau de sécurité et un rendu à l’heure. » Les réservations d’interruption de circulation sont par exemple effectuées trois ans à l’avance. « C’est résultat de la collaboration entre différentes entités de SNCF, notamment les équipes de l’infrapôle de Paris-Nord qui assurent la surveillance de l’opération et la mise en sécurité des voies. »

Procédures de sécurité

Le gros œuvre a été confié à TSO, la filiale du groupe NGE spécialisée dans le ferroviaire. Les équipes de SNCF Réseau étaient chargées de la surveillance technique du réseau et de la remise en état des installations attenantes aux voies. En pointe, jusqu’à 150 compagnons ont été mobilisés. Une nuit d’activité débutait après le passage du dernier RER à 21 h 29. Le train Boa, en provenance de sa base de Longueil-Sainte-Marie dans l’Oise, se mettait en place à La Plaine-Stade de France. Jusqu’à 22 h 25, plusieurs procédures de sécurité conduites par SNCF Réseau et TSO étaient menées en vue de garantir que les voies étaient libres.

Une fois arrivé au point prévu, le train-usine, long de 600 m, se divisait en quatre ateliers mécanisés. Le premier déchargeait des longs rails soudés de 108 ml livrés directement sur le chantier par l’aciérie Saarstahl Ascoval à Saint-Saulve, dans le Nord. Le second atelier procédait à la soudure électrique de ces éléments. Les deux derniers opéraient la substitution et la charge de l’ancien rail. La dernière soudure de la nuit était aluminothermique. Elle était retirée le lendemain pour continuer le chantier. Le réseau devait être rendu à 4 h 15. Boa était ainsi capable d’avaler 1 500 ml de rail (750 ml de voie) en moyenne par nuit. « Son rendement est trois fois supérieur à une procédure reposant sur des engins rail-route, indique Christophe Mongaillard. Ce dispositif permet aux voies renouvellées d’être utilisées dès le lendemain de l’intervention et ainsi garantir une offre de transport presque normale. » Le serpent poursuivra son tour de l’Île-de-France jusqu’au mois octobre avec cinq autres chantiers.

EN RÉSUMÉ

L’enjeu

Renouveller 15 km de voies du RER B

La contrainte

Un temps de fermeture quotidien court.

La solution

Utilisation d’un train-usine pour changer les rails.

Intervenants

Maîtres d’ouvrage : SNCF Réseau

Maître d’œuvre : SNCF Réseau

Entreprises : TSO, SNCF Réseau

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