Les concasseurs mobiles suivent le mouvement général des matériels de chantier. Les services associés à ces équipements tirent désormais parti des possibilités offertes par les réseaux informatiques.

À l’image des autres matériels de construction, la télématique est devenue un enjeu pour les fabricants de concasseurs mobiles. Terex Finlay avait ouvert le bal en 2015 avec T-Link. La plate-forme poursuit aujourd’hui son chemin. Le système de transmission est désormais installé en standard sur les machines du groupe et les acheteurs se voient offerts sept ans d’accès gratuit au portail. Ils peuvent y trouver entre autres la géolocalisation des engins, leurs codes erreurs et l’évaluation de leurs performances. Le logiciel envoie aussi des rappels de maintenance. Si les premières années, les connexions étaient hésitantes, les utilisateurs semblent maintenant désireux d’exploiter ces informations. « Nous recevons un nombre croissant de demandes pour des formations pour cette application », indique Florent Rey, directeur opérationnel de Lheureux, société qui distribue et propose à la location les produits de l’industriel. L’ensemble de sa flotte de location est d’ailleurs connecté à T-Link. « Le suivi de la machine nous apporte une plus grande transparence dans nos relations avec les clients. »

Maintenance complète

Kleemann, la marque de concasseurs et de cribles du groupe Wirtgen, s’est également engagée dans cette direction. Elle a lancé début 2019 la plate-forme Witos, disponible en standard avec ses machines. Outre les fonctionnalités classiques, ce dispositif donne la possibilité d’effectuer un premier diagnostic à distance en cas de dysfonctionnement. Cet accès ouvre la voie à un service de maintenance où l’exploitant n’aurait plus à intervenir. Cependant, le secteur n’est pas encore tout à fait mûr pour ce type de pratique. « Nous proposons des contrats de maintenance, mais la plupart du temps, nos clients se chargent eux-mêmes de ces opérations », remarque Julien Colli, directeur des ventes de Kleeman chez Wirtgen France. Le responsable estime néanmoins que son groupe possède un véritable atout pour percer dans ce marché : « nous sommes constructeurs et nous gérons en direct la distribution et la maintenance de nos matériels. Nos techniciens sont spécialisés sur les matériels de concassage et criblage. Leur apprentissage est ainsi plus rapide. » La société Lheureux réfléchie aussi à la question. « Nous sommes en train de mettre en place avec un client un contrat de maintenance où nous réceptionnerons directement les codes erreurs. Nous pourrons de la sorte réagir plus vite en cas d’avarie », précise Florent Rey.

Achat en ligne

Internet ne se borne pas les relations avec la machine. Il modifie aussi les méthodes de vente, même si la dynamique est plus lente que dans la grande consommation. Le Parts Shop numérique de Wirtgen constitue une bonne illustration de ces nouveaux rapports. Le propriétaire d’un engin peut y commander ses pièces détachées sans intermédiaire. Pour éviter les erreurs, l’interface de sélection des composants reprend les caractéristiques du catalogue en ligne Widos. L’internaute peut consulter des vues éclatées de sa machine afin de dénicher l’élément souhaité. Nul doute que cette approche devrait faire école.

Retrouvez notre numéro consacré aux matériels de carrière en format papier et ses principaux articles en format numérique le 27 septembre.

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