En 2020, Loxam a réalisé un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros, est resté bénéficiaire et s’est désendetté, démontrant ainsi la pertinence de sa stratégie. Explications.

L’année dernière, qui a été marquée par une crise aussi inattendue que violente et très différente des précédentes, aura été mise à profit par le management du groupe pour réaliser un stress test « grandeur nature » de l’ensemble du groupe. L’intégration de Ramirent, le N°2 européen de la location et leader sur ses géographies scandinaves et en Europe Centrale, a été accélérée du fait des circonstances. Cette intégration s’est également accompagnée de fusion avec les sociétés que Loxam détenait dans ces pays ainsi qu’une réorganisation des services centraux.

Stress test

Ainsi, et grâce à la mise en place de protocoles robustes destinés à protéger à la fois les personnels et les clients, la continuité de service a été assurée en maintenant l’ensemble des agences ouvertes. Un effort salué par la clientèle et formalisée par l’obtention, pour la quatrième année consécutive, due la distinction « Service de l’année » et un NPS de 60, à un niveau record en 2020.

« Nous avons passé le stress test de la Covid en 2020 et sommes prêts à profiter de la reprise quand elle se matérialisera ».

Stéphane Hénon, Directeur général du groupe Loxam

 

Digitalisation

L’année 2020 aura permis de démontrer la pertinence et la solidité de notre stratégie et d’accélérer un certain nombre de mutations. « A deux milliards d’euros de chiffre d’affaires, en hausse grâce à l’apport de Ramirent mais en baisse à structure comparable, nous consolidons notre position de leader en Europe et occupons le 4e rang mondial », commente Stéphane Hénon, directeur général du groupe Loxam. « Nous avons réussi, malgré la baisse du chiffre d’affaires, à maintenir le niveau de rentabilité que l’on mesure par la marge EBITDA de 37%.Suite aux récentes acquisitions de ces dernières années, Hune, Lavendon et Ramirent, la part de notre chiffre d’affaires à l’international est désormais de 60% avec un présence dans 30 pays. ». Pour mémoire cette part n’était que de 20% quatre ans plus tôt. Du fait de la distanciation physique, les circonstances ont été propices pour accélérer la transformation digitale du groupe, en particulier dans le domaine de la dématérialisation. Concrètement, le paiement en ligne s’est fortement développé, plus d’une facture sur deux est désormais dématérialisée. A titre indicatif, le loueur a adressé plus d’un million de factures électroniques à ses clients, quand 30 000 professionnels utilisent le portail MyLoxam pour y consulter leur contrat, réserver un matériel ou éditer leur facture.

RSE

Dans la continuité des actions engagées, l’engagement RSE a été amplifié et s’est manifesté par la création de Loxamed, une filiale dédiée à la fourniture clé en mains d’unités de télémédecine. Ces dernières ont été mobilisées pour le dépistage de la Covid. «Notre politique RSE a également été renforcée par le renouvellement mais surtout l’extension à l’ensemble du groupe des certifications ISO 9001, ISO 14001 et ISO 45001 », relève Stéphane Hénon. « Cette politique RSE a été reconnue comme étant très aboutie puisque des agences extra-financières d’évaluation comme Ecovadis ou Vigeo ou Sustainable Analytics nous ont attribué d’excellentes notes qui nous classent dans le top des entreprises évaluées ». C’est cette même politique RSE qui a débouché à la première action de mécénat dans le cadre de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris et la mise en place d’un centre de stockage des vestiges de la cathédrale. Enfin le loueur a confirmé son engagement en faveur du sport avec la signature d’un accord de partenariat en marge de la Coupe du Monde de Rugby qui aura lieu en France en 2023.

Diversification

Trois axes stratégiques de diversification ont été définis qui ont contribué une forte résilience du loueur en 2020 :

-la géographie, qui grâce à sa diversité a permis de contenir les effets de la pandémie, la temporalité et l’intensité étant différentes d’un continent à l’autre comme d’un pays à l’autre. Le cas de la France est particulièrement significatif, avec un effondrement de plus de 80% de l’activité au plus fort de la crise, suivi d’une très forte reprise sur la période mai-août. Le niveau d’activité reste cependant en retrait sur le dernier trimestre, du fait de la persistance de certaines restrictions qui pénalisent toujours certaines activités et en particulier l’évènementiel. A l’exception de l’Europe du Sud (Espagne, Italie, Portugal), qui a connu une évolution très similaire à celle de la France, l’Europe du Nord a été beaucoup moins touchée, avec, même, en début d’année, une accélération de l’activité. Comme le souligne Stéphane Hénon, « le pôle International, et en particulier Ramirent,a joué un rôle d’amortisseur de cette crise ». De fait, ailleurs à l’étranger, le Moyen-Orient, le Royaume-Uni ont été fortement impactés. La stratégie de diversification géographique entamée au début des années 2000 s’est révélée gagnante.

-le parc, qui sous l’effet du rachat de Ramirent, voit la contribution de la Constructions Modulaires et l’Énergie/Chauffage peser davantage. C’est particulièrement vrai pour la première famille de produit, qui, avec 90 000 unités et plus de 200 millions d’euros de chiffres d’affaires généré, est désormais la deuxième plus importante du groupe Loxam, derrière l’élévation de personne.

–la clientèle, avec désormais 40% du chiffre d’affaires réalisé « hors construction », grâce à la conquête de nouveaux profils de clientèles. Désormais, le Bâtiment (43%) et les Travaux Publics (17%) exposent moins le loueur à leur caractère cyclique. Cette diversification constitue un facteur de résilience important, même si chaque secteur d’activité est cyclique, leur cycle est différent ce qui permet de mieux linéariser l’activité.

Investissements

Il y a un an, lors du premier confinement, Loxam a stoppé intégralement son programme d’investissements. De fait, en sortie de confinement, les investissements ont redémarré mais en tenant compte des niveaux d’activité en sortie de crise. Dans cette logique, les investissements 2020 se sont limités à 190 millions d’euros pour le parc. Ils se veulent conformes à la conjoncture rencontrée. Parmi les familles privilégiées, la construction modulaire, demandée par les clients pour satisfaire aux règles de sécurité sanitaire. Logiquement l’’offre produit a été étoffée.
Le montant de réformes ou sorties de matériels, est resté stable d’une année sur l’autre à un peu moins de 300 millions d’euros en valeur brute. De fait, la politique n’a pas changé, s’agissant de décisions techniques prises quand le matériel n’est plus aux standards de l’enseigne. Le montant des matériels réformés étant donc supérieur à celui des investissements pour un montant d’environ 100 millions d’euros, la valeur du parc baisse mécaniquement d’environ 2% en 2020. Et en 2021 ? Les investissements augmenteront de 50%, alors que nos réformes seront plutôt stables.

Les investissements augmenteront de 50% cette année

 

Autre caractéristique de l’année écoulée en matière de résultat, la trésorerie. Le loueur a considérablement augmenté ses liquidités, cela pour rassurer ses parties prenantes. Étant moins connu à l’international qu’en France, le loueur se devait de rassurer ses collaborateurs à l’étranger, ses fournisseurs et ses partenaires. Pour cela, il a très tôt sollicité un PGE en France à hauteur de 25% de chiffres d’affaires, soit 230 millions d’euros. Cette action a également été conduite dans les filiales où cela était possible, comme en Espagne, en Italie et en Suisse, pour un montant total de 260 millions d’euros de financement et donc de liquidités supplémentaires. Ces prêts, qui n’ont pas été utilisés, figurent toujours à l’actif de son bilan. En 2020, le loueur a dégagé une importante trésorerie positive via son exploitation. C’est là, l’une des caractéristiques du modèles « Loxam », qui est consommateur en trésorerie et donc concourt à un endettement en phase de développement de l’activité et qui, à l’inverse, dégage une trésorerie excédentaire, quand l’activité se contracte, par la baisse des investissements et par la baisse du besoin en fonds de roulement. Ainsi, la conjonction de la mise en place de PGE et d’une trésorerie positive a fait monter le cash à un niveau record à 630 millions d’euros au 31 décembre 2020 de trésorerie au bilan et d’une ligne de crédit bancaire non tirée de 75 millions d’euros, soit 705 millions d’euros qui auront permis de rassurer les parties prenantes du loueur.

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