Au delà de mobilisation de tous les acteurs de la filière, la transformation des parcs doit être accompagnée d'un dispositif de prime à l'achat.
Ce qu'il faut retenir des rencontres 2022 du matériel durable
Afin d'avancer vers la décarbonation du secteur, des projections de mix énergétique par famille de matériels ont été avancées En mars dernier, le cabinet Arthur D. Little a été mandaté sur l’analyse du mix énergétique des matériels du BTP à horizon 2030. Au regard de nombreux critères*, l’étude met en évidence la longueur d’avance prise par les motorisations électriques sur les autres motorisations alternatives. Les matériels électriques, qui permettent une réduction de 60% des émissions de CO2, sont les leviers indispensables de la décarbonation du secteur. Au rythme actuel de la trajectoire globale, 42% des matériels légers pourraient être à motorisation électrique à horizon 2030, alors que l’étude prouve qu’avec une politique volontariste, nous pourrions atteindre 73%**. Les principales limites techniques de l’électrification des matériels résident encore dans les infrastructures d’approvisionnement des chantiers, l’autonomie des matériels et leur coût jusqu’à 2 fois plus élevé à l’achat que celui d’un matériel thermique.
Mix énergétique
Autre enseignement, les travaux menés depuis un an au nom des acteurs du matériel durable mettent en évidence que la filière dispose aujourd’hui de solutions pour accélérer sa décarbonation. Fabricants, loueurs, et entreprises du BTP vont poursuivre ce travail de planification, de coordination, de synchronisation main dans la main avec les fédérations professionnelles. Un premier rendez-vous est d’ores et déjà fixé dans le courant du mois de juillet afin de travailler sur une feuille de route de décarbonation des engins de chantier. Les projections de mix énergétique pour tous les matériels font émergent différentes solutions. Le ralentissement progressif des motorisations thermiques (GNR ou biocarburants) devrait se confirmer pour toutes catégories de matériels à horizon 2030. Pour les engins de terrassement légers (<10t) et les nacelles d’extérieur, le recul des motorisations thermiques se ferait au profit de l’électrification totale (sur batterie) ou hybride. Pour les engins de terrassement lourd (>10t) et groupes électrogènes, les perspectives en matière de mix énergétique restent plus difficiles à définir, et très conditionnées au développement des technologies électriques et hydrogènes. De fait, si l'hydrogène ouvre de réelles perspectives pour les engins nécessitant une certaine puissance et présentant des contraintes d'encombrement moindres, cette solution s'inscrit dans le long terme. En outre, elle requiert une politique d'accompagnement par une politique incitative de la part des pouvoirs publics.
*État de la réglementation, maturité technique, autonomie du matériel, coûts globaux à l'échelle du cycle de vie, disponibilité des ressources et infrastructures, réductions des émissions de CO2 et des nuisances sonores.
** source : Arthur D. Little.