À la faveur des nouvelles motorisations et de la généralisation du porte-outil multidirectionnel, les pelles sur pneus de 14 t et plus voient leurs performances et leur polyvalence augmenter. L’intégration de technologies avancées d’assistance, de guidage et de sécurité en font des outils de travail efficaces et performants, accessibles à tous les niveaux d’opérateurs.

Le marché français, deuxième en Europe derrière l’Allemagne pour cette typologie de machine, réunit un large panel de fournisseurs : Atlas, Case, Caterpillar, Doosan, Hidromek, Hitachi, Hydrema, Hyundai, JCB, Komatsu, Liebherr, Volvo CE proposent tous une offre exhaustive. L’essentiel du marché se concentre sur le segment des 15 t qui représentent à eux seuls près des deux tiers des ventes globales. À l’instar de la pelle sur chenilles de 20 t, la pelle sur pneus de 15 t est le modèle générique en France. Par son gabarit et ses performances, c’est celui qui répond aux besoins des exploitants. De fait, plus on monte dans les tonnages, plus les machines vont devenir spécifiques pour répondre à des applications particulières. Depuis quelques années, la tendance est aux pelles sur pneus compactes, qui correspondent aux besoins des chantiers urbains (travaux de voirie, terrassement, aménagements…) à réaliser avec des matériels à gabarit réduit. Ainsi, près de 60 % des pelles sur pneus de 15 t commercialisées dans l’Hexagone sont à rayon court. « L’une des spécificités de la pelle sur pneus est d’être sur un marché d’utilisateurs finaux avec, dans la plupart du temps, un opérateur affecté à une machine, observe Jordan Robert, responsable produits chez Bergerat Monnoyeur. Cela signifie que même si le responsable matériels ou le patron de l’entreprise intervient dans la démarche d’achat, l’opérateur est le principal prescripteur. Cela signifie aussi que le confort et l’agrément de conduite sont déterminants. »

Aux côtés des modèles M314 et M318, Caterpillar annonce l’arrivée de la pelle sur pneus M316. Un modèle de taille intermédiaire qui vient étoffer l’offre du fabricant, développé autour d’une plate-forme technique commune et dont la conception a été profondément remaniée. Châssis, hydraulique et cabine sont nouveaux, de même que la flèche et le balancier. L’interface embarquée qui gère les différents outils évolue aussi pour répondre aux besoins de facilité d’utilisation, de confort et de visibilité. L’environnement de travail est le même sur les trois modèles sur pneus mais aussi sur les pelles sur chenilles, permettant à l’opérateur de passer facilement d’une machine à l’autre. La conception évolutive de la machine facilite son adaptation aux multiples applications potentielles. Les changements apportés tendent aussi à réduire les coûts d’entretien. Parallèlement, le fabricant s’est attaché à améliorer les performances opérationnelles, à faciliter l’entretien et à optimiser la fiabilité. La sécurité progresse, le standard « France » incluant le retour sur 360° des caméras sur l’écran de tablette.

Montage d’usine

Si Liehberr s’est toujours fait fort de configurer la machine à chaque besoin spécifique de l’utilisateur, Volvo CE a été pionnier dans l’industrialisation des personnalisations, c’est-à-dire dans la possibilité de monter, en usine, un certain nombre d’équipements spéciaux. Une approche appliquée aux quatre modèles (EW 150 E, EW 160 E, EW 180 E et EW 220 E) qui, comme les pelles sur pneus Liebherr et Komatsu, sortent des chaînes d’assemblage allemandes (respectivement Konz, Kirchdorf et Hanovre). Avec quatre modèles de 14 à 18 t de poids opérationnel, Komatsu couvre la grande majorité des applications. Si la Komatsu PW148-11 truste l’essentiel des ventes en France, l’arrivée cette année de la PW158-11 répond à la demande croissante pour des versions compactes mais plus performantes. Avec des capacités de levage supérieures, ce nouveau modèle reste compact et stable. Pour cela, le contrepoids à l’arrière de la tourelle a été alourdi afin de permettre de travailler en toute sécurité.  « L’enjeu est de conserver un équipement léger à l’avant de la pelle sans sacrifier la portée, rapporte Marc Thomas, responsable produits chez Komatsu France. Avec le système VarioLock de Lehnoff, Komatsu propose une attache hydraulique «maison». Il est possible d’utiliser les leviers montés d’usine pour commander le porte-outil multidirectionnel. » De fait, la machine est également prédisposée pour recevoir un porte-outil multidirectionnel. Il est aussi possible de disposer d’un balancier rotatif, cette configuration ayant l’avantage de mieux répartir la charge sur l’équipement et de gagner en capacité de levage. Comme pour tout montage en usine, le principal réside dans la possibilité de disposer des process d’industrialisation du produit et d’intervenir en cours d’assemblage de la pelle dans les meilleures conditions de travail possible. L’incidence sur les délais de livraison comme sur le coût final n’est pas neutre. Lame seule, lame AV et stabilisateurs AR (configuration classique en France) ou tout stabilisateur, toutes les configurations sont disponibles. Parmi la dotation standard montée en usine chez Caterpillar à Grenoble figurent le graissage centralisé et les lignes hydrauliques redimensionnées pour accepter des débits augmentés. Côté pneumatique, les exploitants français longtemps adeptes des pneus simples tendent de plus en plus à opter pour des pneus jumelés. Une évolution à porter au crédit des manufacturiers qui proposent des nouveaux pneus à assise carrée, offrant suffisamment de portance et de traction.

Interface embarquée

Face à la variété des configurations et aux nombres d’options proposées, la pelle sur pneus se transforme en véritable « couteau suisse » dont la gestion des équipements et des outils passe par des interfaces sophistiquées mais qui doivent rester transparentes pour l’opérateur. Parmi les fonctionnalités les plus demandées, la « geofence » qui permet de délimiter des zones d’interdiction pour protéger l’opérateur de zones potentiellement dangereuses et les assistances au creusage. S’agissant de matériels d’intervention mobiles, les systèmes de guidage ne sont pas pertinents dans le cadre des chantiers urbains qui consistent en une succession d’opérations différentes, moyennant plusieurs changements d’accessoires. Les systèmes de vision sur 360° sont incontournables pour effacer les angles morts et sécuriser l’environnement de la machine. La technologie vient en support à l’opérateur mais aussi à l’exploitant et au technicien d’intervention. Elle améliore l’efficience globale de la machine en apportant différentes assistances à l’opérateur afin qu’il puisse exécuter ses travaux le plus rapidement possible et sans erreur. Enfin, La technologie concourt aussi à la sécurité du chantier en définissant des zones interdites ou en paramétrant les mouvements en rotation de la flèche et du balancier. Le travail est réalisé sans perte de temps, tout risque étant écarté.

Les attentes de l’opérateur

Parce que ces machines sont souvent affectées à un opérateur, le niveau de confort est déterminant. La cabine se doit d’être spacieuse, confortable et facilement accessible. L’environnement de travail offert par Hydrema est exemplaire. Le fabricant danois se distingue par le soin apporté à la cabine, conçue pour assurer à l’opérateur le meilleur confort possible pour une productivité optimisée. Outre les nombreuses options de configuration du siège, la position des joysticks et les écrans tactiles, la dotation standard de la pelle intègre le réglage électronique des fonctions hydrauliques optionnelles en fonction des outils que porte la machine ainsi que le débit d’huile et la pression requis pour le travail.

Chez Caterpillar, la M314 est équipée d’une flèche à volée variable, d’un balancier de 2,50 m au bout duquel une nouvelle timonerie est implantée. La cabine, montée sur silentblocs pour un meilleur confort, est facilement accessible en respectant les trois points. La console relevable dégage l’accès au siège, dont l’assise a été élargie. Plusieurs réglages sont disponibles selon la taille et le gabarit de l’opérateur. Deux types de pare-brise sont disponibles selon le contexte d’évolution de la machine : un pare-brise en deux parties 70/30 et un pare-brise mono pièce de 10 mm d’épaisseur conformément à la réglementation dans la déconstruction. La surface vitrée latérale droite a été augmentée. Les manipulateurs, également réglables, sont totalement configurables. Leurs trois niveaux de sensibilité s’adaptent ainsi aux habitudes de travail des opérateurs. Sur le côté droit de la cabine, la console standard, commune à toutes les pelles Caterpillar de nouvelle génération, intègre le bouton de démarrage et la molette de navigation. D’une simple pression, l’opérateur peut sélectionner son mode de puissance. La tablette tactile permet de naviguer dans l’ordinateur de bord. Pour une stabilité accrue, le moteur est implanté longitudinalement. L’accès aux points de contrôle se fait à partir du sol, qu’il s’agisse de la jauge du moteur, du filtre à huile moteur et des filtres à carburants. La durée de vie de ces derniers a été augmentée. Les pompes hydrauliques sont pilotées par l’électronique de la pelle pour une meilleure efficacité en phase de travail. Accessible depuis le sol, le radiateur et le filtre à air se nettoient facilement. Les capacités de levage ont été améliorées, le couple de rotation gagne 15 % et la consommation de carburant a été optimisée.

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