Afin de répondre à des exigences toujours plus élevées en matière de sécurité, de rentabilité et d’efficacité, les robots de déconstruction constituent une alternative pour les exploitants. Leur utilisation doit cependant être encadrée et confiée à des opérateurs qualifiés, respectant les domaines d’emplois préconisés par les fabricants.

Robots de démolition : attention à ne pas dépasser les limites d’usage

En déclinant de véritables gammes « longues », Brokk et Husqvaran, les deux marques dominant ce matériel de niche, ont sensiblement élargi la palette des applications, tant dans le secteur de la construction, des travaux souterrains, du nucléaire que de l’industrie cimentière et des structures métalliques. Equipées d’outils facilement interchangeables, ces machines permettent de réaliser une grande variété de travaux.

Déconstruction fine

Capitalisant sur 20 ans d’expérience, la société Aquitaine de Démolition et Carottage de Béton (ADECB) opère sur le grand sud. Sa spécialité ? La déconstruction « fine », qu’elle réalise grâce à des moyens matériels spécifiques parmi lesquels des robots de démolition. « Nous exploitons en particulier le modèle DXR 140 et le modèle DRX 360 d’Husqvarna, dès lors qu’il nous faut intervenir en toute sécurité dans ses endroits sensibles au bruit, aux émissions ou qui restent occupés pendant les travaux de sciage ou de carottage de béton dans le cadre de déconstruction ou de réhabilitation, explique Fabrice Encognère, gérant d’ADECB. Selon qu’ils sont équipés de pinces à béton, de pince de tri, de fraise à béton ou de godet, ils constituent la meilleure alternative pour croquer des structures en béton, même fortement armées, ou démanteler des charpentes métalliques, sous réserve de bien sélectionner le modèle et l’outil avec des opérateurs qualifiés. » Ces derniers doivent régulièrement respecter des pauses, le fonctionnement du robot demandant une extrême attention. « Comme ce sont des matériels qui peuvent se retourner rapidement, l’opérateur doit être le plus excentré possible tout en conservant la visibilité sur la zone de travail au fur et à mesure que le robot progresse, souligne Fabrice Encognère. Grâce à leur polyvalence d’usage et à leur productivité, leur recours s’impose de plus en plus. » Le choix de la marque s’est fait sur des critères de prix, de coûts d’exploitation et de maintenance et de support technique. Sur ce point, la marque suédoise est particulièrement bien notée. Même si la fiabilité n’est pas démentie, le SAV reste essentiel.

Autonomie

Si la radiocommande est adaptée aux conditions d’exploitation, l’absence totale de source d’énergie embarquée se révèle pénalisante lors de la mise en œuvre. Explication : le robot doit être raccordé au réseau électrique pour descendre de sa remorque et translater vers son point de travail. « C’est une contrainte à laquelle aucun fabricant n’apporte de solutions », déplore Fabrice Encognère. Mobilisé pour les besoins de la société mais aussi proposé à la location avec opérateur, l’usage de ces matériels est intensif : à raison de 450 heures par an, le renouvellement intervient à partir dès quatre ans, moyennant un suivi permanent. Comme le confirme l’exploitant, « ce sont des matériels qui souffrent, en particulier quand ils travaillent au BRH. Il faut donc procéder au graissage des axes et des outils hydrauliques toutes les deux heures et demie et réaliser un nettoyage et un soufflage quotidien ».

Sécurité

Spécialisée dans le carottage, le sciage et la déconstruction, la société Diamcoupe réalise un chantier d’envergure au sein du Parlement européen de Strasbourg. Un environnement sensible pour lequel le robot de déconstruction s’est immédiatement imposé, notamment lorsqu’il a fallu faire tomber à la pince à béton des murs ou « taper au BRH » une dalle en béton fortement armé de 40 cm d’épaisseur. « À la pince à béton, le robot permet de travailler efficacement en réduisant conséquemment le bruit et les vibrations, justifie Antoine Noizet, chef de chantier et opérateur chez Diamcoupe. Préalablement à toute intervention, il faut effectuer un repérage qui sert à bien positionner le matériel et à localiser le lieu à partir duquel on va le commander. » À ce titre, toute la difficulté est de définir la distance « idéale » à laquelle l’opérateur doit être pour assurer sa sécurité et disposer de la meilleure vue sur la zone de travail du robot. « Chaque chantier est un cas particulier et bien positionner le robot conditionne en partie la productivité car il est impossible de travailler en translatant, rapporte Antoine Noizet. Contrairement à une pelle de déconstruction classique, nous ne ressentons pas les réactions de la machine. La motorisation des commandes électriques fait que les mouvements sont plus rapides et que les réactions sont plus brutales. Le principal facteur de risque est que le robot glisse d’avant en arrière, d’autant si nous sommes installés sur un support lisse pendant qu’on frappe ou qu’on pince. Il faut donc avancer progressivement. » Afin de détruire la dalle, le choix s’est porté sur un Brokk 330, un modèle qui se situe sur le segment supérieur de la gamme du constructeur, opérationnel depuis plus de 10 ans dans l’entreprise. Pour l’opérateur, « c’est un bon compromis entre la puissance et l’encombrement que l’on mobilise pour des travaux extérieurs comme intérieurs, où l’espace est restreint pour une grosse pelle et qui permet de soutenir des cadences élevées quel que soit l’équipement sélectionné. Le matériel est endurant et le support du constructeur est réactif. Côté rendement, nous évacuons en moyenne 80 t de gravats tous les deux jours ».

Robots de démolition : 5 avantages majeurs

1 - Travaill déporté

2 - Longue portée

3 - Pivotement à 360°

4 - Compacité

5 - Polyvalence

">