
Clichy-sous-Bois : terminus Y
Le groupement Fondations peut enfin descendre. L’équipe composée des entreprises Atlas Fondations, NGE Fondations et Trevi France ont achevé en juin la paroi moulée de la gare de Clichy-Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. C’était la dernière des quatre stations d'un marché important. Le trio devait réaliser la majorité des travaux de fondations de lot 2 de génie civil de la ligne 16 du Grand Paris Express. Ce tronçon s’étend du raccordement du centre d’exploitation d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, à l’ouvrage Bel-Air à Chelles, en Seine-et-Marne.
Le désert était un brin corsé. La gare prend la forme de deux demi-cercles accolés, de diamètre 41,30 m et 33,37 m, séparés au centre par un buton horizontal. Accolées à la structure principale, deux excroissances sont destinées l’accueille des voyageurs. À l’image d’autres sites du marché, du gypse est présent dans le sol. La dissolution de cette roche entraîne l’apparition de cavités. Ces dernières peuvent occasionner d’importantes pertes de boue lors du forage. « Afin de prévenir ce risque, notre stock de boue se montait à 2 500 m3, le double de la quantité nécessaire à la production. C’était la première fois que nous travaillions avec un stock aussi conséquent », précise Cyril Carrière, directeur du groupement Fondations et collaborateur de la société NGE Fondations. Par ailleurs, une zone préoccupante, où est implanté l’un des deux panneaux en « Y » chargés d’assurer la liaison entre les deux demi-cercles et le buton central, a fait l’objet d’un traitement spécial. « Nous avons injecté 50 m3 de coulis gravitaire au moyen de dix forages. »
Supporter la pression
Après ces préparatifs, le chantier s’est ouvert en octobre 2020. Il a mobilisé 40 compagnons. À l’œuvre, deux porteurs, l’un équipé d’une benne et l’autre muni d’un cutter BC40 de Bauer, appuyée par une grue de manutention. Les travaux ont débuté avec la construction des excroissances. Elles se composent de panneaux (dix pour la première, neuf pour la seconde) de 60 cm d’épaisseur et d’environ 20 m de profondeur. Les 30 panneaux de la paroi principale ont suivi. Si la majorité affiche une épaisseur de 1,2 m et descende jusqu’à 44,3 m, certains présentent quelques particularités. Les quatre panneaux attenants aux deux éléments en « Y » possèdent des cages d’armature liaisonnées. Durant le mois de mars 2021, chaque duo de cage était levé puis, à mesure qu’elle était descendue dans le forage, les deux treillis étaient reliés au moyen de barres d’acier installées à la main. Pas moins de 60 tonnes d’acier étaient employées par paire.
Leurs voisins en « Y », un peu plus épais (1,5 m), ont demandé une attention particulière. « Ils sont soumis à des pressions importantes, observe Cyril Carrière. La tolérance de déviation pour ces deux structures était très limitée, de l’ordre de 3 ou 4 cm seulement. » Chacun a nécessité une journée de coulage, opérations réalisées les 23 et 30 avril. Le béton était acheminé depuis trois centrales entre 5 heures et 16 heures. Au total, 900 m3 ont été coulés. Quant aux panneaux du buton central, ils s’enfoncent jusqu’à 55,3 m, « les panneaux les plus profonds construites par NGE Fondations », conclue Cyril Carrière.
Fiche technique
En résumé
L’enjeu : construire les fondations de la gare de Clichy-Montfermeil.
La contrainte : la forme de la gare composée de deux lobes accolés.
La solution : le liaisonnage de certaines cages d’armature et une vigilance particulière sur les deux panneaux de jonction.
Intervenants
Maîtres d’ouvrage : Société du Grand Paris, Artémis (assistance à maîtrise d’ouvrage composé de Artélia, Arcadis et BG)
Maîtres d’oeuvre : Egis Rail et Tractebel
Entreprises : groupement composé de WeBuild et NGE GC (mandataire, génie civil), groupement Fondations (composé de Atlas Fondations, NGE Fondations et Trevi France).
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