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Philippe Cohet, président de DLR :i"Les indicateurs macroéconomiques incitent à l'optimisme, mais le court terme reste porteur d'incertitudes".

Distributeurs, loueurs et réparateurs de matériels de chantier enregistrent, au cours du premier trimestre 2021, une progression de leur activité de respectivement 9,3%, 15,6% et 10,9% pour la manutention. Des taux croissance à priori spectaculaires, mais qui doivent être relativisés, au regard des indices de référence et d'un environnement économique toujours contrasté.

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La progression, contrastée par métier, est à relativiser compte tenu du niveau de référence de l'année 2020.

"La situation est paradoxale", commente Philippe Cohet, président de DLR. "Les indicateurs macroéconomiques sont plutôt bons, avec une croissance attendue autour de 6% pour l'année en cours. La majorité des clients est optimiste sur l'évolution future de leur activité. A contrario, les volumes de permis de construire dans la construction reculent et la commande publique n'est toujours pas repartie. La situation est d'autant plus complexe qu'après avoir dû adapter leur structure aux gré des confinement, les entrepreneurs vont devoir gérer leur sortie des Prêts Garantis par l'Etat. "Compte tenu de la situation de la trésorerie de certaines entreprises, en particulier dans la filière du Bâtiment, cette opération risque de s'avérer compliquée". Les intentions d’embauches et d’investissements sont proches de leurs maxima historiques dans les trois secteurs. Dans cette enquête de conjoncture, les questions supplémentaires, posées sur le recours et l’usage des PGE invitent à des conclusions variées. Dans la location, seulement 8% des entreprises ont consommé une partie d’un éventuel PGE (à hauteur de 7% du montant). Au total, 56% des entreprises de location ont eu accès à ces lignes de crédit. Environ la moitié des acteurs disposent donc d’argent à faible coût pour mener certains projets au sortir de la crise. Dans la distribution, en revanche, 34% des entreprises ont consommé une partie d’un PGE (à hauteur de 60% du montant). Enfin, dans la manutention ces chiffres s’élèvent à 29% des entreprises (pour 80% des montants). Dans ces deux derniers secteurs, les prêts garantis ont donc permis de faire face à la crise. Comme dans le reste de l’économie, la dynamique des entreprises pour les années à venir pourrait être menacée par l’endettement. En outre, deux difficultés viennent compliquer la situation à court terme: les difficultés de la chaîne logistique, avec d’une part des délais d'approvisionnement qui, faute de composants ou de capacité de production suffisantes, s'allongent et d’autre part, une tendance inflationniste qui se précise. "Certains de nos fournisseurs annoncent jusqu'à trois augmentations de leur prix pour cette année", souligne Philippe Cohet. "Si la situation est particulièrement sensible dans le domaine de l'acier, toutes les matières premières sont sous tension et impactent le prix des matériels. Une forte réduction des marges est à craindre".

Disparités

De fait, la dynamique constatée en fin d'année dernière ne s'est pas prolongée au cours de ce premier trimestre : l'activité de la location ne progresse plus que de 2,3% quand la distribution s'effondre de 17,3%. La manutention est stable. Sur une période plus longue, anticipant les retournements de cycles, la location voit son activité rebondir à la hauteur de son effondrement lié au premier confinement. La distribution, comme la réparation des matériels, connaissent également une évolution positive. "En France, les entreprises restent attachées à la propriété de leur parc. La solution Matériel mise en œuvre sur le chantier, qui est intégrée en amont dans les études, conditionne la structure de coût des entrepreneurs. Elle constitue de ce fait, un levier de compétitivité de premier plan. Même si la location est toujours de plus en plus performante, avec un choix toujours plus exhaustif et facilité par digitalisation de la relation client, nous n'avons pas assisté à un basculement massif des entreprises vers cette option. Le taux de pénétration de la location progresse lentement et reste nettement inférieure à celui des marchés anglo-saxons". Quant aux Réparateurs, ils sont devenus incontournables. La sophistication croissante des matériels et les besoins de services nécessaires à une optimisation de la disponibilité opérationnelle d'un parc tirent leur activité.