Saber Interactive Roadcraft invite les joueurs à reconstruire les infrastructures de régions dévastés par des catastrophes naturelles.
L’industrie du jeu vidéo a atteint un tel stade de développement qu’il est possible de trouver des titres sur à peu près tous les sujets, même les travaux publics. Les passionnés peuvent se lancer dans des chantiers virtuels avec Construction Simulator et ses reproductions d’engins de grandes marques, ou le mode TP de Farming Simulator. Ces références ont choisi de coller au plus près aux réalités du secteur, dans l’éthique comme dans les scénarios.
Sorti fin mai, Roadcraft adopte une approche différente. Saber Interactive et Focus Focus Entertainment, respectivement développeur et éditeur du jeu, a déjà signé SnowRunner, une simulation de camions où le réalisme était abandonné au profit du plaisir ludique de parcourir des routes spectaculaires. Une autre de ses qualités résidait dans l’ajout d’éléments issus des RPG : exploration de vastes cartes, quêtes, progression en niveau ou recherche d’équipements…
Graphismes réussis
Roadcraft reprend en partie cette recette avec un zeste de gestion. Le joueur doit reconstruire les infrastructures d’une région après une catastrophe naturelle à l’aide d’engins plus ou moins rouillés. Malgré la proposition de l’éditeur, la rédaction n’a pas pu tester le jeu. Nos ordinateurs de bureau ne sont pas assez puissants pour le faire tourner. Ce n’est que partie remise. Nos impressions sont donc fondées sur les vidéos de Youtubers (entre autres Tolinx21 et The Lord Tyler qui réalisent un travail remarquable sur le sujet).
Pour un titre de cette catégorie, Saber Interactive a soigné les graphismes et le design général. Les huit cartes disponibles sont fondées sur trois environnements spécifiques (forêt et montagne, désert ou landes marécageuses). Le rendu des détails, tels que les déformations du sol et l’eau lors du passage d’un véhicule ou les phénomènes climatiques, s’avère très abouti.
Opérateur et maître d'oeuvre
L’expérience de jeu se révèle variée. Le joueur peut piloter les engins pour explorer la carte et réaliser des travaux, comme la construction de routes, de ponts ou de canalisations. Une quarantaine de modèles sont contrôlables, du bouteur à la pelle de recyclage, chacun avec ses fonctions. Ce volet simulation est pour le moment moins poussé que dans SnowRunner. Les manœuvres de certains matériels laissaient aussi à désirer, mais les patchs devraient progressivement améliorer ce point.
Au fur et à mesure de sa progression, le joueur devra remplir différentes missions afin de gagner de l’expérience et débloquer de nouvelles machines. Il devra également tracer des itinéraires point par point sur la carte pour des convois logistiques qui lui rapporteront des ressources nécessaires à ses chantiers. C’est l’aspect le plus critiquable du jeu. Le placement des points semble fastidieux. Par ailleurs, l’intelligence artificielle qui dirige les camions présente des lacunes dans le choix de ses trajectoires. Les poids lourds se retrouvent parfois bloqués sans raison. Là encore, les futures mises à jour amélioreront peut-être cette fonction.
En revanche, le mode coopération est apprécié. Il peut rassembler jusqu’à 4 joueurs pour mener à bien les missions d’une carte. La durée de vie annoncée s’élève à 80 heures en solo. SnowRunner ayant connu de nombreux ajouts de contenus après sa sortie, il est probable que Roadcraft continue d’évoluer dans les prochains mois. Les patchs 2.0 et 3.0, publié cet été, ont apporté six véhicules supplémentaires.
Une extension payante, Reconstruction, mise en ligne le 4 septembre, introduit deux cartes inspirées de l’Europe de l’Est et cinq matériels. En parallèle, de nouvelles options de difficulté gratuites complètent le jeu original, telles que des boîtes de vitesses, une jauge de carburant pour les engins, ou l’usure des routes par les convois.
