Une interview de Niklas Nillroth, président du CECE.
Vous venez d’être élu à la présidence du Comité Européen des Constructeurs d’Equipement pour la construction lors de son 60ème congrès. Quelle est votre feuille de route à compter du 1er janvier prochain, date à laquelle vous entrerez en fonction ? Je succède effectivement à Enrico Prandini, qui a présidé le CECE au cours de ces deux dernières années. Même si ma feuille de route n’est pas encore arrêtée, j’entends inscrire mon action dans la continuité de celle de mon prédécesseur. Cela signifie que les enjeux de développement durable, de préservation de l’environnement et de la compétitivité économique sont essentiels pour nos membres. Nous sommes convaincus que la numérisation de notre secteur comme de l’économie en générale est porteuse d’opportunités et que l’industrie des matériels pour la construction est un secteur d’avenir. C’est un secteur pourvoyeur d’emplois pour les nouvelles générations et qui peut contribuer de manière significative au développement durable. Pour cela, nous devons mobiliser nos efforts pour informer de la réalité actuelle de notre industrie qui est ouverte aux nouveaux talents. Est-ce un avantage d’être à Bruxelles, à proximité immédiate des parlementaires européens, pour sa faire entendre ? C’est évidemment très important de porter la parole de la filière auprès de la Commission Européenne. Est-ce-suffisant ? Ce qui est sûr c’est que dans mes fonctions professionnelles chez Volvo Construction Equipement, je constate, en qualité de responsable des Affaires Publiques et du Développement Durable depuis janvier dernier, l’intérêt d’aborder ces sujets avec un panel élargi, associant l’ensemble des parties prenantes y compris les politiciens. Ils ont une partie de la réponse aux questions qui se posent à nous et aux incertitudes qui pointent partout dans le monde. Nous ne pouvons pas prétendre régler ces enjeux au niveau du CECE seulement. C’est en particulier le cas pour le développement durable et ses déclinaisons économiques, sociales et environnementales. Pouvez-vous commenter le motto du congrès « des briques aux bits » ? Je pense qu’il illustre parfaitement la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Le secteur des matériels pour la construction est en pleine mutation. Nous venons effectivement d’une industrie traditionnelle, la mécanique, dont la transformation digitale interroge nos organisations, nos process, nos modèles économique et notre écosystème. Nos clients sont également engagés dans cette transformation. Si tous n’avancent pas au même rythme, tous sont entraînés dans l’univers de la donnée qui ouvre de nouvelles possibilités d’innover. A ce stade, les fournisseurs européens sont-ils plus près de la brique ou de la data ? Je pense qu’ils sont au milieu du gué. Les nouvelles technologies peuvent elles contribuer au développement durable ? C’est incontestable. Les nouvelles technologies contribuent à améliorer significativement l’efficacité. C’est donc un levier de productivité. C’est un facteur de sécurité. On le sait, dans le domaine de la construction comme dans nos industries, la productivité est un enjeu essentiel pour l’Europe. C’est aussi un facteur d’innovation. Déjà, nous l’observons avec le développement de l’électromobilité qui une réponse à la problématique du développement durable et aux enjeux de développement durable. Notre industrie franchit une nouvelle étape technologique. Les constructeurs européens ont toujours démontré leur capacité à innover et à développer de nouvelles technologies et ainsi introduire de la valeur ajoutée dans leur offre. Il faut donc poursuivre cette démarche en recrutant de nouvelles compétences et en privilégiant une approche collaborative en matière de R&D. Nos clients comme nos fournisseurs sont parties prenantes dans cette démarche. Dans ce domaine aussi, c’est une nouvelle façon de penser qu’il faut adopter. Propos recueillis par J-N.O