Le 3 octobre dernier, le constructeur et l'institut Nicolas Barré ont présenté la Kubota Académie. Ce programme donne la possibilité aux concessionnaires français de la marque de participer à la formation d'un étudiant en maintenance des matériels en vue de l'embaucher. (Photo ci-dessus : La cérémonie d'inauguration de la Kubota Académie s'est tenue dans l'atelier de l'institut Nicolas Barré, à Armentières dans le Nord. © CDF) Ce n’est plus un secret, le secteur des engins de chantier peine à trouver des mécaniciens. Confrontées à une main-d’œuvre rare, les entreprises réfléchissent aux moyens de séduire et de garder les meilleurs éléments. Parmi les différentes méthodes envisageables, Kubota a choisi d’aller directement à la source. Le groupe a lancé officiellement le 3 octobre la Kubota Académie. Ce dispositif propose aux concessionnaires du fabricant d’accueillir en alternance un étudiant de l’institut Nicolas Barré afin de le recruter à la fin de son cursus. Situé à Armentières dans le Nord, cet établissement privé dispense entre autres les enseignements nécessaires à l’obtention d’un BTS (brevet de technicien supérieur) ou d’un CQP (certificat de qualification professionnelle) en maintenance des matériels de construction et de manutention. La première promotion compte pour le moment 11 membres, six en BTS et cinq en CQP, originaires de toute la France.
De l'importance du savoir-être
Les premières discussions autour de cette idée remontent à juin 2016. Lors d’une remise de prix du Concours du club Seimat, Grégory Stéculorum, directeur de l’Institut, évoque la possibilité d’une mise en commun de matériels avec Olivier Vanneufville, alors directeur de la division Travaux public de Kubota France. L'actuel conseiller de la direction européenne pour les équipements de construction décèle plusieurs qualités dans le groupe scolaire nordiste : « Leurs élèves en maintenance de matériels comptent parmi les meilleurs de l’Hexagone. En outre, ils possèdent un savoir-être qui les distingue des autres apprentis. Enfin, par rapport à une structure publique, un organisme privé pouvait plus facilement mettre en place ce dispositif. » En mars 2018, Keigo Watanabe, vice-président du Kubota Europe chargé de ce secteur, prend connaissance du projet. Ce dernier se montre intéressé : « Nous ne pouvons plus attendre la main-d’œuvre, remarque-t-il. En France comme au Japon, nous assistons à une baisse du nombre de jeunes dans ces métiers. Les nouvelles générations sont moins attirées par les professions manuelles. » Finalement, six distributeurs hexagonaux* ont souhaité s’engager dans ce processus. L’industriel a ensuite mené une campagne de recrutement, notamment sur les réseaux sociaux. Il a récolté 78 candidatures. La sélection s’est ensuite opérée au moyen d’entretiens.Ouvert aux propositions
Cette alliance s’accompagne également d’un don de machines. L’atelier de l’Institut abrite désormais un chariot télescopique, un motobasculeur, deux mini-pelles et une chargeuse du constructeur japonais. Ces engins seront renouvelés tous les ans. Pour autant, l’établissement entend bien garder une certaine indépendance. « Accueillir la Kubota Académie est une chance pour nous. C’est un constructeur de référence avec un réseau national. Au-delà de l’apport en matériel, cela donne un sens à l’apprentissage, explique Grégory Stéculorum. Néanmoins, notre formation reste multimarque. Nous sommes ouverts aux propositions d’autres partenaires. » * : 13 TP Services, AEB, Axxel Manutention, Comptoir de Matériel, Philemat et Val Manutention. M. D.