La Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage a présenté ses vœux le 22 janvier à Paris. Avec l'abandon de la réforme touchant au gazole non routier, le syndicat a terminé 2018 sur une bonne note. Cependant, 2019 s'annonce sous de mauvais auspices. La fin d’année fut mouvementée pour la Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage (CNATP). Le syndicat et ses adhérents se sont en effet engagés dans une lutte contre la suppression le taux réduit de TICPE* dont bénéficie le gazole non routier (GNR). Françoise Despret, la présidente de l’association professionnelle, ne pouvait manquer de revenir sur cet événement important lors de ses vœux, prononcés le 22 janvier à Paris. « Depuis septembre, pendant près de trois mois, la CNATP s’est mobilisée pour faire supprimer cette mesure : des amendements à l’Assemblée et au Sénat, la sollicitation de plusieurs ministres, des rencontres avec plusieurs parlementaires. Mais aussi par de nombreuses manifestations pacifiques, mais fermes, devant des préfectures et des permanences de parlementaire », a-t-elle rappelé.

« C’est une belle victoire pour nous en termes de reconnaissance par les pouvoirs publics. » Françoise Despret , présidente de la CNATP
  Ces actions ont sans doute contribué au recul du gouvernement. Durant une réunion à Matignon le 6 décembre dernier, les représentants de l’organisme se sont entendus promettre l’abandon de ce projet. « C’est une belle victoire pour nous en termes de reconnaissance par les pouvoirs publics, a souligné Françoise Despret. Dès 2019, nous serons sollicités pour exposer les intérêts et les spécificités des TPE artisanales des travaux publics et du paysage dans le grand débat participatif sur la transition écologique à venir. Ce sera une bonne occasion de faire passer un maximum de revendications. »

Appel à la prudence

Cependant, cette satisfaction a rapidement disparu au moment d’évoquer l’avenir. Les annonces répétées d’une diminution des mises en chantier de logements neufs font craindre à la Chambre un recul d’activité pour ses membres. Les petites sociétés de TP effectuent souvent des travaux de terrassement ou de voirie dans le cadre de ces opérations immobilières. L’approche des scrutins municipaux constitue un autre sujet d’inquiétude. « Si on ajoute à cela la baisse de moral des Français, les incertitudes liées aux élections européennes, et la situation que connaît notre pays actuellement, a ajouté la présidente. Il faut rester vigilant et s’armer pour les mois à venir. » Dans ce contexte, le syndicat compte « renforcer sa présence au sein des instances où se décide l’avenir des entreprises artisanales ». En parallèle, il poursuivra ses démarches de soutien aux professionnels de l’assainissement non-collectif (ANC). Ces dernières porteront notamment sur le lancement d’un portail internet qui référencera les entreprises qualifiées dans ce domaine. Mi-octobre verra aussi l’organisation des Rencontres nationales de l’ANC. Ce rassemblement remplacera les Assises du même nom. En somme, une 25e année chargée pour l’association. * : taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. M. D.