
Le malaxeur électrique Iotron, dévoilé par Putzmeister durant la Bauma.
La Bauma 2022 constitue sans doute le premier événement où toute la filière des matériels de chantier envisage le remplacement du Diesel. Alors qu’en 2019, lors de la précédente édition, une poignée de constructeurs prenait la question au sérieux, elle s’est désormais imposée comme une évidence.
Par rapport aux autres secteurs, le transport du béton fait figure de précurseurs. Les principaux constructeurs de ce segment planchent sur la question depuis plusieurs années. La foire munichoise, qui s’est tenue du 24 au 30 novembre dernier, a donné quelques indications quant à leur rythme d’avancée et leurs priorités.
Un duo de moteurs
Cifa a par exemple poursuivi l’extension de sa gamme électrique Energya. Le constructeur italien a présenté sa première pompe automotrice à batterie, l’Energya K42E. Sa flèche affiche une hauteur maximale de 42 m avec cinq sections dont les deux dernières en fibre de carbone. L’industriel est familier de cette combinaison de matériaux qu’il commercialise sous la marque Carbotech. Elle réduit le poids du système, sans compromettre sa solidité.
La machine intègre deux moteurs électriques, l’un affecté au déploiement de la flèche, l’autre au pompage. Ils sont alimentés par des batteries d’une capacité de 30 Ah. Nouveauté chez le fabricant, la machine peut être branchée au réseau. Elle peut ainsi fonctionner avec le moteur du porteur éteint. Si les accumulateurs sont à plat et qu’aucune source de courant ne se trouve à proximité, la pompe peut toujours être raccordée au camion.
Des débuts scandinaves
De son côté, Putzmeister présentait pour la première fois en public son malaxeur électrique Iontron. Le modèle exposé était monté sur un tracteur routier à batterie Sany, le groupe chinois propriétaire du spécialiste du béton. « Ce camion vient d’être autorisé à la vente en Europe, indique Markus Frasch, directeur de la gestion de produit internationale du Putzmeister. Notre objectif est de proposer toute la chaîne de produits en électrique. » La toupie de 9 m3 est alimentée par une batterie d’une puissance 350 kWh. Selon l’industriel, le système peut tenir une journée de 8 heures avec une seule charge.
Au cours des deux dernières années, les ambitions de l’industriel se sont traduites par la sortie de pompes stationnaire électrique, la BSA 1005 E et 1006 E, et de la série de pompes automotrice hybride Iontron. Ces dernières peuvent être branchées sur le réseau, mais n’incluent pas de batteries. « Ce système peut être adapté sur toutes nos tailles de pompes, précise Markus Frasch. Nous avons déjà vendu une vingtaine de ces machines en Scandinavie. »
Remise à plat
Chez Schwing-Stetter, les projets de motorisations alternatives sont moins avancés. L’industriel a tout de même dévoilé le groupe malaxeur AM 9 FED-UE sans composants hydrauliques ou à air comprimé. Tout est électrique : le malaxeur, la goulotte, l’entonnoir, le volet de fermeture du fût et la pompe à eau. La firme avance une consommation inférieure à 70 kWh par jour. Par ailleurs, elle a imaginé l’Eco Power System, un caisson qui raccordé au réseau peut faire office de pompe hydraulique pour les pompes automotrices entraînées par un moteur thermique. Ce dispositif est compatible avec les produits Schwing des quinze dernières années.
En revanche, le constructeur n’a pas lésiné sur les nouveautés dans les autres domaines. Dans le segment des malaxeurs, l’Ultraeco II vise les clients exigeants. Sa toupie de 9 m3 est composée d’Hardox 500 TUF. Sa résistance supérieure à l’acier classique donne la possibilité de réduire l’épaisseur des parois. L’élément pèse ainsi moins de 3 t, une manière de regagner la charge utile perdue avec les nouvelles réglementations.
La flexibilité comme priorité
Mais pour Pierre Bach, le directeur général de Schwing-Stetter France, le marché français attendait surtout les malaxeurs-pompes FBP 264/294 et la pompe automotrice S 36 X Razor. Le premier duo vient donner un coup de jeune à la gamme FBP. Ils possèdent une flèche de 5 sections avec une hauteur de travail maximum de 26 ou 29 m. Le volume utile s’élève à 4 m3 pour une charge totale de 32 t. La hauteur de déploiement et la longueur du porte-à-faux ont été revues à la baisse afin d’améliorer la maniabilité. En option, les systèmes Easy et Easyfront offrent la possibilité de travailler en sécurité avec seulement deux ou trois stabilisateurs déployés. Le dispositif empêche les mouvements de la flèche dans des zones à risques.
Quant à la S 36 X Razor, elle apporte une 36 m haut de gamme au catalogue. Sa flèche cinq sections de forme RZ se distingue par une hauteur repliée de 6,77 m. L’engin reprend les principales particularités la marque, notamment les appuis en X devant et H à l’arrière ce qui contribue à sa stabilité.
L'imprimante prend la route
Autre horizon technique du secteur, l’impression 3D a fait son apparition sur le stand de Putzmeister. Le fabricant a présenté Karlos, un prototype d’imprimante monté sur un camion. Il dispose le béton automatiquement à partir des plans numériques du bâtiment. L’industriel prévoit des tests en 2023 pour une éventuelle mise en production en 2024.
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