
Le prototype de Smartsheetpile exposé à la Bauma en octobre dernier.
La Bauma reste avant tout le rendez-vous des engins de chantier et de leurs composants, mais quelques éléments extérieurs à cet univers s’invitent parfois à la fête. Cette année, ArcelorMitall avait par exemple pris ses quartiers à Munich, entre le 24 et le 30 octobre dernier.
Le groupe de sidérurgie était venu présenter pour la première fois la Smartsheetpile, une palplanche bardée de capteurs qui décrivent sa situation en temps réel. « Nos clients pourront ainsi suivre l’évolution de la structure, indique Amine El Kasimi, responsable de développement d’ArcelorMitall Sheet Piling. Ils pourront orgnaiser des maintenances préventives. Les arrêts non planifiés peuvent s’avérer très coûteux. »
Vision complète
Les systèmes proposés couvrent la plupart des caractéristiques susceptibles de révéler un problème. Un accéléromètre détecte des chocs. Un inclinomètre et une jauge de contrainte signalent des déformations. « Pour le contrôle de la corrosion, plusieurs options sont possibles : des sondes de mesure de la résistance électrique, appareils à ultrason ou des coupons de corrosion », précise Yves Van Ingelgem, directeur général de Zensor, une entreprise belge spécialisée dans la surveillance des infrastructures, qui a conçu ce produit avec ArcelorMitall. Un pressiomètre et un capteur de température apportent une information complémentaire au moment d’interpréter les données.
Ces différents dispositifs sont raccordés à un boîtier qui transfère les mesures par le biais du réseau de téléphonie mobile à un serveur. Elles sont ensuite consultables par un utilisateur sur un portail web. « Les capteurs sont protégés par des plaques en acier, souligne Amine El Kasimi. Nous visons le long terme. Ils doivent pouvoir rester en place toute la durée de vie de la palplanche. »
Jumeau numérique
Le responsable se projette déjà dans les années à venir. « Les jumeaux numériques intéressent les administrations portuaires, comme le port de Hambourg par exemple. Nos données pourraient venir alimenter ces modèles. » Par ailleurs, ArcelorMittal participe à un programme de recherche de l’université des sciences appliquées de Bielefed qui vise à utiliser des méthodes d’intelligence artificielle afin de modéliser le processus de corrosion. Les résultats pourraient déboucher sur des recommandations pour la fabrication des palplanches. Ce projet, financé par l’État allemand, compte parmi ses partenaires les ports de Hambourg, de Brèmes et de Rostock. Quant à la commercialisation de la Smartsheetpile, l’industriel n’annonce pas de date précise, mais promet une sortie prochainement.
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