Entre autres activités, l’entreprise F.C.H. décharge des navires à Anneville-Ambourville, en Seine-Maritime. Pour se faire, elle utilise une pelle Sennebogen 860 E Hybrid, un engin qui peut travailler quel que soit le niveau de la Seine.

Dans les boucles noires de la Seine, ce matin de septembre, l’averse menace. À une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Rouen, dans la commune d’Anneville-Ambourville, une péniche est amarrée au quai de l’entreprise F.C.H.. Une pelle de manutention Sennebogen 860 E Hybrid extrait de ses cales des monceaux de terre et les déverse dans un camion. Deux autres poids-lourds attendent déjà leur tour. Voilà la routine de cette machine depuis sa mise en service en janvier 2019. F.C.H. décharge des barges et des automoteurs pour le compte des carriers locaux. Les cargaisons, entre 700 et 2500 tonnes de matériaux inertes, servent à remblayer les carrières de granulats alluvionnaires avoisinantes. La société propose aussi la prise en charge complète des déblais, avec une mise en enfouissement dans le cadre d'une remise en état de carrière.

Le site a ceci de particulier que la hauteur de la Seine varie beaucoup. Au plus bas, une distance de 8 m sépare le quai et les fonds de cale. Ces fluctuations ont dicté les caractéristiques de la pelle. « Nous devons pouvoir atteindre le chargement quelle que soit la situation », indique Paul Cadieux, directeur général de F.C.H.. La pelle de 90 t montée sur roues est équipée d’un ensemble flèche et bras K18, de 18 m de long. « La pelle peut ainsi prendre des terres jusqu’à 8,5 m en dessous du niveau du quai. » La cabine, le modèle Maxcab Industry E270, peut être relevée de 2,7 m. L’opérateur se trouve alors à 5,5 m au-dessus du sol. Il peut jouer sur ce paramètre pour mieux voir les entrailles du bateau. Et si cela ne suffit pas, il peut se fier aux images retransmisses par trois caméras (une sur sa droite, une à l’arrière et une sur le bras).

Indispensables éjecteurs

La benne preneuse de 4,5 t, fabriquée par Arden, était fournie avec la pelle. D’une capacité de 3,23 m3, elle peut effectuer des rotations complètes. L’outil est aussi doté de deux éjecteurs. « Ils sont essentiels. Ils décrochent les argiles et les terres qui collent aux parois des godets », précise Paul Cadieux. La manipulation de matériaux abrasifs a usé le métal de l'outil. Pour y remédier, le directeur général prévoit d’installer des protections.

L’engin est aussi muni du système Green Hybrid, une technologie propre à Sennebogen. Une partie de l’énergie dégagée par la flèche à la descente est stockée sous forme d’azote comprimé. Le gaz peut ensuite restituer cette énergie pour remonter la flèche. Selon le constructeur, ce procédé pourrait réduire jusqu’à 30 % les dépenses liées à l’énergie. Le directeur a souscrit un contrat de maintenance complet auprès Sygmat, le distributeur français de Sennebogen. « Toute notre activité repose sur cette pelle. Et ce n’est pas un engin que l’on peut remplacer facilement en cas de panne. » Mais après 1 500 heures de fonctionnement, la pelle n’a pas encore connu d’avaries.

Fiche technique : pelle Sennebogen 860 E Hybrid

Dimensions avec stabilisateurs : 7,23 × 6,05 × 4,57 m

Hauteur maximale du bras : 18,6 m

Hauteur maximale de la cabine : 6,64 m

Poids avec benne : 94,5 t

Capacité de la benne : 3,23 m3

Avantages

L’ensemble flêche et bras K18

La cabine relevable

La benne avec éjecteurs

La récupération d’énergie sur la flèche

Inconvénients

L’usure de la benne

">