
Recrudescence sans précédent des vols de matériels
L'état de lieux réalisé par la société Coyote, experte des services connectés d'aide aux conducteurs, fait état d'un préjudice estimé à 1 milliard d’euros pour l'année 2020. Un constat dressé à partir des données Interstat Inséducrité et Délinquance, pour l'ensemble des véhicules roulants, qui traduit une dérive inquiétante. Entre 2019 et 2020, le nombre des vols a augmenté de 37 %. Les sources assurances font état de 500 000 vols de matériels et d’équipements. Cette sinistralité est en forte progression En 2021, une entreprise sur trois s’est déclarée concernée, de près ou de loin, par le vol Les malfrats sévissent partout en France avec historiquement, une préférence marquée pour la région lyonnaise et l’arc méditerranéen. Depuis 2020, l’Aquitaine et les Pays de la Loire sont des zones où le nombre de vols augmente. 42 % des vols sont commis sur des lieux réputés "sécurisés, fermés ou protégés". Grâce aux mesures de protection mises en œuvre, les vols intervenant le weekend sont en baisse. Les déclarations de vols sont relativement linéaires tout au long de la semaine. Le profil des voleurs est bien renseigné : la grande majorité des vols est commise par des « professionnels ».9 vols sur 10 sont l’affaire de filières structurées et bien organisées,disposant de moyens considérables et qui ont accès aux technologies les plus pointues. De même, les filières de revente sont parfaitement opérationnelles et rayonnent sur plusieurs continents. De fait, 3 canaux structurent ce marché :
- le vol pour export, vers les pays de l’Est et ailleurs en Europe,
- le vol pour recel ou pièces détachées à l’échelle locale,
- le vol pour usage personnel, qui concerne des entreprises « empruntant » des moyens à des fins propres pour un usage souvent quotidien ou pour les louer.
Typologie des sinistres
La structuration autour de « bandes organisées », a un impact sur la fréquence des vols. Quand une "bande" sévit dans une région, le nombre de vols observés augmente. Une fois le réseau démantelé, la tendance s’inverse. L’embellie n’est que momentanée. Elle ne dure que le temps qu’une nouvelle bande s’organise et passe à l’acte. La plupart du temps, les matériels sont repeints ou maquillés pour être revendus. Autre cas de figure, les matériels sont expédiés immédiatement à l’étranger. Les taux de récupération des matériels sont sensiblement inférieurs à ceux des VP et autres VUL VI, soit respectivement de 0 à 11% pour les petits équipements de chantier à 11 %, 12% pour les VI et 38 % pour les VP. Explication : la taille de certains petits matériels et équipements de chantier, facilement transportables, l’absence de plaque d’immatriculation facilitant le recel et le maquillage des matériels volés et le taux d’équipement en solution de tracking. Le vol est une réalité quotidienne. Le vol est une réalité géographique, Le taux de découvertes est relativement faibles.
Estimation des coûts
Les conséquences des vols, sont plurielles et doivent être analysées de manière non émotionnelle par les professionnels. Pour être pertinent, cette analyse doit aussi distinguer les coûts directs des coûts indirects. Parmi les coûts directs, il faut prendre en considération la différence entre le coût du bien à racheter et l’indemnité apportée par l’assureur. Cette différence peut provenir de la franchise du contrat d’assurance ou sur le terme du contrat de location. Les pertes liées à la vétusté des matériels volés génèrent des surcoûts. En effet, le matériel de chantier a une durée de vie relativement longue. Les sauts technologiques opérés par les fournisseurs d’une période à une autre impactent à la hausse ce poste. Le 2e coût direct a trait au remplacement ou à la location du matériel volé, sans lequel le CA ne sera pas généré. À ce titre. Les coûts indirects sont plus difficiles à évaluer. 77% des entreprises victimes d’un vol reconnaissent une désorganisation de leur activité. Cette désorganisation a forcément une magnitude différente selon le matériel volé et selon son usage. Dans tous les cas, elle est facteur de complications. 30% des victimes reconnaissent une perte d’exploitation ou un marché. 23 % reconnaissent un surcoût de la prime d’assurance. 11% font état d’une insatisfaction client, qui se manifeste par une tension dans la relation. Enfin 2% des entreprises ont eu recours à du chômage technique.

Olivier David, Directeur Commercial France chez Coyote : " les conséquences des vols et l'impact sur la continuité de l'activité sont sous-estimé"
Ces éléments chiffrés, qui concernent particulièrement les PME, montrent que plus de 40% des vols entraînent des coûts directs supérieurs à 10 000 euros. Une entreprise sur cinq avance que les pertes directes et indirectes dépassent largement ce montant. Un tiers des entreprises ne savent pas évaluer les conséquences financières réelles d’un vol sur leur activité. Une entreprise sur deux ne sait pas s’il est possible de discuter avec son assureur afin d’optimiser la couverture des primes voire de vérifier si elle est conforme avec les exigences de la police d’assurance."Le vol est une réalité qui concerne aujourd'hui toutes les entreprises peu importe leur taille ou leur secteur d'activité, avec des filières de plus en plus professionnelles et structurées qui opèrent sur l'ensemble du territoire", indique Olivier David, Directeur Commercial France de Coyote."« Les conséquences d'un vol et l'impact sur la continuité de l'activité restent à ce jour sous-estimés par les chefs d'entreprise qui se doivent de prendre le sujet au sérieux, en évaluant les risques et en identifiant les solutions appropriées pour diminuer les coûts, directs et indirects"
Prévention des vols
Dans le domaine de vol plus que dans tout autre, prévenir vaut mieux que guérir. Pour cela, il ne faut rien s’interdire : chaînes, verrou renforcé, système de remisage, Audit régulier est conseillé. Selon les cas, le dé badgeage est préconisé. Le plan de maintien de l’activité doit être anticipé. L’optimisation assurantielle doit être engagée. Un système de géolocalisation n’est pas un système de récupération. Cette distinction est d’autant plus importante que les filières se sont professionnalisées et qu’elles déploient des stratégies toujours plus élaborées en recourant à des technologies sophistiquées (scanner, brouilleur d’ondes,….). Cela alors que, selon la valeur marchande et la localisation précise des matériels volés, l’intervention des forces de l’ordre sera plus ou moins facile à obtenir. Quatre facteurs clés concourent au succès de la récupération après vol. La taille du boîtier, qui conditionne une dissimulation aléatoire du dispositif, L’autonomie en matière d’alimentation, La propriété anti brouillage du dispositif, Les équipes de détectives experts capables de travailler avec les forces de l’ordre.

Le vol de matériel est une réalité pour toutes les entreprises. Pourtant une sur deux ne sait pas si elle est en règle avec les préconisations ou les exigences avec ses contrats d’assurance. Afin d’en atténuer les conséquences d’un vol, il faut en mesurer les préjudices de façon précise et objectives, avant de définir les solutions à mettre en œuvre. Pour être efficace et pertinent dans cette démarche, il faut désigner un responsable. Il faut échanger régulièrement son assureur et les forces de l’ordre. Enfin, il est recommandé d’optimiser la gestion des primes d’assurance, y compris en faisant appel à des courtiers. L’objectif est de négocier à la franchise des matériels en les équipements de système de localisation et ainsi faire baisser le prime vol. Bénéfice induit, la prime d’assurance elle-même est mieux négociable, les assureurs étant de plus en plus vigilants sur le coût de leur sinistralité. Des mesures de bon sens, qui doivent être réévaluées périodiquement et adaptées à la taille de l’entreprise. « Nos équipes font face à l'utilisation de technologies de pointes par les professionnels du vol organisé qui cherchent en permanence à déjouer les systèmes de sécurisation",, rappelle Aurélien Dargirolle, Directeur des Opérations chez Coyote. " Les principaux facteurs clés de succès résident dans le déploiement de moyens humains pour aller récupérer les équipements sur le terrain, en étroite collaboration avec les forces de l'ordre, associés au développement de technologies autonomes et furtives pour garantir une localisation rapide des véhicules dans tous les cas de figure, même les plus complexes ».
Comme optimiser les coûts ?
Que se passe-t-il si l’on me vole un tel ou tel matériel ? Cette question appelle trois niveaux de réponse selon les cas. Le premier est de considérer qu’au-delà des mesures de prévention classique, le matériel considéré a peu de valeur et que son remplacement est aisé. Le deuxième a trait à des matériels pour lesquels le remplacement est, certes, possible et que les coûts directs et indirects sont jugés acceptables. En d’autres termes, le coût d’une protection renforcée est prohibitif par rapport à la valeur ou à la probabilité de sinistre. Dans ce cas, il est conseillé d’envisager une protection passive renforcée du matériel et/ou de déployer une technologie de géolocalisation générique assez simple. Le troisième s’applique aux matériels stratégiques pour l’entreprise, dont le vol aurait des conséquences majeures. En outre, le remplacement de ce bien d’équipement s’avère compliqué, en particulier en raison de ses spécificités techniques et des délais de livraison. Dans ce cas, les mesures de protection renforcée à mettre en œuvre renvoient à des systèmes de sécurisation de type récupération en cas de vol. La prime d’assurance n’empêche pas le vol mais elle permet d’avoir la certitude de retrouver son matériel « rapidement », avant qu’il ne soit expédié à l’étranger. Cette catégorisation, certes froide, doit être réévaluée périodiquement. Il est raisonnable de l’actualiser une fois par an pour tenir compte de l’évolution du parc.
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