Confronté à l’augmentation des prix des carburants, l’un des premiers carriers indépendants français, qui vient de finaliser l’acquisition de Ceccon Frères, met en place des mesures destinées à en limiter les effets à courts et longs termes. Explications.

Comment Basaltes réduit sa facture GNR

L’entreprise familiale, qui extrait depuis plus d’un siècle différents types de matériaux produit annuellement plus de dix millions de tonnes de granulats au travers de ses quatre filiales Carrières de Vignats et de Normandie (CVN), Carrières de l’Ouest (SCO), Ligérienne Granulats (LG), Carrière de Thiviers (CDT). Avec l’intégration du carrier savoyard Ceccon Frères dans son périmètre, et la création d’une cinquième filiale en Rhône-Alpes, la production globale dépasse les 11 millions de tonnes. l’un des premiers carriers indépendants en Rhône-Alpes. L’entreprise produit annuellement près d’un million de tonnes de granulats. Entreprise indépendante et familiale, elle compte près de soixante collaborateurs et environ 12 sites en Savoie et Haute-Savoie. Incontournable sur ces deux départements, Ceccon Frères comprend une dizaine de filiales et participations, et notamment Ceccon Béton Carrières, Ceccon Béton Vovray, Richard, Roudil, Carmaco, Gravirhone, Tramaco, Annecy Béton Carrières et Béton 74. « Cette opération de croissance externe répond à notre volonté de nous développer sur de nouvelles géographies », explique François Baubeau, directeur général de Basaltes, « La qualité du dossier, le partage des valeurs des deux structures patrimoniales et les perspectives à long terme nous ont convaincu ». Les deux carriers s’appuient sur un savoir-faire reconnu et un ancrage régional solide. « Au vu des différentes propositions reçues, il s’est avéré que Basaltes était le mieux disant parmi les huit candidats », commente Thierry Ceccon, représentant la 2e génération au sein de la société fondée en 1936. « La troisième génération ne souhaitant pas s’investir dans l’entreprise, nous avons cherché la meilleure alternative pour mettre un terme à l’actionnariat familial et assurer la pérennité de l’activité ». L’intégration de Ceccon Frères permet à Basaltes de prendre pied dans une région dynamique, à fort potentiel de développement. « L’entreprise conservera une large autonomie opérationnelle », précise François Baubeau. « Notre modèle décentralisé est adapté aux métiers de l’industrie extractive, qui s’exercent localement ». Un particularisme qui limite, de fait, les synergies, chaque région disposant de réelle autonomie.

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Mutualisation

Si Basaltes est principalement actif sur l’Ouest de l’hexagone, Ceccon Frères exploite cinq sites d’extraction, cinq centrales BPE, quatre sites de remblaiement, deux plateformes (dont une ISDI) et une activité de transport. Autant de sites d’où sont extraites des roches massives, alluvionnaires et calcaires, et de métiers qui rendent difficiles la mutualisation des moyens matériels roulants, mais qui n’interdisent pas la rationalisation des achats. La grille de sélection est classique : l’exploitant se détermine à partir du rapport Qualité/prix, de la capacité des fournisseurs à délivrer un SAV efficace et de la valeur de revente des matériels. Avec un parc opérationnel comptant quelque 350 engins, l’enjeu est d’importance. À l’heure de la décarbonation de ses activités, le carrier, qui investit chaque année de 5 à 7 millions d’euros dans sa flotte, explore différentes voies. « Nous investissons dans des matériels avec des motorisations hybrides mais aussi électriques, à l’image du locotracteur 100 % électrique que nous avons mis en route sur la carrière de Voutré », commente François Baubeau. « Nous regardons ce qui se fait dans le domaine de l’hydrogène, cette énergie étant particulièrement bien adaptée aux matériels de transports des matériaux sur des circuits courts et parfaitement identifiés. Parallèlement, nous mettons en œuvre des méthodes de travail plus frugales, comme les tapis convoyeurs, dont celui de 1,5 km à Voutré, et formons nos opérateurs à l’écoconduite »

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Des dispositions qui tendent à maîtriser une facture énergétique qui dépasse 1 million d’euros par an. Un enjeu partagé par le carrier savoyard « Nous nous sommes attachés maintenir un niveau de renouvellement du parc afin d’en optimiser le coût d’exploitation et de moderniser notre outil de production, à l’image de la dernière centrale à béton qui a représenté un investissement de 4 millions d’euros », confirme Thierry Ceccon. « Nous veillons à la qualité des pistes qui conditionne, pour partie, le niveau de consommation des engins de transports ».

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