Les industriels s'inquiètent de la concurrence déloyale et des conditions d'accès aux marchés chinois et indiens. CDF
Les industriels s'inquiètent de la concurrence déloyale et des conditions d'accès aux marchés chinois et indiens.
Les industriels des équipements pour la construction alertent sur les désavantages concurrentiels à long terme causés par les évolutions du marché mondial et les problèmes structurels propres à l'Europe.

La fédération professionnelle allemande des fabricants de matériels de chantier et de l'ingénierie s'inquiète de la situation pour le moins paradoxale. Pour VDMA, l’industrie mondiale de la construction connaîtra une croissance à long terme, mais le risque que les acteurs allemands mais aussii européens, en soient privés, est réel. Cette prise de conscience est basée sur un constat factuel. Depuis plusieurs années, même avant que l'industrie ne soutienne les sanctions contre la Russie, il apparaît que certaines régions du marché mondial ne sont pratiquement plus accessibles aux fabricants européens. Des marchés comme la Chine et l’Inde ne peuvent être approvisionnés que par une production locale. Parallèlement, les fabricants d’équipements de construction sont confrontés sur de nombreux marchés tiers à une concurrence dominante, et souvent déloyale, venue de Chine. Contrairement à la déclaration initiale de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l’accord commercial avec les États-Unis n’a pas apporté de stabilité durable et est déjà devenu obsolète, en raison de l’extension des droits de douane sur l’acier et des obstacles administratifs qui en découlent pour l’industrie des équipements de construction. Compenser les exportations perdues sur le marché intérieur européen est pratiquement impossible en raison des désavantages liés à la localisation. Les mesures annoncées pour réduire la bureaucratie et assouplir les régulations se font toujours attendre.

Délocalisation

Depuis des années, l’industrie se bat pour que des réglementations environnementales bien intentionnées mais excessives soient ramenées à un niveau raisonnable afin de rester compétitive. Dans le même temps, les investissements dans les infrastructures en Allemagne sont urgemment nécessaires. "Il serait plus important de réformer le système inefficace que d’y injecter de l’argent, juge Joachim Strobel, président de VDMA. Nous nous safisterions de finir l'année 2025 sur un recul de 5 % du chiffre d'affaires. L’attention ne doit plus se porter uniquement sur les fluctuations économiques, mais davantage sur les problèmes structurels majeurs. Leurs effets ne sont pas encore visibles dans les chiffres, mais ils nous causeront d’énormes difficultés dans les années à venir". Aussi, la fédératon professionnelle estime que Bruxelles et Berlin doivent agir maintenant. Le cas échéant,  la filière toute entière sera confrontée à un processus dans lequel nous perdrons progressivement notre compétitivité, et de plus en plus de fabricants seront contraints de délocaliser leurs activités hors d’Europe.