
Scania maintient le cap avec plusieurs avancées en matière de motorisations alternatives.
Scania France mise toujours sur la diversité
Les problèmes d’approvisionnement ont ralenti tout le secteur des matériels en 2022. Le cas de Scania illustre bien la situation. Le manufacturier a livré 85 232 camions et bus l’année passée, alors que ses usines étaient prêtes à assembler 111 000 véhicules. « À cause du manque de composants, nous n’avons pas pu produire autant que prévu, précise Carl Pattyn, président de Scania France, à l'occasion de la conférence de presse du 26 avril dernier. Les carnets de commandes sont pleins, mais les résultats de cette demande ne se voient pas encore. »
Le groupe a engrangé un chiffre d’affaires de 170 milliards de couronnes suédoises (environ 15 milliards d’euros), en progression de 14 % par rapport à 2021. En revanche, la marge d’exploitation s’établit à 9,4 %, contre 11,3 % en 2021.
En France, dans le périmètre des camions de plus 5 t, la marque a vu son nombre d’immatriculation baisser de 15,6 % par rapport à 2021. Sa part de marché s’élevait à 9,6 % pour un marché total de 44 012 immatriculations.
Capacité à livrer
L’exercice 2023 démarre sous de meilleurs auspices, « notre capacité à livrer est en hausse », souligne Éric Darnié, directeur commercial de la filiale. Si l’on compare le premier trimestre 2023 à celui de 2022, les immatriculations du constructeur ont augmenté de 45 %. « Cette année va se jouer sur la capacité à produire et à immatriculer. Nous avons de gros portefeuilles, poursuit le responsable. Si les carrossiers arrivent à gérer le flux, nous serons en progressions. »
En matière de motorisations alternatives, Scania France a maintenu sa part de marché à 25,8 %, contre 23,8 % en 2021. « C’est un segment que nous pouvons plus écarter, observe Éric Darnié Il représente aujourd’hui plus de 7 % de nos immatriculations. Je pense qu’il atteindra entre 15 et 20 % de nos ventes dans les années à venir. »
Laisser le choix
Le constructeur affiche de solides arguments dans le domaine. Il possède l’offre la plus large du marché : B100, XTL, gaz, électrique ou hybride rechargeable. Il devrait livrer fin mai son premier camion B100 exclusif, un modèle où un capteur contrôle que seul du B100 est utilisé. De nouveaux moteurs GNV, plus performants, sont annoncés. De nouvelles configurations pour les réservoirs de GNC sont aussi possibles.
Depuis 2022, la série électrique inclut des camions à batterie pour les trajets régionaux. Le groupe compte ajouter des machines destinées aux longues distances en 2024. Les références pour le BTP et les carrières suivront à partir de 2025. Scania et Northvolt ont d’ailleurs dévoilé fin avril un nouveau dispositif de batterie capable d’alimenter des poids lourds pendant 1,5 million de kilomètres. « Nous prévoyons que la moitié de nos ventes sera électrique ou hybride en 2030, à condition que les infrastructures suivent », rappelle Carl Pattyn.
Interface repensée
L’entité Scania Rent devrait contribuer à cette dynamique. Elle propose notamment à location des tracteurs et des porteurs électrique, au gaz ou au B100 ainsi que des porteurs hybrides. Ces engins peuvent être dotés d’équipements spécifiques tels que des bras, des bibennes ou des grues. Pour autant, le diesel n’est pas abandonné. Le Scania Super, son dernier moteur 13 l sorti en 2022, peut générer jusqu’à 8 % d’économie de carburant par rapport à ses prédécesseurs.
Dans les prochains moins, c’est l’électronique embarqué qui va évoluer. Un tableau de bord flambant neuf, le Smart Dash, apportera une interface tactile renouvelée au conducteur. Dans le cadre du règlement européen de sécurité générale II (GSR 2), les camions devront être équipés à compter du 7 juillet 2024 de plusieurs détecteurs et avertisseurs, comme des avertisseurs de collisions ou une surveillance de la pression des pneus.
La marque a aussi revu son système de suivi numérique des véhicules. Le Scania Workshop Suite ouvre la voie à une maintenance préventive des machines. Scania France investit 5 millions d’euros dans cette numérisation de ses services. L’entretien et la réparation des matériels électriques constituent un autre poste de dépense : formations, équipements, outillage… La filiale chiffre le total à 12 millions d’euros. En parallèle, elle construit trois ateliers supplémentaires de carrosserie et de peinture, à Tours, Beaurepaire-en-Bresse (Saône-et-Loire) et Bordeaux. Autant d’actions qui devraient aider le constructeur à maintenir le cap dans un marché en pleine mutation.
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