
L’atelier, qui compte trois voies embranchées de 50 m linéaires chacune, est dédié à l’assemblage final des prototypes dessinés par le bureau d’études interne.
Novium… Ou comment se développer sans catalogue Produits
Le modèle d’affaire est atypique : les ingénieurs imaginent les solutions matérielles à même de répondre à un cahier des charges fourni par le client. Ils en conçoivent les pièces dont l’assemblage final est également internalisé. La fabrication elle-même est externalisée, la société s’appuyant sur un réseau de sous-traitants implantés à proximité. À l’image de Metalliance, neuf sous-traitants sur 10 sont installés en France. Cette organisation lui confère la souplesse nécessaire pour faire face à une demande diversifiée. Elle est aussi le gage d’une focalisation sur son cœur de métier qui est la conception « innovante » et l’armement de matériels pour la voie, le ballast et la caténaire. Elle contribue enfin à minimiser l’impact carbone de l’entreprise certifiée ISO 9001 et qui a défini sa feuille de route RSE. Son credo : répondre aux besoins des exploitants, en rédigeant conjointement le cahier des charges de la solution à leur problème. De fait, la connaissance « métier » est centrale, tout l’enjeu pour l’industriel étant de transformer une idée de process imaginée par les deux parties en une réalité « Matériel » opérationnelle. « Novium excelle dans le cousu main, souligne David Chatelet, directeur de l’entreprise. Chaque machine est un prototype présentant des spécifications techniques uniques. Nous travaillons sans catalogue, au cas par cas des sollicitations. »
Matière grise
Les racines de l’entreprise, fondée par Didier Stainmesse, remontent à la maintenance d’engins de travaux publics et ferroviaires, grâce à une expertise dans le domaine hydraulique. Un savoir-faire reconnu par la SNCF qui a confié à la société nouvellement créée la réhabilitation de ses machines de travaux. Avec un potentiel de quatre à cinq unités à reconditionner chaque année, Novium s’est rapidement structuré pour remplir sa mission dans les meilleures conditions techniques en se dotant d’un nouvel atelier. Logiquement, les applications ferroviaires, dans lesquelles est incluse l’activité Rail/Route, représentent l’essentiel de l’activité de l’entreprise. Dans le contexte géopolitique du moment, les marchés Défense sont également dynamiques. Quant à l’activité Grands travaux qui regroupe les machines spéciales à retrofiter, elle est actuellement atone mais est appelée à peser davantage dans le futur. Le bureau d’étude interne compte 20 ingénieurs et techniciens supérieurs qui travaillent en étroite collaboration avec les équipes de l’atelier. Cette approche collaborative permet d’ajuster en permanence les actions et de suivre au plus près l’évolution des projets. Après avoir finalisé la conception d’un wagon nacelle négative pour le compte de la SNCF, qui sera construit à deux exemplaires, les équipes de l’atelier terminent d’assembler un nouveau wagon travaux pour TSO. « Avec la SNCF, les filiales de travaux ferroviaires des majors des TP sont nos premiers donneurs d’ordre, rapporte David Chatelet. Nous collaborons également avec plusieurs constructeurs de matériels de chantiers rail-route, qu’il s’agisse de motobasculeur, de chargeuses ou de pelles hydrauliques, mais pas de nacelles élévatrices de personnes car il y a trop d’intervenants sur ce créneau. » Dans le cadre de ces partenariats, l’industriel, qui fait office d’équipementier, assure la transformation et l’homologation du matériel, sur la base du cahier des charges élaboré avec le constructeur. Elle est également en capacité de définir un process de travail, à l’image du système de préparation de massifs d’ancrage de poteaux permettant « d’industrialiser » l’opération. À la clé, une productivité et une sécurité optimales.
Expertise ferroviaire
Sous contrat-cadre avec la SNCF dès sa création, la société a adopté toute la rigueur et la culture de la sécurité inhérente au secteur. Elle a également défini les trois axes de travail qui conditionnent tout développement : l’amélioration de la productivité du chantier, moyennant une baisse des coûts de réalisation, l’optimisation de la sécurité à chaque étape des travaux et la décarbonation de matériels, grâce à une efficience énergétique maximale. L’ergonomie et le confort des opérateurs sont également intégrés dans toutes ses réflexions. Fin 2022, l’entreprise a achevé la fabrication d’un wagon spécial qui permet de transporter les engins de travaux ferroviaires sur les rails. Cette réalisation marque une étape importante dans le développement de l’entreprise. De fait, Novium, qui se cantonnait jusque-là à transformer d’anciens wagons de fret pour qu’ils puissent être équipés de modules outils pour chantiers ferroviaires, accède au statut de concepteur-constructeur. Une évolution indispensable pour accompagner l’évolution de la réglementation applicable à la circulation des engins. À la clé, un wagon sorti d’une page blanche, conçu pour offrir le maximum de polyvalence, d’ergonomie et s’adapter aux contraintes actuelles dans les domaines de la sécurité et de l’environnement. De quoi tirer une activité en forte croissance dans les prochaines années et attaquer le marché international. Avec 15 % de l’activité réalisée hors de France, la marge de progression est significative. Trois marchés cibles ont été identifiés, l’Allemagne, la République Tchèque et la Scandinavie, qui partagent avec la France une approche « coût total » d’un chantier ferroviaire et la définition des moyens à partir de l’analyse du cycle de vie du matériel.
Novium : repères chiffrés 2022
Effectif :
75 personnes
Chiffre d’affaires :
13 millions €
Carnet de commandes : 16 millions €
Chiffre d’affaires 2025* : 35 millions €
*projections
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