
Le colloque reviendra notamment sur les obligations définies par la RE2022 en matière de fabrication de module.
C’est encore un jeune événement, mais l’édition 2023 devrait marquer un vrai changement de dimension. Le 29 mars prochain, le syndicat professionnel des acteurs de la construction industrialisée et modulaire (Acim) organise son quatrième colloque, une journée de conférences consacrées aux enjeux de la filière.
L’organisation professionnelle a lancé ce rassemblement en 2018. « À l’époque, nous avions pris conscience du dynamisme du Royaume-Uni ou de la Scandinavie dans notre secteur, observe Éric Aurenche, président de l’Acim. C’était une source d’inspiration pour notre développement. Les premiers colloques cherchaient à identifier les freins à nos activités et à essayer de les lever. »
Le dialogue paie
Le cru 2023 sera l’occasion de récolter les fruits des précédents rendez-vous. En 2019, le syndicat avait invité différents intervenants, représentatifs de la chaîne de valeur de la construction : le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), des bureaux de contrôle, des assureurs et des architectes. « Pour le moment, nous n’avons pas encore réussi à convaincre les architectes, constate le président. Mais nous avons progressé dans notre dialogue avec les autres acteurs. »
Tout particulièrement avec le CSTB. Les discussions amorcées durant ce colloque ont mené à la création de la certification QB Modulaire, présentée au public durant le Mondial du bâtiment en octobre 2022. Les noms des premières entreprises certifiées seront dévoilés durant le colloque de mars.
Ancrage réversible
Dans le cadre de ce référentiel, quatre volets sont audités : la conception des modules, leur production, leur montage et leur démontage en vue d’un réemploi. « C’était une nouveauté pour le CSTB, remarque Éric Aurenche. Nous fournissons un système complet, alors que le centre analyse d’habitude chaque équipement séparément. Aujourd’hui, les trois premières étapes sont déjà certifiées, la quatrième le sera dans le courant de l’année. »
Pour autant, l’Acim est loin d’en avoir terminé avec les réunions. Avec la notion de démontage, l’ancrage du bâtiment devient réversible, une possibilité qui n’est pas prévue par la loi. « C’est un concept qui n’existe encore pas dans la réglementation, explique le président. L’immobilier devient mobilier ou l’inverse ! Les assureurs nous posent des questions à ce sujet, notamment à propos de la décennale. Nous discutons avec la DHUP* afin de trouver une définition d’un ancrage réversible. »
Reconnaissance de l'État
En attendant que le législateur statue sur cette question, l’auditoire du colloque pourra assister à une synthèse des dernières avancées de la RE2020. Dans ce domaine, les bâtiments modulaires neufs, installés pour une longue durée, sont bien positionnés. À surfaces égales, les émissions liées à leurs constructions sont en moyenne 25 % inférieurs à celles d’un équivalent traditionnel.
En outre, un bâtiment composé de modules réemployés est déjà au-delà des seuils prévus pour 2030. « Nous sommes déjà allés plus loin que les prévisions des pouvoirs publics. En revanche, la question des modules provisoires était plus complexes », note Éric Aurenche.
Finalement, à la suite des discussions entre l’Acim et la DHUP, la RE2020 ne sera pas rétroactive : les modules existants pourront toujours être utilisés. En revanche, les fabricants devront améliorer progressivement la performance énergétique de leurs produits avec trois dates butoirs, 1er juillet 2023, au 1er janvier 2025 et 1er juillet 2028. « Ces négociations marquent une forme de reconnaissance pour notre jeune syndicat. Nous sommes désormais considérés comme l’interlocuteur de la filière par les services de l’État. »
Interventions prospectives
Néanmoins, le programme de la journée ne se réduit pas à ces deux morceaux de choix. Un atelier autour de la responsabilité étendu du producteur (REP) est prévu avec la participation de l’éco-organisme Valobat. L’OPPBTP**, Bouygues Construction et l’INRS*** sont invités à débattre du lien entre qualité de vie au travail et le bâtiment.
Les résultats du baromètre de la construction hors-site réalisé par Batimat et Campus Hors-Site seront détaillés. La manifestation accueillera également la présentation des lauréats des derniers concours d’innovations organisés par Cougnaud et Avelis. Des clients seront aussi conviés à partager leur expérience. La plénière d’ouverture est confiée à l’économiste Nicolas Bouzou et Vincent Pavanello, co-fondateur de Real Estech, un groupe de réflexions spécialisé dans l’immobilier.
* : Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages
** : Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics
*** : Institut national de recherche et de sécurité
">Continuez votre lecture en créant votre compte et profitez de 5 articles gratuits
Pour lire tous les articles en illimité, abonnez-vous