Aujourd’hui, les entrepreneurs sont confrontés, à la fois à la digitalisation de la construction et à l’émergence de la maquette numérique (BIM). Cette double transformation impacte l’entreprise de TP dans son organisation comme dans son fonctionnement et commande de s’entourer d’experts disposant de l’ensemble des technologies requises. C'est la positionnement adopté par Arkance*. Explications. « L’enjeu de la maquette numérique dans les TP est le même que celui qui a prévalu lors du passage du support papier à un support digital utilisable, ou, dit autrement, du passage de la machine à écrire au traitement de texte », explique Greg Arranz, directeur d’Arkance. « Les plans d’implantation traditionnels comme les plans d’aménagement 2D, ne sont qu’une représentation visuelle, à l’image d’un scan, d’un plan papier. De fait, ils ne permettent ni de faire de la simulation, ni de l’optimisation de manière efficace. En revanche, l’arrivée du BIM permet effectivement de construire une maquette intelligente, support d’optimisation des ouvrages pour les phases de conception et de construction, mais aussi dans leur fonctionnement, leur maintenance et leur réparation ». De fait, la maquette numérique permet de procéder à toutes sortes de simulations, permettant de détecter à l’avance les éventuels problèmes et/ou points de blocage et de les anticiper. Elle offre également la possibilité de définir l’optimum de réalisation et d’identifier les gains associés. C’est aussi le réceptacle d’une information enrichie sur la construction et l’exploitation, facilement exploitable pendant la vie de l’ouvrage. A la clé, une meilleure conception dès l’origine du projet, des chantiers plus rapides et plus qualitatifs, grâce à des travaux mieux exécutés car mieux préparés et mieux suivi. C’est enfin des chantiers mieux documentés pour supporter l’exploitation des l’ouvrages.

Avantages concurrentiels

Chaque intervenant du chantier tire profit de cette organisation. Pour les entrepreneurs, le bénéfice réside dans les gains de productivité générés au travers d’un meilleur contrôle des coûts d’exécution. Pour les maîtres d’ouvrage, le bénéfice se situe au niveau de la documentation qui accompagne et qui contribue à une meilleure utilisation de l’ouvrage ainsi qu’à une maintenance optimisée. Pour les maîtres d’œuvre, c’est, certes, une dépense supplémentaire mais aussi, un revenu potentiel supplémentaire. Pour tous, c’est un élément qui contribue à la transparence des relations. Le groupe Arkance s’est organisé en quatre métiers qui couvrent différents aspects de la transformation digitale de la construction. Au travers d’Arkance Systems, la structure fournit aux bureaux d’études et de méthodes tous les outils nécessaires à la création d’un bâtiment ou d’une infrastructure, sous BIM, en avant-projet et au-delà de sa réalisation. Des outils utilisés dans l’industrie (CAO/DAO) sont également disponibles. Les entités Allterra, Arkance Optimum et Sitech fournissent l’intégralité des outils nécessaires à la robotisation et à la connexion du chantier. A chacun sa spécialité : Sitech fournit l’asservissement et le contrôle des machines, pour une productivité accrue sur le terrain. L’utilisation des données topographiques et télématiques permettent aux chefs de chantier d’être mieux informés, donc plus efficaces dans le suivi de leur chantier. Allterra fournit des outils de digitalisation (Scanners, Stations Totales, Drones, …) qui permettent de numériser l’évolution du chantier, quand Arkance Optimum intègre le système d’information afin que l’exploitant puisse suivre son activité sur un tableau de bord.

Les quatre métiers pratiqués au sein de l'entreprise, couvrent différents aspects de la transformation digitale de la construction.

« La maquette numérique constitue aussi un outil de transformation des méthodes de construction. A ce titre, c’est un élément structurant de l’organisation des entreprises. C’est aussi un avantage concurrentiel pour les entreprises qui en disposent et se positionnent comme acteur « BIM ready », pour répondre aux appels d’offre », souligne Greg Arranz. Mais aussi « le passage à une nouvelle génération de machines impacte la filière Matériel. L’installation des systèmes de guidage permet d’amorcer première étape d’un système de robotisation de la construction". Aujourd’hui, les machines mises sur le marché avec ces technologies permettent de réaliser une qualité garantie avec un niveau de productivité accrue et une bonne répétabilité. Grâce au BIM, ces systèmes de guidage peuvent être connectés au projet dans le cadre d’un système d’informations. Ils peuvent être programmés pour accomplir la bonne tâche et être intégrés dans un véritable système de suivi de chantier permettant de suivre l’avancement des tâches dédiées à chaque opérateur. Comme les matériels, le rôle des individus évolue. Les machines deviendront des exécutants programmés quand les opérateurs monteront en compétence pour devenir superviseur d’un système de production et garant de l’intelligence et du bon sens de l’organisation globale.

Avec le BIM, les systèmes de guidage des matériels peuvent être connectés au projet dans le cadre d’un système d’informations

Gestion des données du bureau au chantier

La maquette numérique permet de trouver la meilleure conception pour le coût total du projet. Le temps d’évaluation d’une variante d’exécution comme son coût sont significativement abaissés (dans un facteur de 1 à 3 selon les cas). La possibilité qu’offre la maquette numérique de faire parvenir sur le chantier une information plus riche, contribue à la meilleure exécution des travaux à partir de méthodes avancées, utilisées sur le terrain avec des tablettes traditionnelles ou de réalité augmentée qui permettent de lever tout point de blocage éventuel sur place. L’entrepreneur et l’exploitant gagnent à chaque étape: mieux préparer permet de vendre au prix le mieux ajusté, la maîtrise du prix d’exécution restant essentielle pour l’exploitant. Le savoir-faire dans l’organisation et les méthodes de travail s’en trouve valorisé, en particulier dans le cadre de chantiers ouverts à variantes ou des contrats de type conception/construction. « La simulation contribue à une meilleure tenue des délais et coûts de réalisation. Dans les pays Scandinaves, déjà avancés dans l’adoption du BIM pour les travaux, les coûts de dépassement à la réception des travaux a baissé de 18% à 8% du coût du projet. La documentation permet aussi de mieux argumenter les cas de litiges », affirme Greg Arranz. « Celui qui contrôle le BIM contrôle le projet et détient le pouvoir de négociation ».

Grégory Arranz, Directeur Général d'Arkance : "Notre mission est d’accompagner les entreprises dans leur transformation digitale".

La chaîne de la valeur s’en trouve modifiée, du fait d’une gestion plus rationnelle du parc. Avec moins de matériels qui totalisent moins d’heure machine, l’équation économique des entreprises de TP est à repenser. Comme le mentionne Greg Arranz, « en tant que fournisseurs de matériels de chantier, Bergerat Monnoyeur se doit d’accompagner ses clients dans cette évolution en continuant de vendre des biens d’équipement intégrant une partie de la technologie mais aussi et surtout en apportant la transformation digitale dans un même package ». La relation qui lie le fournisseur à son client évolue : il y a de la valeur à créer pour l’exploitant, au travers d’une meilleure gestion des matériels disponibles qui sont mis en œuvre au bon endroit et au bon moment avec l’ensemble des technologies appropriées. Le concessionnaire, qui s’est déjà transformé en prestataire de service, se positionne dès lors comme un apporteur de solution élaborée autour d’outils de production sophistiqués payable à l’usage moyennant des abonnements. « Notre rôle tend à devenir prestataire au service d’un client auprès duquel nous déployons l’outil de production le plus efficace », observe Greg Arranz, « les deux prochaines années constituent une période charnière dans cette approche en raison de l’accélération de la mise à disposition de technologies. Il faut savoir que si, sur la décennie 1990 -2010 : une nouvelle génération de technologies apparaissait sur le marché tous les 7 à 10 ans, correspondant au cycle de vie des machines, à partir de 2010, la fréquence de remplacement s’est accélérée à tous les 3 à 5 ans. Ceci est accompagné d’une évolution radicale du comportement des clients, caractérisée par une meilleure acceptabilité des technologies comme la connectivité, réalité augmentée, système d’asservissement qui se banalisent. En outre, nous sommes à une période où les outils de simulation, la connectivité terrain et le BIM convergent créant un écosystème qui donne de la valeur à la maquette numérique réalisée sur le terrain». Pour lui, à un horizon de trois ans, la maturité du marché sera effective, avec une majorité d’entrepreneurs ayant fait la bascule. *Arkance est une filiale du groupe Monnoyeur. J-N.O Photo : Face aux défis que pose la digitalisation du secteur, la solution du "guichet unique", permet de répondre à la problématique dans sa globalité. DERNIERE MINUTE Arkance acquiert PrimeGPS. Au travers de sa filiale Sitech, Arkance s'est porté acquéreur de cet intervenant dans des marchés très spécialisés comme l’hydrographie ou la géophysique, ou encore certains marchés militaires, mais aussi auprès de toutes les entreprises de Construction/TP intervenant en milieu portuaire/fluvial/maritime.Cette structure hautement qualifiée, est experte dans la distribution de technologies de mesures, guidages, radio communications, relevés bathymétriques en milieu marin.

Une acquisition qui permet à Sitech d’élargir son portefeuille de solutions et le dote d’une capacité d’études de solutions sur mesure, en lien avec sa stratégie de développement, en France, mais aussi dans les territoires où le Groupe est implanté (Belgique/Pologne/Roumanie).