Le Grand Paris des transports est en action, les chantiers se déploient et l’activité des professionnels est bien orientée. Les échéances exigent d’enclencher le compte à rebours pour faire place désormais aux projets d’aménagement en faveur du développement des territoires, de l’emploi et de l’attractivité régionale. Les acteurs économiques rappellent qu’un bon projet d’aménagement doit répondre en termes foncier aux attentes exprimées par les habitants et les entreprises ; soit du logement intermédiaire pour tous les salariés et de l’immobilier d’activités en réponse aux besoins des différentes fonctions de la métropole. De son côté, la CCI Paris Ile-de-France et ses partenaires réitèrent leur engagement à relever le défi d’un Grand Paris exemplaire au service du développement économique et de l’attractivité régionale.

Priorité à la formation

De 70 000 nouveaux besoins estimés il y a quelques années, plus de 100 000 postes sont désormais nécessaires pour réaliser l’ensemble des projets Grand Paris. Deux raisons majeures expliquent cette croissance : une bonne orientation de l’activité en raison de la concomitance et la complexité des chantiers de génie civil, d’une part, le bon niveau d’activité de la construction immobilière (au-delà de l’objectif de 70 000 nouveaux logements et un immobilier d’entreprise actif) et l’atteinte des objectifs de transition écologique : autant d’éléments qui concourent à augmenter le besoin de main d’œuvre d’autre part. De plus, de nouveaux projets d’envergure tels que les JOP 2024, l’aménagement des grands pôles de développement à l’image de Paris – Saclay par exemple, les concours Inventons la Métropole du Grand Paris ou encore le projet de Terminal 4 créent de nouveaux besoins. Cette situation accroit les difficultés de recrutement sur ces métiers, déjà en tension. C’est la raison pour laquelle la priorité doit être donnée à la formation. Les entreprises se mobilisent. Avec la réforme de l’apprentissage, la profession des TP s’est engagée à augmenter de 50 % ses effectifs d’apprentis en 5 ans (passant de 8 à 12 000 par an). L’accent est également mis sur le développement de l’attractivité de ces métiers en soulignant le dynamisme de ces secteurs d’activités. Structurellement, maçons, chauffeurs, encadrants sont recherchés. Des profils spécifiques tels que les puisatiers ou les chaudronniers sont également courus. D’autres émergent face à la demande future. Amenant la CCI Paris Île-de-France, a mettre en place une nouvelle filière des métiers du rail. Dès la rentrée prochaine, plus de 150 apprentis et stagiaires formés chaque année sur une nouvelle plateforme ferroviaire dédiées seront formés chaque année sur une nouvelle plateforme ferroviaire dédiée.

Avec la réforme de l’apprentissage, la profession des TP s’est engagée à augmenter de 50 % ses effectifs d’apprentis en 5 ans

Respect des clauses

L’ambition est élevée, à la hauteur des enjeux sociaux et économiques qui sous-tendent la réussite économique de l’ensemble des projets du Grand Paris : des opportunités de marchés massives au bénéfice d’importantes retombées pour les entreprises locales et l’emploi. Autant les clauses d’insertion sont respectées par les entreprises contractantes, sous peine de pénalités, autant l’accès aux marchés de la construction n’est pas facilité en raison, entre autres, de la taille des lots. Aussi, les entreprises réclament que les clauses TPE-PME soient appréciées au niveau de chaque marché de travaux et non dans le cadre d’une opération globale. C’est tout l’objet de la plateforme CCI Business des investissements du Grand Paris, à l’oeuvre depuis plus de 3 ans, en aval de la démarche de vigilance et de propositions du Baromètre. Déjà,13 maîtres d’ouvrage tels que la SGP, Solideo, RTE ou encore l’Etablissement public d’aménagement Paris-Saclay (EPAPS) ont adhéré au dispositif qui vise à informer en amont les moins grandes entreprises des futurs marchés. Une vingtaine de rencontres, entre maîtres d’ouvrages et PME, et d’ateliers techniques sont organisés chaque année. Plus de 1 500 entreprises, dont plus de 1 100 PME franciliennes, bénéficient d’un parcours d’accompagnement pour anticiper les appels d’offres, faciliter leur accès au financement bancaire et les mettre en relation avec les maîtres d’ouvrage. L’effort est également porté sur la mise en réseau des PME pour leur permettre de répondre ensemble à des marchés publics qui demandent des compétences transversales.

Solutions durables

Transition écologique, économie circulaire, réduction des coûts, les entreprises développent des solutions techniques exemplaires qu’il convient de se saisir sans plus tarder. Les projets du Grand Paris dans leur ensemble, l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, sont une vitrine à nulle autre pareille pour valoriser les solutions techniques et produits à haute valeur ajoutée développés par les entreprises. Performance, durabilité, réversibilité, modularité, nouveaux matériaux, autant d’enjeux pour la construction qui sont au coeur du plan d’action du contrat stratégique de filière « Industries pour la construction » signé en février 2019. Si le bois est un matériau biosourcé, le métal, qu’il s’agisse d’acier, de cuivre ou de zinc, est recyclable et déjà recyclé et le béton recyclable. Il faut faire la part belle à la diversité des matériaux innovants mobilisables dans une logique d’économie circulaire vertueuse et source de marchés et d’emplois pour nos entreprises. La réalisation du Grand Paris des transports et des projets d’aménagement va augmenter de 10 à 20 % le tonnage des déblais et des déchets de chantiers selon les années. Face à l’incapacité des installations de tri et de stockage de traiter ces flux croissants, le recyclage s’impose. La SGP a fixé un objectif de valorisation de 70 % des déblais. Un nouveau guide de la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (Driee) a mis à jour, fin 2018, les conditions d’acceptabilité des déblais et des terres excavées. Les professionnels demandent que le statut des déblais et des déchets de chantier soit stabilisé pour permettre la mise en oeuvre de propositions en faveur du développement durable dans une logique de réduction du coût des projets. C’est dans ce cadre que le label Recyterre a vu le jour début 2019, à l’initiative de Federec.

Le label Recyterre tend à identifier les plateformes d’acceptation et de traitement des terres excavées capables d’assurer le recyclage de ces matériaux.

J-N.O Photo : La complexité des chantiers de génie civil explique le besoin de main d'oeuvre qualifiée. Tous crédit : Gérard Rollando-Société du Grand Paris.