Visé par une plainte pour avoir déversé des eaux bétonnées dans la Seine depuis une centrale alimentant le chantier d’extension de la ligne E à Nanterre, Vinci a diligenté une enquête interne et présenté ses premières conclusions. Révélations. « Un incident d'exploitation involontaire, anormal et exceptionnel sans qu’aucun béton ne soit déversé, même si une quantité limitée d'eau grise chargée de sable et de traces de ciment désactivé a été détectée », fait savoir le groupe, qui assuré également prendre les mesures nécessaires. La Région a été prompte à réagir, sa présidente, Valérie Pécresse, qui sur son compte Twitter « exigeait que toute la clarté soit faite dans cette affaire et demandait des "sanctions exemplaires", après le reportage diffusé sur Europe 1 le 24 avril dernier, accusant Vinci d'avoir déversé du béton dans la Seine. Le matériau provenait d'une centrale de Vinci Construction-Spie Batignolles qui alimente les chantiers du projet « e-déf, Eole-La Défense ». L'émotion suscitée par ce reportage a entraîné des réactions très vives. Après une enquête interne approfondie, le groupe entend apporter des réponses factuelles aux différentes interrogations soulevées.
Explications
Rappel. Le 19 mars, la direction du chantier a été alertée d'un écoulement de matières dans la Seine. Elle a immédiatement mis en œuvre les mesures nécessaires pour y mettre fin et a averti les services de l'État concernés. Aux termes des analyses diligentées par Vinci Construction, il apparaît qu’aucun béton n'a été déversé. Les premières constatations sur place ont permis de montrer que les écoulements n'étaient pas du béton mais de l'eau grise chargée de sable et de traces de ciment désactivé, c'est-à-dire ayant perdu ses capacités d'adhésion. Une dizaine de mètres carrés de talus végétal ont été teintés par une fine couche grisée et un dépôt de sable comportant des traces de ciment sans cohésion s'est déposé en pied de quai dans le lit de la Seine sur une surface d'environ 20m2 et une épaisseur variable de 5 à 20 cm. La quantité de matière déversée dans la Seine est donc estimée à moins de 5 m3, contrairement aux milliers de m3 annoncés dans un premier temps. Des prélèvements d'eau et de matière ont été réalisés sur le point de déversement ainsi que quelques mètres en aval et en amont. Les résultats de ces analyses montrent que les matériaux prélevés sont inertes et que les échantillons d'eau ne présentent aucune trace de pollution anormale en lien avec l'incident, qui résulte de dysfonctionnements ayant conduit à une sous capacité des installations de lavage des bétons. La centrale de production de béton a été placée à proximité de la Seine, à 5 km du chantier, afin d'assurer une livraison de 80% des matériaux par voie fluviale et ainsi minimiser le trafic routier et l'impact CO2 lié aux transports par camion. Les bétons qui ne peuvent atteindre le chantier dans un délai de 2 heures sont systématiquement retournés à la centrale pour être désactivés.Une dizaine de mètres carrés de talus végétal ont été teintés par une fine couche grisée
Réparation
Par courrier daté du 10 mai 2019 à l'attention de Madame Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, le groupe s'est engagé à remettre en état la partie de la berge de la Seine concernée immédiatement après en avoir obtenu l'autorisation. Celle-ci se fera en lien avec les services de l'Etat, le Port autonome et toutes les parties prenantes. L’entreprise, qui reste à la disposition des autorités administratives et judiciaires dans le cadre de l'enquête qui a été ouverte, rappelle sont attachement au quotidien à être exemplaire en matière de protection de l'environnement. J-N.O Photo : La centrale de production de béton a été placée à proximité de la Seine, à 5 km du chantier.