3% en volume. +5,5% en valeur. Les prévisions d’activité restent orientées à la hausse pour l’année en cours, grâce au dynamisme des collectivités locales, aux investissements des grands opérateurs et à la montée en puissance des chantiers du Grand Paris. 2019 sera donc une nouvelle année d’expansion pour les TP. Décryptage. La croissance s’est accélérée au cour de l’année écoulée. La progression s’est révélée supérieure aux prévisions (+10,5% en valeur, +7% en volume), pour atteindre des niveaux exceptionnellement élevé. Sous l’effet conjugué de la reprise de l’investissement local et du secteur privé, le chiffre d’affaires s’établit à 41 Mds € en 2018. Un très bon cru pour la profession, marqué le retour de l’inflation et la forte appréciation des coûts de production. Cette tendance haussière doit se poursuivre en 2019, mais à rythme légèrement moindre. Aussi, au-delà des préoccupations actuelles, le véritable enjeu pour la profession réside dans sa capacité à gérer les années 2020 et 2021, suivant que le cycle s’interrompt brutalement ou redescende progressivement.

Cycle

L’expérience du cycle électoral local actuel (depuis 2014) démontre à quel point l’investissement local est vital pour les territoires. En 2014, le triple impact de l’effet cycle, de la baisse des dotations et de la réorganisation territoriale a été dévastateur sur l’investissement. En corollaire, les conséquences sur les infrastructures elles-mêmes et sur la dégradation de la qualité de services pour nos concitoyens ont été très fortes. Comment ne pas reproduire ces effets néfastes en 2020-2021 et comment soutenir l’investissement local ? La FNTP propose trois pistes de réflexion : -redonner des marges de manoeuvre et des libertés aux collectivités : en matière d’expérimentation, en matière de financement. -soutenir des plans d’investissement dans les infrastructures : les assises de l’eau (dont les conclusions doivent maintenant se traduire dans les faits) sont un exemple de bonnes pratiques. D’autres domaines méritent également une accélération : appels à projet pour les transports collectifs en site propre, lutte contre les zones blanches numériques. -Faciliter l’accès au cofinancement en matière de mobilité (ce doit être un des rôles de la nouvelle Agence de cohésion des territoires) et repenser le système des contrats de plan Etat-Régions.

Vigilance

Grand débat national », discussion au Parlement du projet de loi d’orientation des mobilités, élections européennes, jamais le monde des infrastructures et de la mobilité n’aura été aussi présent dans les enjeux sociétaux de notre pays. Une opportunité pour les TP, à l’heure où des choix doivent être faits à l’aune d’un bilan sans appel : après 10 années de sous-investissement, l’état des infrastructures de transport terrestres en France s’est globalement dégradé, l’attractivité de territoire s’est détérioré et les inégalités aggravées. A l’occasion du « grand débat national », la FNTP entend rappeler que les solutions pour rétablir de la cohésion territoriale et pour apporter une partie de la réponse au mouvement des gilets jaunes passeront par l’échelon local et par l’investissement en infrastructures. Pour y parvenir, il faut encourager les collectivités à investir et à expérimenter. Le projet de Loi d’orientation des mobilités qui a soulevé des enjeux et des attentes importantes depuis plus d’un an sera enfin discuté au Parlement ce printemps : ce sera la première fois qu’une loi de programmation des infrastructures de transport sera votée. En fixant les grandes priorités d’investissement de l’Etat pour les 5 prochaines années et une trajectoire de financement, cette loi constituera une avancée importante pour la politique d’infrastructures. Mais le texte du projet de loi est incomplet en l’état. En dehors même du fait que la trajectoire financière inscrite dans la loi d’orientation des mobilités est aujourd’hui menacée par les mesures budgétaires prises pour répondre aux revendications des « gilets jaunes », il est essentiel qu’une ressource pérenne supplémentaire de l’ordre de 500 M€/an soit affectée à l’Agence de financement des infrastructures. Aussi, face au creux de financement inexplicable au regard des besoins, tel qu’inscrit dans le texte à partir de 2021, la FNTP demande qu’une revoyure dès 2020 de la trajectoire soit actée pour maintenir un niveau d’investissement a minima à 3Md€ par an (scénario intermédiaire du COI).2019 sera donc l’année des choix et des arbitrages. J-N.O Photo 1 : Les prévisions d'activité par segment de clientèles.