En Seine-et-Marne, Sefi-Intrafor a terminé mi-juin la première partie des fondations de la gare de Chelles, une station de la ligne 16 du métro francilien. À cette occasion, l’entreprise a employé plusieurs procédés de son cru.

 Sous le rond-point, la gare

Une étroite passerelle au-dessus du boulevard Chilperic, voilà le seul accès permanent au chantier de la nouvelle gare de Chelles. L’emprise prend la forme d’un grand rond-point autour duquel tournent des bus. Le 30 juin, les équipes de Sefi-Intrafor sont en phase de remplis. Le site a été laissé aux pelles qui préparent le début du terrassement et du génie civil. De l’autre côté de la route, une grue télescopique amène à terre les silos de la centrale à boues. Les tuyaux, toujours visibles, qui la reliaient aux machines passaient sous la voie. L’entreprise a conclu un peu plus tôt dans le mois la première étape de ses travaux de fondations. Elle compose avec Razel-Bec (mandataire) et Fayat Métal le groupement responsable du lot 16-3 du Grand Paris Express. Outre la future station de la ligne 16, le marché attribué par la Société du Grand Paris comprend la construction six ouvrages annexes et de 5,5 km de tunnel entre l’arrière gare de Noisy-Champs et l’ouvrage Bel-Air situé à Chelles.

Maintenir le traffic

La gare prend la forme de deux lobes séparés au centre par un diaphragme (39,26 m de diamètre pour le lobe sud et 35,42 m pour le lobe nord). La paroi moulée comptera 29 panneaux : 25 panneaux standard de 62 m de profondeur dont 20 mètres de fiche hydraulique sans armature. Parmi ces derniers, deux sont en Y. A quoi s'ajoute les 4 panneaux du diaphragme, qui sont constitués de béton non armé introduit entre 28 et 40 m. En prévision du passage des tunneliers, 11 éléments de cages d’armature sont en fibre de verre. Le cahier des charges inclut aussi la construction de 14 poteaux métalliques préfondés.

Afin d’éviter l’arrête de la circulation sur le boulevard, le projet a été divisé en deux chantiers. Le premier, débuté en novembre 2021, vise à bâtir 18 panneaux et 10 poteaux préfondés. Après les injections préalables, les opérations mobilisèrent 32 compagnons en deux postes encadrés par un chef de chantier principal, deux ingénieurs travaux et deux chefs de chantier. La réalisation des panneaux a nécessité deux ateliers, une benne à câble retirait les terres entre 0 et 35 m, un cutter prenait le relais entre 35 et 60 m et la benne finissait entre 60 et 62 m. « Du fait de la proximité des voies du RER E, le temps d’ouverture du sol était contraint, précise Arris Rabia, ingénieur travaux de Sefi-Intrafor. Nous devions agir rapidement une fois l’excavation lancée. » L’isolement de l’emprise, logée sur un rond-point afin de maintenir la circulation, a également compliqué les manœuvres. « L’aire de stockage dont nous disposions n’était pas accessible depuis le chantier. Nous devions entreposer les matériaux nécessaires dans l’emprise des travaux et les déplacer en fonction des mouvements des machines. »

Techniques spéciales

Confronté à des délais serrés et des ouvrages exigeants, Sefi-Intrafor a opté pour un procédé dit de substitution des boue. La boue de forage est aspirée au fond du panneau foré pendant qu’une boue propre est introduite par le haut. « De la sorte, le renouvellement n’est limité que par la vitesse des pompes, note Arris Rabia. La boue est aussi de meilleure qualité. » Le stockage était dimensionné en conséquence : deux piscines de 800 et 500 m3 ainsi que 15 silos de 60 m3. L’entreprise a aussi recouru à son système Cross Lock. Les cages d’armature comportent des platines où les compagnons peuvent glisser des boulons afin de les assembler. « L’ensemble est fabriqué en usine. La distance de recouvrement est ainsi bien contrôlée, explique l’ingénieur travaux. Nous évitons également le temps de soudure. C’est devenu une norme chez nous. » Autre particularité, les poutres métalliques de 36 m (réhausse ammovible comprise) des poteaux préfondés ont été mises en place au moyen d’un outil spécialement conçu pour cette tâche. Un dispositif sur rail, inséré dans une structure destiné au levage, enserre la pièce et donne la possibilité de régler avec précision sa position dans les trois dimensions. Sefi-Intrafor devrait attaquer la seconde phase des travaux en novembre prochain, une fois que Razel-Bec aura construit la dalle de couverture du premier lobe.

 EN RÉSUMÉ

L’enjeu

Construire les fondations de la future gare de Chelles.

La contrainte

Des délais réduits pour combler les forages.

La solution

Des procédés de substitution des boues et de boulonnage des cages.

Intervenants

Maître d'ouvrage : Société du Grand Paris

Maîtres d'œuvre : Atelier Schall (architecte), groupement Egis Rail et Tractebel (bureaux d'études)

Entreprises : Razel-Bec (mandataire), Sefi-Intrafor, Fayat Métal

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