
Quel est votre modèle économique ?
Notre modèle économique, de type « software as a service », est basé sur le principe d’abonnement en fonction du volume d’unités connectées. Une unité connectée est un matériel, un équipement ou un outil équipé d’un système de télématique. A la création d’Hiboo, après une expérience dans le développement de logiciel, notre connaissance de la verticale de la construction était faible, avec une idée préconçue : un secteur, a priori, peu engagé dans la transformation digitale. Or, nous nous sommes aperçus que les équipements, au sens large du terme, pour la construction émettaient de la donnée sur les réseaux de télécommunication. De fait, les constructeurs de matériels détiennent un trésor de données avec lesquelles ils pourraient réaliser quantité de projets. En réalité, ce n’est pas le cas.
Quelle est votre savoir-faire dans le secteur de la construction ?
Notre expertise réside dans la maîtrise de la donnée. Les données émises par les matériels de chantier sont la propriété des clients finaux, que le matériel soit nativement connecté avec un outil télématique de première monte, ou qu’il ait été équipé. Les entretiens que nous avons réalisés auprès des exploitants ont révélé qu’ils avaient un faible niveau de conscience des données qu’ils détenaient. Leur niveau de connaissance des informations relatives à l’exploitation de leur parc de matériels était tout aussi faible. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le nombre de matériel connecté commercialisé ne cesse d’augmenter. Après les gammes lourdes, les gammes compactes sont de plus en plus connectées en première monte. Quant à la télématique de seconde monte, qui consiste à déployer différentes solutions fournies par des spécialistes, elle tend à multiplier le nombre de plateformes et donc à complexifier leur gestion. J’ajoute que la plupart des industriels ont, de leur côté, développé un pilote de type IoT et que le nombre de références connectées augmente de manière exponentielle, en couvrant à présent le pneumatique, l’outillage électroportatif et les petits équipements de chantier.
Les données émises par les matériels de chantier sont la propriété des clients finaux
Cela pose la question de la nécessaire harmonisation de la donnée. Est-il possible de la standardiser ?
La multiplication des sources de données à disposition est l’un des problèmes qui se pose aux exploitants. Nous nous engageons à optimiser l’exploitation d’un parc matériel. Notre métier consiste à leur apporter une solution globale en trois étapes. La première réside dans la collecte et l’agrégation de l’intégralité des données disponibles. La seconde, au traitement de cette donnée, qui consiste à harmoniser cette masse de d‘informations et à la normaliser. Le traitement de la donnée est le cœur du réacteur. La troisième étape qui en découle, tend à restituer une information génératrice de valeur. Au terme de ces trois étapes, nous valorisons les données émises par les matériels de chantiers.
Qu’est ce qui génère la valeur pour le client ?
La donnée produite permet d’améliorer l’exploitation des matériels, de mieux gérer le parc vivant et d’en accroître l’efficacité énergétique. Cela signifie une baisse de la consommation de carburant et des émissions qui en résulte. L’analyse des moyens engagés permet de préconiser des solutions plus efficaces.
Quelles sont les difficultés propres au secteur des TP ?
L’accès à la donnée et son interprétation constituent deux enjeux propres à cette filière. La notion d’échelle est également très importante. Toute information traitée doit être appréhendée dans cette perspective. D’une marque à l’autre, la fréquence d’émission de la donnée, le niveau d’information, le langage informatique utilisé, sont différents. Notre marque de fabrique réside dans notre capacité à travailler dans cette complexité et reconstituer une information lisible et normalisée. Toutes les données que nous restituons, sont normées et harmonisées.
Qu’advient-il en cas d’adoption d’un standard commun aux fournisseurs de matériel ?
Cela n’enlèvera en rien la complexité liée à la multiplication des sources, chaque constructeur devant suivre la norme en vigueur dans son secteur d’activité. Quant à la capacité d’agréger cette masse de données, aucun fournisseur de matériel de chantier ne pourrait prétendre à ce service.
Comment appréhendez-vous le secteur de la location ?
Nos prestations, qui consistent à libérer la donnée pour créer de la valeur dans l’écosystème, s’adressent à ce que nous appelons la verticale de la construction. Il s’agit d’un périmètre qui va du fournisseur de matériels à l’utilisateur final en passant par les prestataires de service, dont font partie les loueurs. Pour ces derniers, l’enjeu est capital. Ils veulent assurer la meilleure adéquation entre l’usage et la facturation. Le nombre d’heures réalisées correspond-il à la facturation établie ? Quelles sont les machines qui n’ont pas de contrat et pour lesquelles un usage a été remonté ? Voilà les questions auxquelles nous apportons des réponses.
Cela pose la question du paiement à l’usage ?
Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui. Ce qui est sûr, c’est que les loueurs veulent pouvoir refacturer les surutilisations éventuelles sur la base du contrat signé, mais qui, peuvent pas le faire. En agrégeant les données, nous leur permettons d’avoir des données objectivées dans ce domaine. Dans le cadre d’une location longue durée, nous intervenons pour que le nombre d’heures réalisées par le client soit conforme avec celles prévus par le loueur et ainsi prévenir la sur- utilisation comme la sous-utilisation d’un matériel. Cela permet de repartir sur de bonnes bases en cas de reconduite ou de prolongement du contrat. C’est important car aujourd’hui, le loueur doit créer de la valeur pour ses clients pour se différencier de ses concurrents. Le sujet de la donnée leur offre de nouvelles opportunités.
Qu’est ce qui a prévalu à l’accord signé avec NGE et BM Rent ?
Dans ce cas particulier, notre client, le groupe NGE, nous a sollicité afin de mesurer l’exploitation des ressources Matériel mises en œuvre pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants. Le périmètre couvre le parc de NGE, mais aussi celui des loueurs qui collaborent avec NGE. Nous avons initié la démarche avec BM Rent. Nous sommes donc le trait d’union entre le loueur et l’exploitant de matériels, les deux partageant la même finalité : disposer d’une vision précise de l’exploitation de l’ensemble du parc matériel, qu’il soit loué ou détenu en propre. Au total, ce sont 500 machines que nous suivons et pour lesquelles nous restituons les données.
En quoi est-ce une première ?
Si d’autres acteurs de la location utilisent déjà Hiboo, BM Rent devient le premier loueur à ouvrir l’accès aux données de ses matériels en location à ses clients. Aujourd’hui, nous sommes missionnés par BM Rent pour partager les données de la location avec tous leurs clients. Hiboo arrive entre les mains de tous les clients du loueur, avec une première officialisation faite autour de NGE. Cet accès à la location constitue pour nous, un accélérateur dans notre développement. Travailler avec les loueurs nous permet une véritable pénétration du marché. En accédant à notre plateforme via BM Rent, tout client pourra se connecter à toutes les marques qui constituent son parc.
Travailler avec les loueurs nous permet une véritable pénétration du marché
Cela suppose de remonter dans la chaîne de valeur du loueur qui lui-même remonte dans celle de son client ?
Nous nous positionnons comme un serveur neutre, générateur de valeur pour l’ensemble de l’écosystème à partir de plusieurs sources. Plus les fournisseurs équipent leur matériel, plus le parc vivant augmente, plus nous sommes en capacité de créer cette valeur pour les entreprises.
Quel gage de sécurité offrez-vous à vos clients ?
Avec la fiabilité, la notion de sécurité dans la data est essentielle dans notre métier. Cela explique que l’infrastructure de nos services soit hébergée chez Salesforce.
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