Auparavant réservées à des applications spécifiques, les pointes revêtues de tungstène deviennent un accessoire courant dans le monde des travaux publics. L’utilisateur doit néanmoins rester vigilant lors de ses emplettes.

Parmi les outils d’attaque au sol, les pics au carbure ont longtemps fait figure de produit de niche. Ces pointes de carbure de tungstène emmanchées sur des tiges d’acier étaient l’apanage des raboteuses et des grosses trancheuses, des engins dont le champ d’activité était plutôt restreint. Toutefois, les pratiques du génie civil connaissent aujourd’hui quelques évolutions qui élargissent les usages de ces pièces. [caption id="attachment_3603383" align="alignright" width="300"] Emmanchés de carbure de tungstène, les pics peuvent raboter toutes les surfaces. (© Bertet/TDI)[/caption] Ainsi, les nuisances engendrées par les brise-roches hydrauliques sont en moins en moins tolérées en milieu urbain. Ce phénomène amène les entreprises à se tourner vers les fraises hydrauliques, plus silencieuses et plus précises. « Nos principaux clients restent les mêmes : les travaux routiers, les fondations spéciales, le traitement des sols et les trancheuses, explique un responsable du groupe HBI, distributeur du fabricant Kennametal. Mais avec la popularité croissante des fraises, nous touchons un nouveau public. Par ailleurs, de nouveaux équipements arrivent sur le marché pour la réalisation de tranchée ou la pose de fibre optique. Les fabricants doivent concevoir des pics plus résistants et moins encombrants pour ces machines. » À l’instar des dents de godet, il existe toutes sortes de pics. Les prix sont très variables. La qualité également. Pour autant, celle-ci mérite qu’on s’y attarde quelque peu. En effet, les systèmes médiocres ont tendance à perdre rapidement leur partie en carbure. L’acier se retrouve alors directement au contact avec le sol. La productivité chute et le porte-pic risque rapidement d’être arraché.

La tâche détermine la forme

Outre une meilleure résistance, leurs équivalents brevetés offrent de larges gammes où chaque métier peut trouver un modèle adapté. « Kennametal a notamment développé des pics spéciaux pour des applications émergentes, tels que le profilage de parois ou le grignotage des bétons extrêmement abrasifs, précise le responsable. La forme de la pièce dépend en premier lieu du porte-outil. Celui-ci détermine les dimensions de la tige et la géométrie de la collerette. Mais le plus important reste la nature et la dureté du terrain à travailler. » La taille de la pastille de carbure est proportionnelle aux propriétés abrasives du matériau. Si la tête reste l’élément central du pic, certains constructeurs se sont attachés à améliorer les autres éléments du dispositif. Entre autres spécificités intéressantes, on notera la fixation de la pointe au corps par une technique de brasage éprouvée et un soin particulier apporté à la douille de serrage. Cette dernière doit certes tenir la pièce, mais aussi lui donner aussi une liberté de rotation suffisante. Dans le cas contraire, l’usure de l’outil n’est pas homogène. Autre ajout pertinent, des références possèdent désormais des bagues de changement rapide afin de limiter les temps d’arrêt. « Au-delà de ces caractéristiques techniques, la capacité d’accompagnement du distributeur sur les opérations reste indispensable, souligne le cadre. La vente de pièces d’usure demande depuis toujours une bonne connaissance du terrain. » M. D.

Retrouvez notre dossier consacré aux outils d'attaque au sol dans le numéro de décembre de Chantiers de France.