CDF_img78.jpg L’effort de l’Etat, des grands opérateurs et du secteur privé ne suffira pas à compenser la contraction des investissements du bloc communal cette année.
Après une année 2019 particulièrement favorable, l’année en cours doit marquer un ralentissement de la croissance de la filière. Quels seront les donneurs d’ordre les plus dynamiques en 2020 ? Quelles sont les perspectives au-delà des élections municipales. Quelles conséquences sur les ventes de matériel ? Eléments de réponse.

Après avoir bénéficié d’un alignement « parfait » des planètes, la fin d’un cycle de croissance se profile. La profession anticipe un ralentissement de la croissance cette année avant une année 2021 qui pourrait être plus délicate, en particulier avec la contraction attendue de l’investissement des collectivités locales. Explication : le chiffre d’affaires des entreprises de TP baisse fortement l’année qui suit les élections municipales, avant de se redresser l’année suivante. 2020 ne dérogera pas à la règle, avec une relative stabilité de l’investissement local, précédant un recul dès 2021 et un retour à la croissance à partir de 2022. Les collectivités ont recouvré une bonne santé financière, avec une grande maitrise du fonctionnement, une capacité d’autofinancement, une trésorerie restaurée et un niveau d’endettement maîtrisé. En outre, l’élargissement du FCTVA aux travaux d’entretien des réseaux, les taux d’intérêts bas et le dynamisme des dotations de soutien à l’investissement contribuent à maintenir la commande à haut niveau cette année. En 2021, le contexte sera moins favorable pour les départements comme pour le bloc communal. Année de mise en place de la réforme de la fiscalité locale, 2021 est synonyme d’incertitudes et, vraisemblablement d’une baisse d’activité avant un redémarrage probable de l’investissement du bloc communal dès l’année suivante.

L'activité routière restera dynamique grâce à la pérennisation des crédits de l'Afitf et aux effets du plan de relance autoroutier.

Grands opérateurs

La loi d’orientation des mobilités et la programmation quinquennale des investissements de l’Etat tendent à lisser les effets cycliques. Ainsi, la trajectoire financière de l’agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf), marquera une accélération par rapport au quinquennat précédent, mais à un niveau toujours en deçà des besoins. Cette année, le budget de l’Afitf devrait progresser à 3 Mds €, sous l’effet de l’évolution des nouvelles recettes. De même, les grands opérateurs, à l’image de la Société du Grand Paris, verront la poursuite de la montée en puissance avant d’atteindre son rythme de croisière. A titre indicatif, les dépenses consacrées au Grand Paris Express s’apprécieront de 400 millions € cette année à 3,4 Mds €, les autres grands opérateurs (SNCF Réseau, TRE, concessionnaires autoroutiers, fibre, …) maintenant des investissements à haut niveau. La dynamique de la filière sera également amplifiée par la montée en puissance de deux grands projets d’envergure européenne : le canal Seine-Nord Europe et la liaison Lyon Turin. Des chantiers de grande ampleur, qui n’auront pas encore d’effet sur l’activité des TP cette année, mais qui offrent des perspectives aux exploitants.

Maitre d’ouvrage : Tendance 2020 A la hausse : Etat, Grands Opérateurs, Stable : Collectivités locales, Privé