
Quel bilan pouvez-vous dresser à ce stade de l’année sur le plan régional ?
Jusqu’à présent, la situation en région parisienne était globalement satisfaisante en matière d’activité. Certes des disparités, selon le positionnement des entreprises, étaient visibles. Après un premier trimestre dynamique plutôt satisfaisant, le second trimestre semble marquer un net ralentissement. Si les grands projets continuent à générer de l’activité, les appels d’offres se maintiennent à un niveau bas. Les entreprises peinent à garnir leur carnet de commandes. Cela a un impact négatif sur nos métiers.
Qui des distributeurs ou des loueurs sont les plus pénalisés ?
Les deux métiers le sont dans les mêmes proportions, mais pas pour les mêmes raisons. Les distributeurs sont confrontés aux difficultés d’approvisionnement que connaissent tous les fabricants de matériels. Ils commandent donc des machines sans savoir toujours quand elles pourront être livrées ni à quel prix elles pourront être vendues. Plus récemment, une autre difficulté est apparue. Les financements de certains clients s’avèrent être plus compliqués à obtenir. La Banque de France a durci ses critères de notation. Cela a dégradé leur capacité à obtenir des crédits, donc leur capacité à investir dans des matériels. C’est une source d’inquiétude pour certains distributeurs régionaux.
Qu’en est-il des loueurs ?
Il y a beaucoup d’acteurs sur la région. La concurrence est généralement saine. Le problème est de savoir aujourd’hui si l’offre de location est en adéquation avec la demande. Le Grand Paris Express a attiré de nouveaux acteurs venant de province qui accompagnent leurs clients ou veulent tirer parti de ces chantiers. Si le volume d’activité est important, c’est grâce aux grands travaux liés à l’organisation des JO 2024 et aux travaux de la Société du Grand Paris et de quelques grands autres opérateurs. Si l’on fait abstraction de cela, nous ne ressentons pas de dynamique forte. L’activité est loin d’être soutenue comme elle devrait l’être à cette période de l’année.
Dans les deux cas, cela laisse-t-il présager d’un second semestre difficile ?
C’est très vraisemblable, même si je ne me risquerai à pas à un pronostic, tant les facteurs d’incertitudes sont nombreux.
Quels sont les principaux sujets d’inquiétudes ?
Le phénomène de l’inflation est à mon sens le plus inquiétant. C’est un phénomène que l’on ne connaissait plus en France depuis plusieurs décennies. Cela à une incidence sur les taux d’intérêt. Le prix de machines, des carburants et des matériaux s’envolent. Un ralentissement de l’activité n’est pas à exclure à la rentrée, avec le risque d’une baisse des prix ou des prestations non facturées dans la location. Dans la distribution, il est peu probable que la situation s’améliore significativement à court terme dans le domaine des approvisionnements.
Quels conseils donneriez-vous aux distributeurs comme aux loueurs ?
Le contexte actuel doit inciter à la grande prudence et à l’extrême vigilance, des phénomènes forts et brutaux pouvant se manifester. Les loueurs doivent défendre les conditions générales de location. Les distributeurs doivent être rigoureux sur les délais de paiement. Il faut d’autant plus redoubler d’attention que certaines entreprises devant rembourser leur PGE peuvent être mises en difficulté de trésorerie.
Le turnover semble s’accélérer. Vous confirmez ?
La mobilité des collaborateurs est manifeste. Le phénomène est particulièrement exacerbé sur les profils techniques et commerciaux. On observe une grande attente de leur part, que toutes les entreprises ne parviennent pas à satisfaire. L’environnement n’est pas simple. Le manque de visibilité est pénalisant.
Observez-vous une recrudescence des vols ?
C’est un fléau qui évolue indépendamment de la conjoncture. L’appréciation des prix des matières premières et la pénurie de matériels neufs n’ont fait qu’aggraver une situation déjà compliquée. Sur ce point, la mobilisation de DLR à l’échelle nationale se révèle efficace. En alertant et en relayant chaque vol recensé auprès des adhérents, les probabilités de retrouver le matériel en question augmentent. Dans la perspective de la fermeture estivale des chantiers, il faut mettre en œuvre des dispositions à même de sécuriser les matériels.
Le risque cyber est-il plus prégnant dans la région Capitale ?
Nous sommes en permanence alertés sur ce sujet. Dans des métiers aussi transactionnels que sont la location, la distribution et même la réparation de matériels, le risque existe. Il faut sensibiliser tous les collaborateurs de nos entreprises
. Pourquoi avoir choisi d’aborder les sujets des nouveaux carburants et des gaz industriels lors de la rencontre régionale du 14 juin ?
Ceux sont des sujets d’actualité. Tous les acteurs de la filière se posent beaucoup de questions, chacun avec ses propres convictions de sa démarche. En choisissant de faire intervenir des fournisseurs d’énergies alternatives, nous entendons aider à la réflexion en leur présentant des solutions de remplacement du diesel. Il s’agit aussi, avec les gaz industriels et l’hydrogène en particulier, d’anticiper en mieux appréhendant, en particulier, les enjeux d’infrastructures et de logistiques induits par la transition énergétique.
Avec une cinquantaine de participants à cette rencontre, êtes vous satisfaits de la fréquentation ?
C’est la première rencontre qui se tient à Paris depuis plus de deux ans ! Ce type d’initiative est indispensable pour faire vivre une filière professionnelle. Il est donc de l'intérrpet de chaque adhérent de participer à ces rencontres . Espérons que nous soyons encore plus nombreux à enir.
">
Continuez votre lecture en créant votre compte et profitez de 5 articles gratuits
Pour lire tous les articles en illimité, abonnez-vous