
Xavier Rodriguez, président-directeur général de Jarnias.
Après ces acquisitions variées, comment définiriez-vous l’activité de votre groupe ?
Jarnias rassemble des entreprises qui réalisent des opérations de mise en sécurité et des travaux en accès difficile. Plus la situation comporte de contraintes, plus elle relève de notre compétence. Notre expertise consiste à rendre accessible l’inaccessible. J’ajouterai la notion de grands projets. Nous sommes en mesure de répondre seul à des marchés d’envergure. Nous avons récemment décroché un chantier de démontage de pylônes. Aucune de nos entreprises ne pouvait réaliser cette mission seule, mais ensemble, c’est possible.
Quelle taille a atteint votre entreprise aujourd’hui ?
Nous comptons 300 salariés pour 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Avec les quatre entreprises qui nous ont rejoints, nous rassemblons 50 métiers dans des domaines très différents : naval, hautes montagnes, industrie.
Au-delà de la complémentarité, sur quels critères avez-vous sélectionné ces quatre entreprises ?
Je peux citer l’expertise dans son secteur, la performance, le travail d’équipe ou le respect des engagements… mais le principal point commun, c’est la gestion des contraintes fortes. Dans certains contextes, nous sommes presque les seuls à pouvoir intervenir. Sur les cheminées nucléaires par exemple ou en haute montagne. Chez Acro BTP, les compagnons interviennent à plus de 3 000 m d’altitude, loin de ses bases. Elle possède la plus grande flotte de pelles araignées en France.
Vous évoluez dans un secteur où la main-d’œuvre manque, comment abordez-vous ce problème ?
Je considère que la croissance humaine doit passer avant la croissance financière. J’y crois beaucoup. Les nouvelles générations veulent bien gagner leur vie ou pouvoir s’arrêter six mois pour voyager. Le BTP doit se renouveler en tenant compte de ces attentes. Dans notre groupe, le travail reste exigeant, mais il est aussi riche d’enseignements. Les chantiers sortent souvent de l’ordinaire : Notre-Dame de Paris, l’Aiguille du Midi ou la tour Eiffel... nous avons supprimé les périodes d’essai. Nous sommes engagés dans un programme de reconversion d’anciens détenus. En outre, nous accompagnons nos recrues dans leurs formations qualifiantes, comme la certification de qualification professionnelle de cordiste. Nous souhaitons en 2023 que chacun de nos salariés dispose d’un jour de formation par mois.
Les évolutions technologiques sont un autre moyen d’attirer de nouveaux collaborateurs. Quel est votre rapport à l’innovation ?
Chaque chantier peut donner lieu à des innovations. Pour démonter l’échafaudage de Notre-Dame de Paris, nous avons conçu le système nécessaire à la descente des compagnons. Nous collaborons avec les constructeurs de matériels autour de ces sujets. L’arrivée d’Acousteam et ses bâches nous donnent l’occasion de réfléchir à de nouveaux produits ou de nouveaux services. En matière d’outils numériques, nous avons introduit le logiciel de suivi de projets Finalcad où nous renseignons l’avancement de nos opérations. Ne pas essayer, ce serait la plus grosse erreur.
Comment envisagez-vous les mois à venir ?
Je vais accélérer notre développement et notre croissance. D'autres sociétés ont envie de nous rejoindre. Nous allons sans doute annoncer d’autres acquisitions dans des territoires limitrophes de la France.
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