Les fabricants de biens d’équipements pour la construction et la manutention établis en France vont bien. Leur activité s’est significativement améliorée en 2018 et l’année en cours devrait encore, pour certains d’entre eux, traduire une progression. Explications. Globalement, la production Cisma s’inscrit à 9,2 Mds €, en hausse de 8,6% par rapport à l’année précédente (+20% sur la période 2017-2018). La production de la manutention industrielle s’est élevée à 5 Mds €, contre 3,6 Mds pour les matériels de BTP. Dynamisme des TP, avec la montée en puissance des travaux du Grands Paris, incitation fiscale, avec le dispositif de suramortissement des investissements, reprise de la logistique, sont autant d’éléments favorables aux membres du syndicat. Autres motifs de satisfaction, un outil de production qui tourne à plein régime, des carnets de commandes toujours bien garnis, laissant augurer une activité soutenue pour les prochains mois, et des effectifs qui progressent (+4,6% en 2018). Comme le résume Jean-Claude Fayat, Président du Cisma, « dans le domaine des équipements poL ur le BTP les adhérents bénéficient de la bonne conjoncture du marché dans notre pays, et la demande en automatisation de l’industrie et des entrepôts logistiques tire l’activité dans le domaine de la manutention ». Dans ce contexte, trois bémols sont à déplorer : des délais de livraison qui s’allongent, des recrutements toujours difficiles et une balance commerciale déficitaire, « pour la deuxième année consécutive, qui traduit une offre limitée du « made in France », et une désindustrialisation de notre pays engagée depuis de longues années ». Conséquence : à la faveur de grosses commandes pour des matériels fabriqués à l’étranger (tunneliers, foreuses, …), les importations s’envolent (+13% à 2,3 Mds €), l’outil de production tricolore n’étant pas en capacité de répondre aux besoins du marché intérieur.

Les fournisseurs de matériels de chantier accompagnent l’activité soutenue, en particulier dans les TP.

Export dynamique

Majoritairement à destination de l’Union Européenne, les exportations sont également bien orientées (+6,6% en 2018), sous l’effet des ventes des fabricants tricolores comme Haulotte dans le domaine de l’élévation de personne, Manitou dans la manutention tout terrain, Mecalac, dans le matériel urbain, mais aussi Caterpillar et Liebherr, dont les usines françaises sont sources mondiales de certains matériels (bouteurs de moyenne taille et pelles sur pneus pour le premier, pelles hydrauliques sur chenilles et pelles minières pour le second). Des ETI « championnes » dans leur domaine de spécialité, qui se développent à l’international. A l’instar d’autres adhérents, elles préfigurent l’évolution de leur industrie. Transition énergétique, enjeux du développement durable et de l’économie de l’usage mais aussi intelligence artificielle, « big data », chantier connecté et usine 4.0, toutes accompagnent les mutations qui transforment leur quotidien et commandent de définir un nouveau modèle économique.

L’Europe reste le premier débouché, absorbant près des deux tiers de la production française.

J-N.O Tableau N°1 : La production française, qui atteint un niveau historiquement haut en 2018, devrait encore s’apprécier cette année.