Le congrès de DLR a tenté une synthèse des différents mouvements qui agite le secteur. CDF
Le congrès de DLR a tenté une synthèse des différents mouvements qui agite le secteur.
Le principal rendez-vous de la fédération professionnelle des distributeurs, loueurs et réparateurs de matériels s’est tenu fin mars à Reims. Les conférences tournaient autour des évolutions en cours dans le secteur. Au menu : intelligence artificielle, déclarations extra-financières et abeilles.

Depuis la pandémie de Covid, l’histoire semble de nouveau s’être mise en branle. L’émergence de ce nouveau virus a coïncidé avec l’apparition de plusieurs ruptures dans notre récit collectif. Le 59e congrès de DLR, qui s’est tenu les 28 et 29 mars derniers à Reims, avait la lourde tâche d’offrir une synthèse de ces différentes dynamiques. « Nous sommes aux cœurs de mouvements variés, a expliqué Philippe Cohet, président de la fédération, en introduction. Ces grandes transitions impactent notre quotidien. Dans ce contexte, nos professions doivent conserver les qualités qui font leurs forces : la résilience, l’adaptabilité et la vélocité. »

Qui à peur de l'IA ?

La conférence d’ouverture était consacrée à l’intelligence artificielle. Cyril Darmon, ingénieur dans ce domaine, a résumé les dernières évolutions en la matière, notamment la possibilité de créer des clones vidéos. Au-delà des potentiels préjudices, il a tenu à rappeler les avantages de cette technologie. « L’IA ouvre la voie à un accès plus facile à l’information, à la possibilité de réponses en temps réel et l’automatisation de certaines tâches. » Le spécialiste a annoncé qu’il travaillait avec DLR à une mise en pratique d’une IA au service des loueurs et des distributeurs.

À ses côtés, Marie-Ève Corre, formatrice et coach spécialisée dans l’intelligence émotionnelle, a donné quelques pistes pour résister à la peur qu’engendrent les algorithmes. « Travailler en confiance au sein de l’entreprise s’avère essentiel. Cela implique d’oser montrer ses vulnérabilités, de partager un but commun et de trouver la bonne distance émotionnelle. »

La ruche comme modèle

Dans son analyse portant sur les leçons à tirer de l’organisation des ruches, Henry Duchemin, créateur de cabinet de conseils en stratégie de management Mélilot Consulting, a lui aussi insisté sur la cohésion autour d’un projet commun. Parmi ses réflexions, notons qu’une reine ne peut pas garder plus de 60 000 abeilles sous contrôle. Une fois cette limite atteinte, elle laisse la ruche à une jeune reine et part créer une nouvelle colonie avec un essaim. Autre particularité intéressante, ces insectes forment en hiver une boule collective pour conserver leur chaleur. Au sein de cette structure, les individus changent de place toutes les vingt minutes pour éviter que ceux situer à la surface de la sphère ne meurent pas de froid.

Outre les liens entre économie et guerre, Philippe Dessertine, professeur en sciences de gestion, s’est également attardé sur la révolution en cours dans l’informatique. « Les entrepreneurs de l’IA sont à l’opposé des mouvements actuels des états. Pas de protections, pas de fermetures. La science va nous donner des outils puissants, à nous de voir comment les utiliser. » L’universitaire a également insisté sur l’importance des déclarations extra-financières des entreprises. Les résultats de ces rapports pèseront sur les taux d’intérêt. « C’est déjà la course à Bruxelles, New-York ou Tokyo, a souligné Philippe Dessertine . Dans ces moments de ruptures, il est essentiel d’échanger au sein d’une structure commune. » DLR est d’ailleurs moteur dans le rassemblement des acteurs des matériels. « Nous avons beaucoup travaillé les organisations professionnelles qui nous ont rejoints*, a indiqué Philippe Cohet. Nous nous présenterons pour la première fois au salon Intermat comme une seule filière. »

* : Six organisations professionnelles ont rejoint DLR depuis 2016 : l’Union française du levage (UFL), le syndicat des Acteurs de la construction industrialisée et modulaire (ACIM), les loueurs de grues à tour et le Syndicat professionnel des monteurs et dépanneurs de grues (SPMDG) désormais réunis au sein de la Commission Professionnelle des Métiers et matériels de la Grue à tour DLR (CPMDG), le Syndicat national des professionnels du sanitaire mobile (SNPSM) qui a voté sa dissolution et créé la commission Sanitaires & unités mobiles (SUM) de DLR, et la Fédération nationale des artisans et petites entreprises en milieu rural (FNAR).