Sous le pilotage de l’Etat, et en partenariat avec le Conseil régional d’Île-de-France, les professions du Bâtiment et des Travaux Publics ont mené en parallèle deux Contrats d’Etudes Prospectives afin d’évaluer les besoins en emplois et en compétences dans le Bâtiment et les Travaux Publics en Île-de-France à horizon 2024. L’objectif est d’anticiper les besoins liés à l’évolution de l’activité courante des entreprises (en reprise depuis 2016) ainsi que ceux générés par les projets du Grand Paris, des Jeux olympiques et paralympiques 2024 et de la transition énergétique des bâtiments. Le secteur des Travaux Publics compterait près de 76 000 emplois en Île-de-France à horizon 2024, travail temporaire inclus (contre 59 000 en 2018). Plus de 80 % de ces emplois seraient mobilisés pour répondre aux besoins liés à l’activité courante et près de 20 % pour finaliser les chantiers du Grand Paris, des Jeux olympiques et paralympiques et des projets exceptionnels des aéroports. La hausse des effectifs est régulière avec une montée en charge rapide prévue jusqu’en 2022 (+ 4 à 8 % par an d’emplois dans les Travaux Publics). Si la hausse prévisible est moins marquée à partir de 2022 (entre + 1 % et 1,5 % d’emplois estimés en 2023 et 2024), ce sont près de 13 000 emplois qui seront mobilisés dans les Travaux Publics sur les grands projets en 2024. À noter que d’autres lignes de métro verront leur chantier commencer à partir de 2024 et certains travaux comme le Terminal 4 de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle seront toujours en cours, permettant un maintien de ce palier haut. Pour accompagner cette montée en charge en assurant également le renouvellement des effectifs (départs en retraite, départs pour d’autres branches…), 22 600 Équivalents Temps Plein supplémentaires seront nécessaires sur la période 2019 – 2024 dont : - 16 600 Equivalents Temps Plein pour répondre à la hausse des effectifs ; - 6 000 Equivalents Temps Plein pour compenser les départs.
Les canalisateurs, les ouvriers VRD/Terrassement sont les profils les plus demandés.
La plupart des métiers des Travaux Publics et du Bâtiment sont en tension en Île-de-France, une tension qui s’explique par plusieurs phénomènes : - une hausse d’activité récente qui a généré des recrutements importants par les entreprises des Travaux Publics, du Bâtiment et les entreprises d’intérim ; - une baisse des effectifs de la formation initiale qui mènent aux métiers de la construction ; - une problématique d’attractivité des métiers des Travaux Publics et du Bâtiment, dans un contexte de reprise économique, générant une « concurrence » sur le recrutement (par exemple avec les métiers de la sécurité, de la restauration et de la propreté). Dans les travaux publics, cette carence est particulièrement ressentie par les entreprises pour les effectifs d’encadrement (chef d’équipe, chef de chantier, conducteur de travaux expérimenté), ainsi que pour quelques spécialités rares nécessitant de l’expérience pour acquérir les compétences (ex. : pilote de tunnelier). Dans le Bâtiment, cette forte tension au recrutement concerne particulièrement les métiers de maçon, peintre et couvreur.