Le 1er janvier 2020, l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) appartiendra à l’université Gustave Eiffel, une nouvelle structure née du rapprochement de plusieurs établissements d’enseignement et de recherche. L’organisme espère ainsi gagner en influence dans le domaine de la formation. La nouvelle année s’annonce chargée pour l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar). À compter du 1er janvier 2020, L’organisme formera avec cinq autres entités* la nouvelle université Gustave Eiffel. « Nous attendions l’ordonnance autorisant ce projet, indique Hélène Jacquot-Guimbal, directrice générale de l’Ifsttar. Celle-ci est parue en décembre. Il reste encore des étapes juridiques, mais l’expérimentation débutera bien dans un an. » Ce rapprochement s’opère dans un cadre réglementaire inédit. L’ensemble créé sera considéré comme un établissement public expérimental, une personne morale qui regroupe plusieurs structures autour d’une même mission d’enseignement supérieur ou de recherche. Les membres peuvent néanmoins conserver leur propre personne morale. Ils peuvent aussi demander l’arrêt du dispositif ou son passage au statut permanent de grand établissement.

Rester expert

La participation de l’Institut à cette entreprise peut surprendre. Son rôle dépasse en effet les frontières habituelles du monde universitaire. Si ses travaux contribuent bien à l’avancée des connaissances, il mène également des missions d’expertise pour les pouvoirs publics. « Une université classique ne donne pas de conseils, observe Hélène Jacquot-Guimbal. Cependant, nous sommes entrés dans cette démarche à la condition de conserver toutes nos activités. » En s’engageant dans cette voie, l’organisme espère bénéficier d’une meilleure diffusion de ses découvertes dans la sphère professionnelle. « Nous n’avons aucun mal à présenter nos articles scientifiques dans le monde entier, nous entretenons des relations fortes avec les donneurs d’ordre publics ou privés, mais nous avons encore des difficultés à transmettre notre savoir dans les formations, déplore la directrice générale. Les systèmes classiques sont parfois trop lents. Nous souhaitons pouvoir informer tout le monde quel que soit le niveau. » Mise à part cet orientation, le fonctionnent de l’Institut devrait peu changer. « Nous garderons la même liberté. Il y a encore la question des services de gestion, mais ces derniers ont déjà été optimisés par le passé. Il reste peu de marge. »

Cohérence thématique

Les caractéristiques du nouvel établissement laissent augurer de nombreuses synergies. Il rassemblera 1 250 personnels académiques : 490 chercheurs à temps complet, 485 enseignants-chercheurs et 275 enseignants. « Deux tiers de leurs sujets concernent la ville et les transports, précise Hélène Jacquot-Guimbal. Pour autant, nous n’envisageons pas de fermer les départements qui œuvrent dans d’autres domaines. Ils représentent une richesse dont il ne serait pas raisonnable de se couper. » Quant à sa direction, elle sera assurée par un conseil d’administration composé à 60 % de membres externes au groupement. « La définition d’une stratégie ne concerne pas seulement les universitaires mais toute la société, conclue-t-elle. Nous ne devons pas nous cantonner à ce qui nous intéresse. Nos travaux doivent servir le pays. » M. D. * L’École d’architecture de la ville & des territoires (EAV&T) à Marne-la-Vallée, l’École d’ingénieurs de la ville de Paris (EIVP), l’École nationale des sciences géographiques (ENSG), l’École supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et électronique (ESIEE) de Paris, et l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée.