
De gauche à droite, Philippe Cohet, Bruno Cavagné, Christophe Possémé, Emmanuel Lechypre, Laurent Noël, Pascal Guillemain, Jean-Claude Fayat et Isabelle Alfano.
Intermat 2024 : la filière se mobilise autour de la décarbonation des chantiers
'" Les six années qui se sont écoulées depuis la précédente édition ont permis de repenser le salon à l’aune des nouveaux enjeux du secteur de la construction, indique Isabelle Alfano, commissaire générale de l'évènement. Intermat 2024 ambitionne d’être la vitrine de la filière française dans le secteur de la construction avec un regard vers l’Europe et le reste du monde, marquée par la mobilisation de l’ensemble de l’écosystème".
Nouveau monde
Une évolution indispensable tant la dernière édition semble loin et que le monde de 2024 n'a plus rien à voir avec celui de 2018. Depuis la crise sanitaire Covid 19, les transitions énergétiques et environnementales, la transformation numérique et les enjeux liés à la RSE ont connu des évolutions accélérées. Les entreprises ont fait face à des fluctuations d'activité et, plus récemment des pénuries et des difficultés de recrutement. "La succession des crises a conduit les entreprises à faire preuve d'une grande agilité, souligne Bruno Cavagné, président de la FNTP. Aujourd'hui, la réactivité et la capacité d'adaptation sont plus que nécessaires". De son côté, Pascal Guillemain, président du Seimat insiste sur "l'essor des nouvelles technologies embarquées, qui, à l'instar du guidage machine, a vu leur taux d'adaptation augmenter et qui vont projeter le salon dans l'avenir". Trois ruptures totalement imprévisibles ont précipité des tendances comme la décarbonation ou la digitalisation. "Personne n'aurait pu imaginer que la population soit confinée pendant plusieurs semaines, ni imaginerl retour de la guerre aux portes de l'Europe ou encore prévoir le retour de l'inflation après plusieurs décennies d’augmentations modérées des prix, commente Jean-Claude Fayat, président d'Evolis. Autant de ruptures inimaginables qui sont pourtant survenu en l'espace de 3 ans seulement". Ces chocs violents impactent forcément les comportements des entrepreneurs tant au niveau de la pratique de leur métier que de leur stratégie vis-à-vis de leur matériel. Dans un contexte favorable à l'essor de l'économie de l'usage, le recours à la location de matériel s'est développé et avec elle les métiers connexes. Désormais, la notion de valeur est centrale. "Valeur à l'achat, valeur à l'exploitation, valeur à la revente, c'est toute la chaîne de la valeur qui est interrogée, observe Philippe Cohet, président de DLR.
Nouveaux enjeux
Avec l'essor des enjeux de décarbonation et des technologies émergentes, tous les acteurs s'interrogent sur leur modèle économique et leurs orientations techniques. Le matériel et son usage sont questionnés tant par les utilisateurs finaux que par les distributeurs, les loueurs et les prestataires de services. Tous ont besoin de s'inscrire dans le temps long, avec des solutions pérennes qui permettent de sécuriser leurs investissements alors même que les hypothèses techniques, réglementaires, économiques et énergétiques restent ouvertes. Dans un tel contexte, la création de la valeur ne peut s'envisager que moyennant une approche collaborative afin de pouvoir élaborer une palette de solutions, plus ou moins matures ; à même de répondre aux enjeux de la transition énergétique et de décarbonation du chantier. Cette dernière ne doit pas se réduire à la seule question de la motorisation. Elle doit être appréhendée au sens large en s'intéressant aussi au recyclage et au retrofit. Quel que soit le périmètre retenu, la recherche des compromis sera la règle. La décarbonation constitue également une formidable opportunité d’attirer les jeunes dans les entreprises comme chez les fabricants de matériels.
Nouvelles énergies
Les intervenants ont pu échanger sur leurs attentes en termes de solutions et de technologies pour relever le défi de la décarbonation. De fait l'édition 2024 a été conçue pour répondre à l’enjeu majeur de la décarbonation qui impacte le modèle de production de tous les acteurs du monde de la construction et qui explique la mobilisation de DLR , Evolis, la Fédération Française du Bâtiment, la Fédération Nationale des Travaux Publics et le Seimat. Les intervenants ont également débattu de la nécessité d’envisager globalement, à l’échelle de toute la filière, les problématiques énergétiques, économiques, de formation, de recrutement et de valorisation des métiers. Logiquement, l'organisation du salon s'en trouve modifiée Si la dimension collaborative et collective est l’essence même d’un salon, elle est exacerbée par les enjeux qui s'imposent à tous. Les organisateurs entendent donc clarifier l’offre française mais aussi la benchmarker avec nos voisins européens voire le monde entier. L'expertise tricolore des industriels, entreprises, loueurs, distributeurs, prestataires et start-up - et l'excellence française dans le domaine des infrastructures seront valorisées. Intermat 2024 doit également permettre de mobiliser le gouvernement sur le rôle fondamental du secteur et sur la nécessité de légitérer dans ce domaine. L'impact politique est nécessaire. La trajectoire nationale, avec un objectif de neutralité à l'horizon 2050, ne se sera pas atteinte sans prendre en considération la filière dans la stratégie globale. Comme le mentionne Christophe Possémé, président de la FFB, "les investissements en matériels sont lourds pour les entreprises de bâtiment et les engagent sur des durées comprises entre 8 et 10 ans. Le choix de l'investissement est complexe et la capacité d'iachat reste faible". Pour les exploitants, il est vital d'avoir de la visibilité sur la typologie des matériels de demain et de s'assurer qu'ils soient en phase avec la typologie des chantiers à réaliser. L'accès à l'énergie sera différent. Il sera conditionné, notamment par l'usage.La logistique reste à inventer. La notion de "solutions" se profile, alors que la télématique couplée à la digitalisation va contribuer à une meilleure utilisation des matériels et donc contribuer à réduire l'empreinte carbone du chantier.
Nouveau format
Dans un format "efficace", ramené à 4 jours, contre 6 auparavant, le salon s'articulera autour des quatre thèmes majeurs que sont l'Innovation, les énergies, les nouvelles équations et la RSE Quatre piliers en réponse aux grands défis du secteur qui proposeront chacun des temps forts et des développements. Si l'écosystème est élargi à de nouveaux partenaires, en proposant des espaces inédits autour des grands défis du secteur, les fondamentaux sont conservés. Ainsi la sectorisation, avec les pôles Terrassement, Démolition et Transport, Routes, Industries des matériaux et fondations, Levage et Manutention, Bâtiment et Filière du Béton, est conservée. La zone de démonstration extérieure, permettant de voir évoluer les matériels, est confirmée. Un pôle dédié aux Nouvelles Technologies et Énergies est créé. Par ailleurs, dans une démarche de décarbonation, les organisateurs proposeront un accompagnement des exposants sur la voie de la sobriété.
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