CDF-imgmain16.jpg BETON SOLUTIONS MOBILES
Un camion toupie en chargement à la centrale de Gonfreville-l’Orcher près du Havre.
L’année passée, le fournisseur francilien de béton prêt à l’emploi a mis en service ses premières installations au Havre. Il souhaite disposer rapidement d’un réseau de huit ou neuf centrales fixes dans la région.

Philippe Tibère-Inglesse l’affirme, la conjecture freine ses plans. « L’épidémie a ralenti et décalé nos projets. Mais nous avançons. » Et Béton Solutions Mobiles (BSM), la société dont il est président, avance vite, malgré les virus. La jeune entreprise, spécialisée dans la fourniture de béton, a débuté l’année par une levée de fonds de 70 millions d’euros. Ses dirigeants comptent employer ces capitaux pour doubler le chiffre d’affaires, 110 millions d’euros en 2020, d’ici trois ou quatre ans.

Pour soutenir cette croissance, BSM a décidé de franchir les frontières de l’Île-de-France, sa zone d’activité depuis sa création en 2013. Cette première sortie l’a menée en Normandie. « C’est un axe qui va se redévelopper. Rouen et Le Havre ont la volonté de devenir les premiers ports de Paris. Il est donc logique de partir du Havre et de revenir vers Paris », explique Philippe Tibère-Inglesse.

Mobile et fixe

Ce projet d’implantation a débuté l’année dernière. L’industriel a installé sa première unité mobile au Havre en vue d’approvisionner le chantier d’extension de Port 2000. En parallèle, il a créé une filiale, Axe Seine Béton. Celle-ci est destinée à porter des centrales fixes. Les installations transportables restent dans le giron de la société mère.

Le groupe applique la même stratégie qu’en région parisienne : des unités mobiles pour les grosses opérations appuyées par un réseaux de sites de production capables d’apporter un appoint en cas de besoin. Ces derniers sont aussi ouverts à tous les clients, du particulier aux grands groupes.

Miser sur la diversité

Le premier de ce site de soutien a également démarré en 2020. La centrale, située à Gonfreville-l’Orcher dans la banlieue du Havre, se compose d’un malaxeur de 3 m3, de six silos à ciment et de six trémies à granulats. Ces équipements ont été fabriqués en France. Cette configuration donne la possibilité de fabriquer des types de béton variés. « Nous pouvons produire des formulations bas carbone ou utiliser des granulats recyclés, souligne Philippe Tibère-Inglesse. Toutes les eaux sont réemployées. Nous souhaitons montrer que l’on peut être industriel et respectueux de l’environnement. »

Deux ruches implantées dans l’enceinte viennent symboliser ces engagements. BSM a d’ailleurs l’intention de basculer progressivement sa flotte vers le gaz, « en attendant avec impatience l’hydrogène », ajoute le président. Entre 10 et 18 camions toupies opèrent actuellement au Havre en fonction de la demande.

Recrutement à venir

Dans les prochains mois, le fournisseur a l’intention d’ouvrir entre sept ou huit centrales fixes supplémentaires en Normandie. Il vise principalement les chantiers des Métropoles de Rouen et du Havre. « Nous souhaitons aller le plus vite possible. Des demandes de permis sont en cours. Nous avons aussi identifié des terrains. »

L’investissement total dans les infrastructures d’Axe Seine Béton se montera à 10 millions d’euros. Une cinquantaine de postes, hors chauffeurs, devrait être créée. A l’heure d’aborder la phase de recrutement, Philippe Tibère-Inglesse a confiance en la réputation de sa société : « Jusqu’en 2019, ce fut facile. L’année dernière, nous avons senti un peu de tension. Mais la récente levée de fonds et la publicité sur les réseaux sociaux nous ont amené de nouvelles candidatures. »