Arcure
Le constructeur français du Blaxtair, un dispositif de sécurité installé notamment sur les matériels de chantier, a publié le 18 janvier des résultats en croissance, tout particulièrement en Amérique du Nord.

Arcure à l’heure américaine

Rares sont les jeunes entreprises d’électronique a passé le cap de la décennie. Arcure l’a franchi en 2019 et le fabricant du Blaxtair, un système de détection des piétons destinés aux engins motorisés, ne semble pas près de couler. La société a annoncé le 18 janvier un chiffre d’affaires 2021 de 10,34 millions d’euros, en hausse de 33 % par rapport à 2020.

Dans son communiqué de presse, le groupe prévoit « une croissance à deux chiffres en 2022 avec un objectif de retour à la rentabilité sur le périmètre actuel ». Au vu de l’année écoulée, ses cadres ont des raisons d’être optimistes. Dans l’Hexagone, l’activité de l’industriel a grimpé de 34 %, tirée par les projets d’équipement de grands parcs matériels.

Un pied dans l'usine

Dans le reste du monde, les ventes sont en hausse de 33 %. Leur croissance en Europe et en Amérique du Nord est venue contrebalancer le recul de la zone Asie-Pacifique. D’ailleurs, si le Vieux Continent demeure le principal marché d’Arcure, la société semble proche de percer Outre-Atlantique. Son chiffre d’affaires américain a augmenté de 102 %.

Signe de cette nouvelle popularité, le manufacturier a dévoilé en novembre 2021 un important contrat aux États-Unis. Un constructeur de machines agricoles et d’engins de chantier a choisi d’installer le Blaxtair sur sa flotte de chariots élévateurs, ce qui représente potentiellement un volume de 2 700 machines. « En outre, ce client réfléchit à proposer notre système en option de ses matériels, précise Frank Gayraud, directeur général d’Arcure. C’est notre premier déploiement de grande envergure dans ce pays, où nous sommes présents depuis 2016. Nous avions déjà enregistré des ventes, mais avec l’ouverture d’une filiale en 2019, nous avons amorcé des discussions avec plusieurs grands comptes nationaux dans divers secteurs : l’industrie, la logistique, le recyclage et la construction. »

Par le passé, la société a déjà conclu ce type d’accord avec le fabricant de composants automobiles Faurecia, pour des chariots élévateurs, et avec Suez, pour des engins employés dans ses sites français de recyclage et de valorisation. « Dans les deux cas, c’est le même produit, la version de chantier est seulement renforcée », explique le directeur général.

Plus que la détection

Dans les années à venir, cette préoccupation croissante des grands groupes pour la sécurité devrait bénéficier au Blaxtair. Dans l’optique de faciliter la tâche des préventeurs, Arcure commercialise depuis fin 2020 Blaxtair Connect, une plate-forme web qui recense avec la localisation les détections de collision émises par les appareils connectés. Ce journal de bord est ouvert à tous les propriétaires d’un équipement. Le raccordement s’opère en ajoutant un boîtier. « À terme, ce service accompagnera par défaut notre dispositif », indique Frank Gayraud.

Une autre dynamique pourrait profiter à son système. Les constructeurs de matériels, en pleine réflexion quant à l’automatisation de certaines tâches, cherchent des yeux pour leurs machines, un rôle que pourrait très bien jouer le Blaxtair. « Notre offre est fondée sur la détection de piétons, mais les capacités de notre outil pourraient servir à l’analyse d’autres situations ou au guidage de la machine, conclut le directeur général. Nous discutons de ces sujets avec les manufacturiers. »

Freinage à l'anglaise

Toujours d'humeur anglo-saxonne, Arcure a terminé 2021 avec l'annonce d'une collaboration avec la société anglaise Xwatch Safety Solutions. Les deux entreprises se sont associées pour répondre à la demande d'un acheteur : le Blaxtair du premier se trouve coupler un dispositif du second qui freine la rotation d'une tourelle de pelle. « Le freinage n’est pas notre métier, remarque Frank Gayraud. Cependant, si un client souhaite ce type de combinaison, nous concluons des partenariats pour répondre à ses besoins. Les méthodes de freinage dépendent beaucoup des normes de chaque pays. Le système développé avec Xwatch Safety Solutions est ainsi adapté au marché anglais de la seconde monte. »