À l'image de tous les matériels de chantier, choisir un compacteur de sol n'a rien d'évident. Voici quatre points à garder en tête lors de l'achat de ce type de machine. (Photo ci-dessus : un compacteur BW 213 BVC-5 de Bomag en action. © Bomag)

1. Consommer le juste volume

  [caption id="attachment_3607476" align="aligncenter" width="500"] A l'image des autres constructeurs, les moteurs des machines Volvo CE adaptent leur régime à l'activité de la machine. © Volvo CE[/caption]   Les moteurs ont fait l’objet de nombreuses améliorations au cours des dernières années. La plupart des constructeurs proposent des modes économiques, où le régime du système s’adapte seul à la charge de la machine. Les arrêts automatiques en cas de fonctionnement à vide deviennent aussi courants. Pour éviter des opérations de maintenance fastidieuses, vérifiez que le capot arrière s’ouvre largement et que les composants importants sont accessibles depuis le sol.  

2. Trouver sa vibration

  [caption id="attachment_3607477" align="aligncenter" width="500"] Disponible depuis peu, le système Seismic de Dynapac régule la fréquence des vibration en fonction de la fréquence propre du sol. © Dynapac[/caption]   Chaque fabricant de compacteur possède sa propre technologie de vibration. Elles s’accompagnent d’un contrôle l’intensité plus ou moins pointu : changement de la fréquence ou d’amplitude, voire le deux, ou même changement de direction pour Bomag. Pour ceux qui oublieraient de changer de puissances, certains fabricants ont conçu des dispositifs de réglage automatique. Il convient néanmoins de calculer si les économies de temps et de carburant promissent pourront amortir le surcoût à l’achat. Tout est une question d’usage. La dernière nouveauté dans ce domaine émane de Dynapac : le système Seismic régule la fréquence de vibration afin qu'elle se rapproche le plus possible de la fréquence propre du terrain. Sous l'effet de cette stimulation, le sol entre en résonnance et se met à osciler. Ce supplément d'énergie réduit le nombre de passes nécessaire.  

3. Résister dans les côtes

  [caption id="attachment_3607478" align="aligncenter" width="400"] Les engins d'Ammann ne possèdent pas d'essieu arrière. Selon le constructeur, cette particularité augmente la stabilité. © Ammann[/caption]   Un compacteur doit parfois franchir des talus raides, qui plus est dans la boue. La tenue des roues se révèle donc cruciale. Quelques manufacturiers ont décidé de concevoir des mécanismes spécifiques pour garder de l’adhérence en toutes circonstances : Bomag mise par exemple sur l’association de deux pompes, une pour l’avant, une pour l’arrière. Selon l’industriel, la machine continue ainsi à tracter même lorsque l’une des deux parties patine. Quant à Ammann, ses engins ne possèdent pas d’essieu arrière. D’après le groupe, cette configuration améliore la stabilité. Elle abaisse aussi le derrière du compacteur, ce qui élargit le champ de vision du conducteur.  

4. Voir sans entraves

  [caption id="attachment_3607479" align="aligncenter" width="500"] Bomag a lancé cet été l'application mobile Bomap, qui reprend les principales caractéristiques de ses précédants SIG mais sous une forme gratuite. © Bomag[/caption]   Les cabines ont évolué depuis une décennie. Les surfaces vitrées ont remplacé les matériaux opaques, libérant le regard du pilote. Cette quête d’une meilleure perception de l’espace pousse les concepteurs a remplacé les tableaux de bord par des écrans, placés soit à la droite de l’opérateur chez Volvo CE ou au centre du volant pour Ammann. Cette conscience du terrain devrait petit à petit s’enrichir avec la généralisation des logiciels de cartographie. La plupart des industriels ont développé des systèmes d’information géographique (SIG) qui affichent les différentes zones du chantier. La couleur de ces dernières varie selon la portance du sol. Les mouvements du véhicule sont enregistrés sur ce plan par le biais d’une liaison GPS. Jusqu’à présent, ces équipements reprenaient les codes de l’informatique industrielle classique, pas des plus simples à manipuler. Bomag a donc choisi de rapprocher son produit des canons définis par les géants du numérique. Le groupe a sorti cet été l’application mobile Bomap, qui reprend les caractéristiques des SIG précédents, mais sous une forme gratuite. En complément, le constructeur lancera dans les prochains mois BomapConnect, une plate-forme web où les entreprises de TP pourront sauvegarder les données générées par l’application. Ce site générera des rapports d’activités et diverses analyses de productivité.  

Et le futur ?

  [caption id="attachment_3607480" align="aligncenter" width="500"] A l'essai au Etats-Unis, le dispositif Cat Command for compaction vise à rendre la machine autonome. © Caterpillar[/caption]   En ce moment même, Caterpillar teste aux États-Unis des monobilles autonomes. L’opérateur relève les quatre coins de la surface à compacter, puis il n’intervient plus. C’est le GPS qui guide la machine. Cette technologie, le Cat Command for compaction, devrait être commercialisée en France en 2021. M. D. Retrouvez notre dossier complet consacré aux compacteurs de sol dans le numéro de novembre de Chantiers de France.